Art de la guerre monétaire et économique

Monétisation inflationiste : La BCE va acheter de la dette publique dans la zone euro

La Banque centrale européenne achètera de la dette publique et de la dette privée dans la zone euro, a-t-elle annoncé quelques minutes après l’accord intervenu entre les ministres des Finances de l’UE dans la nuit de dimanche à lundi à Bruxelles. 

Pour de nombreux économistes, cette décision revient à actionner un « bouton nucléaire ».

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PLUS DE MONETISATION EN SUIVANT :

Dans son communiqué, l’institut de Francfort explique sa décision par « les actuelles circonstances exceptionnelles qui prévalent sur les marchés » et la justifie par le fait que les gouvernements européens se sont engagés à accentuer leurs efforts de consolidation budgétaire. 

Plusieurs banques centrales, dont la Fed américaine et la BCE, ont par ailleurs engagé une action concertée en ouvrant des facilités de changes. L’objectif est de réapprovisionner en dollars les marchés confrontés la semaine dernière à la brusque chute du taux de change de l’euro. 

« Ces facilités sont destinées à contribuer à améliorer les conditions de liquidités en dollars américain finançant les marchés et à éviter la propagation des tensions sur d’autres marchés et d’autres centres financiers », souligne la Fed dans un communiqué.

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La Réserve fédérale fournira des prêts d’urgence en dollars à la BCE, à la Banque d’Angleterre et à la Banque nationale de Suisse. 

« MESURE ÉNORME » 

Quelques minutes à peine après l’annonce de l’accord à Bruxelles, à l’issue de douze heures d’intenses discussions entre ministres des Finances, la Banque centrale européenne a dévoilé son intention de commencer à acheter de la dette publique et privée de la zone euro. 

La BCE précise que le montant de ses interventions n’a pas encore été déterminé, mais il s’agit d’une décision historique.

 La semaine dernière, elle était restée sourde aux appels la pressant d’acheter des obligations d’Etat grecque ou d’autres pays de la zone euro en difficulté. Son président, Jean-Claude Trichet, avait alors déclaré que la BCE n’avait pas discuté de la possibilité d’un rachat d’emprunts d’Etat.

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« L’intervention de la BCE est probablement la composante la plus importante de l’accord (européen) et était sans doute la plus difficile à accepter », souligne la Royal Bank of Scotland dans une note de recherches qui parle d’un « précédent » dans l’histoire de la BCE. 

Pour Dariusz Kowalczyk, stratégiste de SJS Markets à Hong Kong, « le projet de la BCE d’acheter sur le marché secondaire est une mesure énorme ». 

Contrairement aux banques centrales des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, les statuts de la BCE lui interdisent d’acheter directement des obligations émises par les Etats, mais pas sur le marché secondaire.

source reuters mai10

EN COMPLEMENT

Fragilisée par la crise de la dette grecque, l’Union européenne a montré sa détermination à se sortir de la situation préoccupante dans laquelle elle s’enfonçait dangereusement depuis plusieurs semaines et qui mettait en péril la survie même de l’euro. A l’arraché dans la nuit, les membres de l’Union ont trouvé avec le FMI un accord sur la mise en place d’un plan de sauvetage historique d’un montant de 750 milliards d’euros. Ce programme gigantesque va aider les pays de la zone euro en difficulté et endiguer une crise financière qui menaçait de devenir systémique. 

En parallèle, la BCE a pris la décision de racheter de la dette publique et privée de la zone euro pour soutenir les pays de la zone euro et le système financier international. Concrètement, la BCE a accepté l’idée de prêter de l’argent aux Etats de la zone euro

Sur les 750 milliards d’euros du plan, 60 milliards de prêts sont apportés par la Commission européenne et 440 milliards de prêts et garanties par les pays de la zone euro, soit 500 milliards au total. 

De son côté, le FMI apportera une contribution additionnelle sous forme de prêts, pour un montant pouvant atteindre 250 milliards d’euros. 

Il s’agit d’une « mesure forte » qui « contribue au vaste effort international pour aider à stabiliser la zone euro et à assurer la reprise de l’économie mondiale », a commenté le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. 

Enfin, les principales banques centrales mondiales ont annoncé une action concertée pour ramener le calme sur les marchés. La BCE, la Réserve fédérale américaine (Fed) et les banques centrales du Canada, d’Angleterre et de Suisse vont réactiver des mécanismes d’échanges de devises entre elles afin notamment de permettre à l’Europe de se procurer plus facilement des dollars 

source aof mai10 

5 réponses »

  1. Voici ce qui a été décidé lundi 10 mai 2010 :

    – 1- Première étape : les Etats d’Europe du sud doivent emprunter sur les marchés internationaux des centaines de milliards d’euros.

    – 2- Deuxième étape : les banques privées achètent ces obligations des Etats d’Europe du sud. C’est le marché primaire.

    – 3- Troisième étape : la Banque Centrale Européenne va racheter aux banques privées ces obligations des Etats d’Europe du sud. C’est le marché secondaire.

    – 4- Bilan de l’opération :

    – Les banques privées vont gagner des milliards d’euros.

    – La Banque Centrale Européenne va devenir une gigantesque fosse à merde.

    – Dans le bilan de la Banque Centrale Européenne, les obligations pourries des Etats d’Europe du sud seront stockées pendant des années.

    – Les CONtribuables paieront la facture.

    – CONtribuables, préparez vos chéquiers.

    A 09H52 (07H52 GMT), le CAC 40 gagnait 238,09 points (+ 7,02 %) à 3.630,88 points dans un volume d’échanges déjà fourni de 2,551 milliards d’euros.

    Le marché parisien était tiré par les valeurs bancaires qui gagnaient plus de 15 % et effaçaient leurs fortes pertes de la semaine passée.

    Crédit Agricole gagnait ainsi 20,54 % à 39,49 euros, et Société Générale gagnait 19,37 % à 10,81 euros.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7e95ebd137191e5d996f6b0e9081d1ea

  2. Les opérations de rachat d’obligations d’Etats européens, décidées dans le cadre de mesures exceptionnelles visant à calmer les marchés, ont commencé « ce matin », a indiqué lundi le président de l’institut d’émission européen, Jean-Claude Trichet.

    La BCE est restée « totalement indépendante » et n’a pas subi de « pression » pour lancer ces mesures exceptionnelles, a assuré M. Trichet lors d’une conférence de presse à Bâle au siège de la Banque des règlements internationaux.

    Il a également indiqué qu’il était « absolument crucial » que les gouvernements européens atteignent leurs objectifs fiscaux, malgré le plan de soutien sans précédent lancé dans la nuit de dimanche à lundi.

    http://www.romandie.com/ats/news/100510125012.p35cwp4s.asp

    Le serpent « ZONE EURO » avait faim.

    Le serpent « ZONE EURO » était en train de mourir de faim.

    Alors, le serpent « ZONE EURO » a commencé à se dévorer la queue lundi 10 mai 2010.

    Le serpent « ZONE EURO » est rassasié momentanément : il ne mourra pas tout de suite.

    Mais il mourra bientôt.

    L’opération « Ouroboros » continue.

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