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Politique Friction du Mardi 21 Aout 2012 : Le problème des Gauches par Bruno Bertez

Politique Friction du Mardi 21 Aout 2012 :  Le problème des Gauches par Bruno Bertez

 Il est de tradition de dire que les Gauches , lorsqu’elles viennent au pouvoir, se heurtent au Mur de L’Argent. C’est une jolie expression, bien tournée, ce qui explique son succès. 

Si elle a autant de faveurs, ce n’est pas seulement parce qu’elle sonne bien , c’est aussi et surtout parce qu’elle permet de faire semblant de dire une évidence, une vérité toute en disant un mensonge mystifiant.

EN LIEN : Francois Hollande: Une vision erronée de l’économie Française

 

  L’expression Mur de l’Argent suggère une hostilité terrible entre les Maitres de l’Argent et les Gauches. Entre les Riches et les Gouvernements populaires. 

L’expression permet de capitaliser sur le vieux fond toujours vivace et réactivé en France, de la lutte des classes. 

Grâce au glissement imperceptible, escamoté, on oublie les Maitres de l’Argent, qui sont en réalité les Banquiers et on met en première ligne les Riches. C’est facile, le Riche c’est le Voisin , celui qui passe en voiture et donc celui que l’on envie. La fortune des Banquiers, leur masse de manœuvre colossale non seulement on ne la voit pas, mais on ne l’imagine même pas. Qui sait ce que représente le total de bilan d’une grande banque? On ne le devine que lorsque l’on voit des Kerviel à la télé.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :  

 Qui vend les emprunts des pestiférés en ces mois de crise si ce n’est le système bancaire ? Qui exige de l’Espagne, de l’Italie des taux d’enfer si ce ne sont les Banquiers? Qui exige le démantèlement des Etats Providence, des systèmes de pension si ce n’est les Banques pour être remboursées. 

Or qui chouchoute t- on ? A qui donne t- on l’argent gratuit des printing, des LTRO, des ELA , si ce n’est aux mêmes Banquiers! 

Or qui spolie-t-on en confisquant les biens, en augmentant les prélèvements fiscaux, en imposant l’austérité, en mettant les économies réelles en hibernation? On spolie quelques Riches, pas beaucoup, beaucoup de moins riches et surtout beaucoup de gens des classes moyennes. 

Les Gouvernements populaires tombent sur les déficits, sur les pertes de compétitivité, sur le surendettement, sur la chute de la valeur de la monnaie , c’est à dire qu’ils tombent poussés par les Banquiers, les Spéculateurs, les Soros etc! 

C’est le système financier dans son ensemble qui fait tomber les Gauches, c’est lui qui en a les moyens, les outils, les instruments , les connaissances . 

L’argent qui sert à faire chuter ces Gouvernements ce n’est pas l’argent des Riches lequel est généralement immobilisé dans les entreprises, dans la propriété immobilière ou mobilière, l’argent des soi disant Riches est rarement disponible en cash , rarement disponible pour jouer contre les Gouvernements populaires. 

Le Mur de l’Argent auquel se heurtent ces Gouvernements c’est en réalité le mur du profit , dans son abstraction. Dans un monde ouvert, avec la liberté de circuler instantanée pour les capitaux, l’Argent suit la ligne de plus grande pente du profit, ou plus exactement celle du couple profit/risque, et quand un pays n’est pas compétitif, quand il n’offre pas le taux de profit disponible ailleurs, sur le marché mondial, alors l’argent s’en va. Ce sont les Banquiers qui canalisent l’argent vers l’extérieur, qui drainent la ressource pour mieux l’employer en des endroits plus propices. 

A la concurrence des marchandises visible pour tous, se superpose une concurrence des capitaux pour le profit. 

Quand les Gauches taxent le capital , pèsent sur le taux de profit , rendent les investissements moins attrayants ou déficitaires elles érigent elles mêmes le Mur de l’Argent contre lequel elles prétendent lutter . 

Voilà bien un système de gauche . un système qui crée l’ennemi afin de pouvoir faire semblant de s’y opposer! 

Le problème du Socialisme, ou de la Sociale Démocratie dans le monde actuel est là, dans la contradiction qu’il y a à vouloir mener une politique autonome qui renchérit le cout du capital, qui le fait fuir, sans oser envisager de sortir de l’espace de concurrence. Tout se passe comme si le Socialisme rêvait de mettre ses boxeurs, ses combattants, à la diète, au régime ,mais prétendait en même temps continuer à les faire lutter sur le grand ring mondial contre les poids lourds. 

