La Demande globale d’Or est tombée à son plus bas niveau depuis deux ans au deuxième trimestre 2012 mais les achats des banques centrales restent impressionnants.
Les banques centrales qui ont opté pour l’achat d’or entre avril et juin ont en effet contribué à un trimestre record pour le secteur officiel de l’achat d’or, selon le rapport Gold Demand Trends du Conseil mondial de l’or (World Gold Council, WGC), l’autorité mondiale sur l’offre et la demande internationale de l’or.
Source: World Gold Council
Sur la période de trois mois achevée fin juin, la demande d’or a baissé de 7% par rapport au même trimestre de 2011, pour s’établir à 990 tonnes – pour une valeur de 51,2 milliards de dollars -, selon des chiffres publiés par le CMO, fédération réunissant les grands groupes aurifères de la planète.
«La contre-performance de l’or reflète l’environnement économique toujours difficile, et s’explique en grande partie par le ralentissement de la consommation d’or en Inde et en Chine», a souligné Marcus Grubb, l’un des responsables du CMO, cité dans un communiqué.
Ces deux pays concentrent à eux deux près de la moitié de la demande mondiale d’or.
L’Inde a été particulièrement touchée, puisqu’elle a vu sa demande d’or dans le secteur de la joaillerie chuter de 30% sur un an au deuxième trimestre, à 125 tonnes, tandis que la demande de médailles et lingots dans le pays chutait de 51%, à 56 tonnes.
«Ce repli de la demande indienne a été alimenté par l’affaiblissement de la roupie face au dollar, qui a amené les prix de l’or (sur le marché local) à des niveaux records autour de 30.000 roupies pour 10 grammes», susceptibles de décourager de nombreux acheteurs, a observé le rapport du CMO. La roupie a en effet chuté de 11 % depuis six mois face au dollar, ce qui a renchéri significativement les achats d’or par les Indiens. De plus, les perspectives de récoltes médiocres en raison de pluies de mousson moins abondantes que prévu ont restreint les achats d’or dans les régions rurales du pays.
La Chine, qui devrait dépasser l’Inde cette année comme premier pays consommateur d’or de la planète, a mieux résisté, avec une baisse de seulement 7% sur un an de sa demande totale de métal jaune, à 145 tonnes.
A l’échelle de la planète, la demande dans le secteur de la joaillerie a reculé de 15% sur un an au deuxième trimestre, à 418 tonnes.
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Les investissements en or, que ce soit les lingots, les pièces ou les fonds cotés en Bourse indexés sur le prix de l’once ont représenté un total de 302 tonnes d’or (15,6 milliards de dollars), soit un recul de 23% en un an.
L’or a été moins recherché par les industriels et les dentistes au deuxième trimestre. Mais aussi, et surtout, par les épargnants, qui investissent dans des pièces d’or, des lingots ou des produits financiers du type ETF (des fonds qui répliquent le cours de l’or). La demande à des fins d’investissement a ainsi chuté de 23 %, à 302 tonnes. L’une des exceptions au constat, la France, où les achats des investisseurs ont légèrement dépassé leurs ventes de métal fin, de 600 kilogrammes. Le World Gold Council croit savoir que des épargnants français qui ont hérité d’or physique ont continué de s’en défaire. Inversement, l’organisme professionnel souligne l’intérêt persistant pour les napoléons, et de plus en plus, les lingotins.
« Le prix de l’once est resté coincé entre avril et juin dans une fourchette étroite autour de 1.600 dollars, explique le Conseil mondial de l’or. En l’absence de direction claire, on a pu voir deux types de comportements : des investisseurs qui mettent à profit cette pause pour renforcer encore leurs positions en or, d’autres qui choisissent de prendre leurs profits et de liquider leurs positions en attendant des jours meilleurs. » Deux célèbres gérants de « hedge funds », John Paulson et George Soros, ont révélé qu’ils avaient augmenté leur exposition ces derniers mois.
