Art de la guerre monétaire et économique

Marchés: Des matières premières corrélées aux actions

Marchés: Des matières premières corrélées aux actions

30% des  changements de prix sur les marchés des matières premières  par  mois étaient dûs à  de précédents changements de prix et  non à une nouvelle information.  En 2008, cette proportion a  atteint 80%, et s’établit actuellement à 70% .

Lundi  30 septembre 2013, le Center for European Policy Studies a organisé un séminaire  sur la formation des prix des matières premières.

Au cours de ce séminaire, les différents  participants n’ont pu que constater la financiarisation des  marchés des matières premières. Ces marchés ont pourtant été créés pour  les agriculteurs, comme l’a rappelé Julie Winkler, directeur de la  recherche pour le CME Group. “En 1848, le CBOT a été lancé pour  permettre aux fermiers d’obtenir un meilleur prix pour leur  récolte” a-t-elle indiqué lors de ce séminaire.

Mais depuis la fin des années 70, les “investisseurs” ont pris le pas sur les fermiers et autres exploitants  de matières premières. Le phénomène s’est accéléré quand les marchés des  matières premières sont passés de la criée à l’électronique. En 2012, 91,5% des volumes de transactions sur ces marchés aux  Etats-Unis étaient exécutés électroniquement, selon la CFTC, en charge de la  régulation de ces marchés.

Parmi ces investisseurs, on retrouve des banques, des hedge  funds (fonds spéculatifs basés dans des paradis fiscaux) et même  des particuliers, car l’offre n’a cessé de se développer pour  permettre à Mr. et Mme Toulemonde d’accéder à du trading sur le pétrole ou les  denrées agricoles.

Les montants investis sont colossaux, comme le montre ce tableau tiré d’un rapport du CEPS;

Cdties

Et depuis la fin des années 90, une nouvelle  catégorie d’acteurs est arrivée sur ces marchés: les traders à haute  fréquence. Selon les données du CME, en 2010, ceux-ci représentaient 40% des  volumes de transactions sur ce marché.

Nicolas Maystre, responsable  des affaires économiques à l’UNCTAD, a pointé lors de ce séminaire, outre le manque de transparence des transactions sur les matières  premières, la présence de ces traders, qu’il qualifie de traders qui  font surtout du bruit.

Il a constaté une corrélation  grandissante entre les prix des matières premières et les indices  d’actions. En analysant une seconde des volumes de transactions entre  ces deux classes d’actifs, il s’est rendu compte que le pétrole West Texas  Intermediate et le S&P500 évoluaientt de manière similaire. “C’est le  résultat des algorithmes employés par les traders” a-t-il expliqué.  “Les investisseurs emploient des stratégies qui lient les marchés d’actions  aux matières premières” ajoute-t-il.

Il a relevé qu‘en 2005, 30% des  changements de prix sur les marchés des matières premières  par  mois étaient dûs à  de précédents changements de prix et  non à une nouvelle information.  En 2008, cette proportion a  atteint 80%, et s’établit actuellement à 70% selon  ses  calculs.

Cette présence électronique entraîne selon  Maystre des comportements moutonniers des acteurs sur les  marchés de matières premières.

Helyette Geman, directrice du  centre des matières premières, Université de Londres et John Hopkins, a  souligné, en regard du trading à haute fréquence, qu’il “ne faudrait pas  qu’une Bourse disparaisse à cause d’un cygne noir”.

Bien sûr, les représentants des Bourses (CME et  ICE) ont défendu leurs activités et souligné l’apport de liquidité des traders à  haute fréquence sur les marchés.

Posté le 1 octobre 2013 par Jennifer  Nille

SOURCE ET REMERCIEMENTS: FAIR TRADE

http://blogs.lecho.be/fairtrade/2013/10/des-mati%C3%A8res-premi%C3%A8res-corr%C3%A9l%C3%A9es-aux-actions.html

1 réponse »

Laisser un commentaire