Ce fut le problème de Mitterrand , quand il s’est heurté au soi disant Mur de l’Argent. En fait, il avait le choix entre faire une vraie Transition Socialiste, sortir de l’espace européen , s’isoler ou bien aller à Canossa, dévaluer, amputer la monnaie et imposer l’austérité. 

Il a choisi de baisser la tête , de passer par les fourches caudines du capital bancaire, spoliant au passage les vrais entrepreneurs français, les vrais producteurs de richesses, ceux qui investissent, innovent , créent les emplois. 

Héritier en ligne directe de Mitterrand, le Gouvernement actuel n’a rien appris, rien compris sur cette question: Aucun travail, aucune réflexion sur les chances d’une transition socialiste, le grand vide.

BRUNO BERTEZ Le Mardi 21Aout 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN LIEN Francois Hollande: Une vision erronée de l’économie Française

EN BANDE SON :

6 réponses »

  1. Deux proverbes pour illustrer votre édifiant propos :

    L’argent n’a pas d’oreilles, mais il entends tout,
    il n’a pas de jambes mais il court très vite. Proverbe zen japonais. 8ème siècle

    Il n’est pire sourd que celui qui ne veut rien entendre. Vieux classique français (?)

    Sans oublier non plus, que la Hollande est un pays plat,
    où il y a beaucoup de moulins à vent ! Hé !!!

  2. « Le problème du Socialisme, ou de la Sociale Démocratie dans le monde actuel est là, dans la contradiction qu’il y a à vouloir mener une politique autonome qui renchérit le cout du capital, qui le fait fuir, sans oser envisager de sortir de l’espace de concurrence. »
    qu’est ce que vous entendez par là ? vous voulez dire devenir un pays communiste ?
    Vos phrases en générale sont trop alambiqués, il faut décrypter sans arrêt, interpréter….. si vous appeliez un chat un chat, vos propos n’en seraient que plus clairs et vous gagneriez en concision.
    cordialement

    • Vous avez raison trop de réflexion tue la réflexion…..il y a un remède tout simple à ce genre de problèmatique : le pret à penser maché et remaché jusqu’à obtenir une soupe fluide et synthétique qui redonnera à vos neurones toute leur vélocité d’antan !!!
      A part çà, et malgré vos protestations, vous avez tout compris et la réponse est oui…

      Cordialement

    • Désolé de vous inciter à faire un effort , mais c’est volontaire. Si en plus je réussis à vous conduire à lire, rechercher les références et à critiquer ma mise en mots de la realité alors je suis comblé.

      Mais quand mème je ne vais pas jusqu’à dire , bien que je l’aie déjà ecrit: » Si vous me comprenez c’est que je me suis mal exprimé »!

      Prenant le contrepied de l’avilissement de l’information par la Communication et le pret a penser, je n’écris pas pour ètre lu et consommé mais pour favoriser l’nvestissement personnel.

      Contrairement aux apparences, c’est une forme de respect du lecteur: je ne le prends pas un imbécile qui attend les pseudo infos du 20h, du Figaro ou du Monde.

      Je travaille beaucoup pour produire ces textes, il est normal que vous travailliez un peu.

      merci de votre interet .

  3. Jeudi 23 Aout : A propos des politiques économiques socialistes et de leur malédiction

    Nous vous conseillons la lecture de l’ouvrage exceptionnel de Serge Christophe Kolm intitulé : La transition socialiste ou les politiques économiques de gauche.

    Ce livre paru en 1977 aux éditions du Cerf mérite de figurer dans toutes les bibliothèques de ceux qui, à gauche prétendent exercer la moindre responsabilité, à fortiori de ceux qui visent les plus hautes.

    Les gens de la fausse droite qui, au fond, mènent la même politique feraient bien, eux aussi de se procurer l’ouvrage de Kolm.

    Ce qui est étonnant, c’est le fait que ceux qui se réclament du changement, voir le fameux” Le changement c’est maintenant” , ceux- là ne changent jamais. A chaque fois on recommence, à chaque fois les mêmes causes produisent les mêmes conséquences. Conséquences prévues, prévisibles, inéluctables comme un et un font deux.

    Lisez, relisez Kolm, on est loin des discussions du café du commerce chères à nos élus.

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