Behaviorisme et Finance Comportementale

Qui détient la patate chaude grecque et n’a de cesse que de vouloir la refiler…..?

Qui détient la patate chaude et n’a de cesse que de vouloir la refiler…..?

Dette 8 fev

Le problème dans un pays en récession depuis 5 ans, c’est que non seulement les caisses de l’État se remplissent difficilement, mais aussi qu’avec la richesse du pays en baisse, le montant relatif de la dette au PIB ne cesse d’augmenter. Le bureau de statistique européen, Eurostat, a indiqué vendredi dernier que la dette grecque avait atteint 159,1% de son PIB au troisième trimestre 2011. Les pronostics pour la fin de l’année dernière sont de 162,8%. Et si on extrapole, elle se rapprochera des 166% à la fin du mois de mars si rien n’est fait pour enrayer cette montée stratosphérique. 

D’où l’idée d’une réduction massive par abandon d’une partie de la dette par les créanciers privés. L’idée a été lancée au sommet européen de la fin du mois d’octobre. La Grèce verrait sa dette diminuer de plus de 100 milliards d’euros, ce qui d’ici 2020, la ramènerait à un niveau plus confortable de 120% du PIB. 

Quinze semaines plus tard, les tractations sont toujours en cours. Sur la table, il y a l’abandon de 50% des 206 milliards d’euros de créances octroyées par les acteurs privés au gouvernement grec, ainsi que pour le montant restant, un échange de dette. Cet échange doit être assorti d’un coupon suffisamment élevé pour que les créanciers privés s’y adonnent de manière volontaire, mais suffisamment faible pour que la Grèce puisse honorer totalement ses nouveaux engagements. Suite aux pressions de l’Europe et du FMI, les créanciers privés accepteraient de recevoir de nouvelles obligations à 30 ans avec un coupon moyen de 3,6%. En l’état, l’offre équivaudrait à une perte de « valeur actuelle nette » (« net present value ») de près de 70%. 

Le contribuable européen

Mais l’effort risque de ne pas être suffisant. D’abord, certains hedge funds ont acheté en masse des obligations grecques à des prix bradés sur le marché secondaire. Le pari est que si l’Europe évite le défaut de paiement de la Grèce, l’argent des aides irait donc les rembourser intégralement. Pour des dettes achetées à environ 40 centimes l’euro, le gain potentiel serait de 60 centimes l’euro. Pourquoi diable participer au plan d’échange de dette? On sait peu du montant détenu par les hedge funds. 

L’autre inconnue est la participation de la Banque centrale européenne. Elle a déjà fait savoir qu’elle ne participera pas à l’échange de dettes des créanciers privés. Mais son aide n’en est pas moins possible et sans douleur. Pour aider la Grèce, la BCE a racheté en 2010 entre 45 et 50 milliards d’euros de dette. On estime son prix d’achat à 70 centimes l’euro en moyenne. L’idée serait que la BCE abandonne sa plus-value (à l’échéance elle devrait recevoir 100 centimes l’euro, soit un gain de 30 centimes par euro dépensé). Certains soulignent cependant que cette option s’apparenterait à une aide financière à un État membre, incompatible avec les mandats de la BCE. 

Notons enfin que si tous ces plans sont exécutés, deux tiers de la dette grecque seraient détenus par le secteur public. Le contribuable européen se retrouverait donc en première ligne.

source l’Echo fev12

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