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Terres rares lourdes scandinaves : Le gisement de Norra Kärr devrait être exploité pendant au moins 40 ans. Et suffire à tout l’approvisionnement européen.

Terres rares lourdes scandinaves : Le gisement de Norra Kärr devrait être exploité pendant au moins 40 ans. Et suffire à tout l’approvisionnement européen.

Tasman Metals s’est spécialisé dans l’exploration des terres rares et du tungstène dans des juridictions stables où l’expertise et les infrastructures ne posent aucun problème. La société possède des concessions en Suède et en Finlande, régions connues pour leur richesse en métaux et minerais rares. Rappelons que le cérium, l’erbium, l’holmium, le lanthane, le scandium, le terbium, le thulium, l’ytterbium et l’yttrium ont été d’abord découverts en Suède et que la bastnaésite, un rare fluorocarbonate de terres rares, doit son nom au village suédois de Bastnäs. Nous avons profité de la présence de Mark Saxon, président et CEO de Tasman, au Swiss Mining Institute à Genève pour lui poser quelques questions sur l’exploitation de ces minerais critiques pour l’industrie moderne,

Interview: Nicolette de Joncaire/ AGEFI SUISSE

Pourquoi les terres rares?

La valeur des terres rares (ou des métaux critiques) tient à leurs propriétés physiques exceptionnelles d’émission de lumière ou à leur capacité à former des aimants très puissants. Avec pour conséquence leur utilisation dans la plupart des technologies nouvelles, des ordinateurs au transport et de la médecine aux énergies vertes. Elles sont critiques dans l’électronique, l’automobile, l’industrie du verre et de la céramique. On les trouve dans les PCs, les véhicules hybrides, les téléphones mobiles, les éoliennes et les appareils d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Avant 2009, l’ensemble de l’industrie comptait sur la production chinoise. Avec l’embargo sur l’exportation décidée par les autorités chinoises en 2010, les pays développés ont découvert combien ces minerais étaient critiques. Ce qui a galvanisé l’exploration et l’exploitation dans des zones plus accessibles et moins sujettes aux pressions géopolitiques.

Pourquoi exploitez-vous dans les pays nordiques?

Le consensus en Europe est d’éviter les zones fortement peuplées pour ne pas créer de pollution industrielle ou extractive. Les pays nordiques s’y prêtent particulièrement bien. Par ailleurs, ils offrent un environnement légal très favorable aux sociétés d’exploitation et une forte tradition dans ce domaine qui assure la présence des compétences nécessaires. La Suède, en particulier, offre des conditions particulièrement intéressantes. 

Où sont situés vos gisements et quel est leur potentiel?

Notre projet Norra Kärr de terres rares lourdes et de zircon est situé à 300 kilomètres au sud de Stockholm. C’est une découverte que nous avons faite en 2009 et qui présente l’avantage d’être localisée dans une zone proche des villes de Jönköping et de Linköping ce qui nous assure la proximité du personnel nécessaire pour la mise en valeur des gisements. Grâce aux hautes teneurs de la roche, ce projet est le quatrième au monde en termes de terres rares lourdes, c’est-à-dire celles qui posent des problèmes d’approvisionnement. L’étude que nous avons publiée en juillet dernier établit que les ressources rocheuses se montent à près de 60 millions de tonnes. A un taux d’exploitation de 6800 tonnes de terres rares par an, la mine devrait être exploitée pendant au moins 40 ans. Et suffire à tout l’approvisionnement européen.

 Nous avons un second projet de terres rares lourdes à Olserum acquis en 2011, à une centaine de kilomètres de Norra Kärr. Les premières explorations ont été réalisées par une société suédoise dont nous avons repris les droits. Moins important que le premier, il bénéficie du même environnement exceptionnellement favorable.

Quelles terres rares seront exploitées dans vos gisements?

Nous extrairons l’ensemble des 15 terres rares lourdes ainsi que du zircon. Compte tenu des prix, la moitié de notre chiffre d’affaires sera généré par le dysprosium. L’yttrium et le néodyme en représenteront également une part importante.

A qui ces matériaux sont-ils destinés?

Notre unité de transformation se chargera de la première étape – broyage, extraction par force magnétique puis traitement à l’acide – et les concentrés qui contiennent les quinze métaux seront livrés par camion pour séparation des différents composants à une usine spécialisée en France.

Quels sont les avantages de ces projets?

La valeur actuelle de Norra Kärr est de 1,46 milliard de dollars (en utilisant un prix conservateur des minerais). Ce qui caractérise le projet est le faible montant de capital requis en raison de l’excellence de l’infrastructure locale – accès routier et ferroviaire, disponibilité électrique – et de coûts de production très compétitifs, de l’ordre de 10,93 dollars le kilo de concentré TREO. Le sous-produit principal de la mine sera le zircon mais nous envisageons également produire de la néphéline pour l’industrie du verre européenne.

18/3/2014

http://agefi.com/tv/agefi-live-tv-tasman-metals-mark-saxon-20140318.html

1 réponse »

  1. Voilà , vous avez mis la première pierre dans mon petit dossier Terres rares, condition sine qua non vers un peu plus de savoir ! Merci beaucoup pour ses informations précieuses BB., c’est très aimable á vous.

    Un grand Bonjour depuis Madrid,
    Marian

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