Voir et Séduire : Jim Rogers joue la Ferme contre Wall Street !
L’investisseur américain Jim Rogers n’en démord pas ! La politique actuelle de création monétaire aux Etats-Unis ouvre la voie à un avenir dominé par l’inflation. Lors d’une conférence sur l’investissement organisée à New York par ‘Reuters’, Rogers, co-fondateur du fonds Quantum avec G. Soros, a stigmatisé une nouvelle fois la Réserve fédérale américaine et son programme d’achat de 600 Mds$ d’actifs. Il s’en est aussi pris à la présentation par la Fed des statistiques sur les prix, en la jugeant “scandaleuse”.
Au cours de l’Investment Outlook Summit à New York, le vieux sage a de nouveau aussi abattu ses célèbres cartes : les matières premières constituent un investissement de long mais aussi de court terme plus que valable. Jim Rogers en a également remis une couche sur (et surtout contre) les dérives financières et la politique des banques centrales
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Celui qu’on appelle le gourou des commodities a synthétisé en une formule choc ses orientations d’investissement : « La vie à la ferme va créer plus de riches dans les années à venir que ceux qui suivent les tendances de Wall Street ». Il s’explique : « Tous ces gens titulaires d’un MBA font une erreur. La City londonienne et Wall Street ne sont pas les endroits où investir durant les 20 à 30 prochaines années. La fortune sourira à ceux qui produisent de vrais biens de consommation, les fermiers et les mineurs ».
Dans tous les cas, il voit son calcul gagnant : « Si l’économie mondiale se porte mieux, les prix des matières premières vont augmenter parce qu’il y aura des pénuries. Si l’économie mondiale ne va pas mieux, il faut posséder des matières premières parce que les banques centrales vont continuer à faire tourner la planche à billets, une action inflationniste à terme. Dans ces conditions, seuls les actifs réels peuvent protéger les investisseurs ».
Dans un tel contexte, le gérant continue de recommander d’acheter des matières premières, en particulier du coton et de l’argent. Il a répété que selon lui, les prix de l’or dépasseront à terme les 2.000$ l’once…
Au passage, il n’a pas pu s’empêcher de réaffirmer que l’euro ne survivrait pas à la crise actuelle.« Je ne m’attends pas à ce que l’euro existe encore dans 10 à 15 ans parce que les dirigeants européens continuent d’agir de la mauvaise façon, en renflouant les Etats les plus fragiles, ce qui mine la valeur de l’euro ». Paradoxalement, ce jugement radical n’empêche pas Rogers de conserver de l’Euro en portefeuille. Sur ‘CNBC’, il s’est même dit toujours acheteur de l’Euro : “Je possède de l’Euro, je suis “long” sur l’Euro et je m’y tiens” a-t-il affirmé, tout en estimant que la devise était condamnée à terme si rien ne change…
Dans sa chronique à CNBC, il a ainsi considéré « moralement condamnable » le sauvetage de l’Irlande, qui relève de la « mauvaise gestion économique ». Il va même plus loin : « Soutenir les Etats et plein de banques et de sociétés zombies ne fonctionnera pas ». Il prône à l’inverse une restructuration des dettes des pays surendettés, qui mettrait à contribution tous les créanciers de ces pays. “Soutenir les Etats et plein de banques zombies et de sociétés zombies ne fonctionnera pas” a-t-il ajouté dans un entretien diffusé par la chaîne télévisée ‘CNBC’.
La Federal Reserve n’est pas épargnée par Jim Rogers. Son patron, Ben Bernanke « n’a rien compris » à la situation actuelle, « tout ce qu’il comprend c’est imprimer des billets », dit-il.
Pire, ce monsieur « dit des bêtises à chaque fois qu’il ouvre la bouche ». La politique inflationniste de la Fed est jugée « catastrophique », et sa présentation des statistiques sur les prix rien moins que « scandaleuse ».
Les chiffres de la Fed prennent trop en compte les prix de l’immobilier, ce qui aboutit à sous-estimer gravement la pression inflationniste aux Etats-Unis, a ainsi estimé l’investisseur. De plus, la Fed privilégie des indices sous-jacents excluant les prix de l’énergie et des produits alimentaires, qui sont orientés à la hausse !… “Tout le monde dans cette salle sait que le prix de tous les produit sont en train d’augmenter”, alors que la mesure de l’inflation faite par la Fed est restée inchangée en octobre pour le deuxième mois consécutif, a lancé Rogers.
S’il n’a pas de mots assez durs pour fustiger la politique monétaire américaine, Rogers concède qu’elle l’arrange, en faisant grimper la valeur de son portefeuille. En somme, son message semble être : continuez comme ça et on va dans le trou… et laissez moi m’enrichir sur vos erreurs !
Source Zonebourse/Boursier.com, le 09/12/2010
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