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Les investisseurs milliardaires George Soros et John Paulson ont de nouveau fait le plein de parts du fonds aurifère SPDR Gold Trust, rapporte l’agence Bloomberg.
Ils ont profité de la chute du cours de l’or, la plus forte depuis 2008, pour renforcer leurs positions. Par le biais de sa firme Soros Fund Management, George Soros a doublé son nombre de parts dans le fonds SPDR Gold Trust durant le 2etrimestre. Au 30 juin 2012, il en détenait 884 400, souligne Bloomberg, qui cite un document de la Securities and Exchange Commission des États-Unis. De son côté, John Paulson a augmenté ses positions de 26 % à 21,8 millions de parts au cours de la même période. Il a aussi fait l’acquisition d’actions de la société NovaGold Resources. Le fonds de couverture qu’il dirige, Paulson & Co., gère actuellement 21 milliards de dollars US d’actifs, note Bloomberg. Plus de 40 % du capital à contenu américain est lié de près ou de loin au secteur aurifère. Jusqu’ici, Paulson ne l’a pas si facile avec l’or. Rien qu’en juillet dernier, la valeur de ses placements dans le SPDR Gold Trust a fondu de 23 % à la suite du recul marqué des prix.
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Cependant, «les banques centrales continuent de grossir leurs réserves d’or» pour se prémunir contre la volatilité des devises et des obligations d’Etats, a tempéré M. Grubb.
Source ZeroHedge
Les achats d’or des banques centrales, en particulier par des pays émergents tels que le Kazakhstan, les Philippines ou encore l’Ukraine, ont atteint un niveau record de 157 tonnes au deuxième trimestre soit une augmentation de 138% comparée aux volumes sur la même période l’an passé.« C’était un trimestre record pour l’achat des banques centrales depuis que le secteur a commencé à enregistrer des achats nets au second trimestre de 2009 », selon le rapport du WGC
Et rares sont les banques centrales qui sont vendeuses actuellement. Seule une banque centrale, celle de l’Allemagne, semble avoir cédé de l’or, pour un montant de 700 kilos, en juin dernier.
Pour le WGC, ce mouvement reflète l’accumulation des réserves de change de certains de ces pays (Philippines, Russie, Ukraine, Corée du Sud…), qui les oblige à augmenter leurs réserves d’or pour conserver la répartition de leurs actifs. Dans d’autres cas, il s’agit d’une stratégie de diversification des réserves, à l’instar du Kazakhstan qui avait annoncé son intention d’acheter l’intégralité de la production du pays pour réduire sa dépendance au dollar. Ce mouvement d’augmentation des réserves officielles d’or s’était amorcé dans le courant de l’année 2009 et poursuit son accélération, particulièrement en Asie.
Entre avril et juin, la banque centrale de Russie a notamment augmenté ses réserves de 22 tonnes pour les porter à 920 tonnes, ce qui en fait désormais la huitième plus grosse détentrice d’or dans le monde. « Ces dernières années, la Banque centrale de Russie a ajouté de façon importante à ses réserves d’or pour pouvoir diversifier ses réserves de devises étrangères, alimentées par des années de croissance économique assistée par le pétrole et les prix élevés du pétrole. La banque centrale voit l’or comme ayant un rôle monétaire comme nantissement », affirme le rapport du WGC.
« Il est clair que les propriétés fondamentales de l’or comme véhicule pour la préservation du capital et comme source de liquidité continuent à perdurer », affirme Marcus Grubb, le directeur général pour l’investissement au Conseil mondial de l’or.
« C’est évident avec l’activité des banques centrales, les investisseurs ultimes sur le long terme, qui continuent d’augmenter leur réserves d’or pour diversifier leurs réserves et se protéger contre la dépendance à une ou plusieurs devises étrangère. »
Synthèse réalisé par The WOLF Le 18 Aout 2012
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