La Reflexion du jour :  Internet révèle sa puissance par Beat Kappeler

Je m’étais étonné ici, lors des ruptures autoritaires de connexion en Chine, de la facilité du procédé. En Egypte, l’explication était fournie par la concentration étatique des infrastructures de communication. N’ayant pas opéré de libéralisation comme dans les autres pays, le régime n’avait qu’à couper deux ou trois câbles ou serveurs et les internautes étaient sur la paille. Le monopole des infrastructures revêt soudainement une signification politique, mais aussi économique. Car un tel pays ne voit pas de floraison de nouvelles sociétés et de modèles d’affaires innovateurs dans le domaine de la communication et des médias. La dictature y agit comme un frein.

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En Suisse, certaines villes se mettent à doubler l’infrastructure existante des liaisons à haut débit. Des économistes les critiquent, car on peut gérer tous les opérateurs privés et publics sur la même infrastructure de ces câbles et néanmoins les mettre en concurrence, et bénéficier du vent continu de l’innovation. Dans notre pays, et partout dans les démocraties, cette infrastructure unique serait tolérable, car «le pouvoir» ne s’en emparera pas. Le paradoxe est beau – un monopole politique serait ébranlé par la multiplicité des réseaux, une démocratie plurielle pourrait bien marcher sur un monopole d’infrastructure. Bien sûr, on peut justifier la multiplication des réseaux dans une démocratie pour l’empêcher de glisser vers l’autocratie. , l’Internet à lui seul sert bien la démocratie.

EN COMPLEMENT : L’Egypte serait elle la boule de cristal dans laquelle le monde arabe voit son futur ? Maintenant que Mubarak est parti, il est possible de rendre cette métaphore réelle en visualisant le mouvement pro-démocratique en Egypte et à travers le Moyen-Orient.

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