Changes et Devises

Nouriel Roubini: « L’euro doit encore baisser »

Nouriel Roubini: « L’euro doit encore baisser »

  Nouriel Roubini prévient: des mesures d’austérité seront nécessaires. Mais pas uniquement.

La sortie de la crise ne se fera pas sans mal. Nouriel Roubini a dressé un portrait très peu flatteur pour les économies des pays développés ce mercredi à l’occasion du New Insights in Business & Finance, la conférence annuelle de « L’Echo » et du « Tijd » pour les top managers des entreprises belges et du monde de la finance.

PLUS DE ROUBINI EN SUIVANT :

Le professeur à la Stern School of Business de l’Université de New York s’est penché particulièrement sur le cas de la zone euro. Selon lui, les marchés d’actions corrigent actuellement après deux semaines de rally suite à l’annonce du plan d’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international à hauteur de 750 milliards d’euros, pour plusieurs raisons.

« Les inquiétudes portent sur le fait que cet argent ne sera pas distribué gratuitement. Elles portent aussi sur la faisabilité des ajustements fiscaux promis par la Grèce, mais aussi les autres pays du Club Med » indique-t-il. « Des interrogations surgissent aussi sur les effets de ces ajustements fiscaux sur l’économie réelle. A court terme, ceux-ci peuvent aggraver la récession. Et puis, il est difficile de stabiliser sa dette si votre PIB chute. L’Argentine s’est retrouvée piégée avec sa dette de cette manière » observe-t-il.

Austérité en route

Si les marchés se focalisent sur les problèmes de la Grèce et des autres pays du Club Med, il ne faudra pas longtemps avant qu’ils ne se penchent sur les autres économies des pays développés.

« Toutes les économies des pays développés devront adresser leur problème d’endettement du secteur public » indique-t-il. « La Grèce n’est que la pointe de l’iceberg, que le canari avant le coup de grisou » prévient-il. « Résoudre ce problème devra passer par un contrôle des dépenses des gouvernements, une augmentation des taxes, même si à court terme, de telles mesures vont encore peser plus dans la balance. « Mais si on ne prend pas ces mesures, ce sera pire » martèle-t-il. « Des pays comme le Royaume-Uni, et les Etats-Unis peuvent faire tourner la planche à billet pour diminuer la valeur réelle de leur dette. Mais la zone euro ne peut pas« , rappelle-t-il. Pour celle-ci, la solution passera par un euro plus faible, et une politique monétaire accommodante. « Nous avons aussi besoin que l’Allemagne prenne des mesures de relance en augmentant le salaire réel et en diminuant les taxes, en même temps que des pays comme la Grèce réduisent leurs dettes. C’est là tout le challenge de la zone euro » affirme-t-il.

Nouriel Roubini a appelé aussi la BCE à réduire à zéro son taux directeur afin de compenser les effets négatifs des mesures d’austérité fiscales annoncées par plusieurs pays

Tout ceci se traduira par une croissance économique faible dans la zone euro, mais aussi dans le reste des économies des pays développés. « La croissance économique s’avérera meilleure au premier semestre qu’au second. Nous avons bénéficié de facteurs de soutien à court terme comme le restockage des biens d’inventaires, mais ceux-ci vont disparaître« , relève Nouriel Roubini.

Des pays émergents mieux lotis

Par contre, pour les pays émergents, le tableau s’avère nettement plus flatteur.  »Ils disposent d’un potentiel de croissance de 5 à 8 % comparé à 1 à 2 % pour les pays développés« , note Roubini. « Mais dans une économie globalisée, nous sommes tous dans le même bateau. Il faut que les pays consommant trop, comme les Etats-Unis, réduisent leur consommation, et que des régions comme l’Asie épargnent moins et ajustent leurs devises« . C’est à cette condition que l’économie globale se redressera« , conclut-il.

source Echo juin10

BILLET PRECEDENT : Nouriel Roubini : « Nous sommes dans une zone dangereuse » (cliquez sur le lien)

 
FAITES UN DON SOUTENEZ CE BLOG

 
Paiement sécurisé par PAYPAL  
  
 

Laisser un commentaire