Art de la guerre monétaire et économique

Un achat du Groenland par les Etats-Unis est moins absurde que ce que les médias laissent entendre

Un achat du Groenland par les Etats-Unis est moins absurde que ce que les médias laissent entendre

Bien entendu, dans les principaux médias, l’histoire du Groenland de Donald Trump est bien sûr transformée en caricature. Pourtant, l’histoire nous enseigne que l’idée n’est pas aussi « absurde » que le Premier ministre danois veut nous faire croire. En 1867 et 1946, les États-Unis avaient déjà fait une offre similaire au Danemark pour racheter le Groenland, un pays riche en ressources naturelles.

En outre, il n’y a rien de mal à acheter un pays tant que l’acheteur et le vendeur s’entendent sur une telle transaction. L’Amérique a acheté l’état de Louisiane à la France en 1804. Quinze ans plus tard, la Floride, qui appartenait à l’Espagne, a suivi. En 1848, une énorme parcelle de terre, dont la Californie n’était qu’une partie, fut achetée au Mexique. Plus tard, les Américains achèteront aussi l’Alaska (à la Russie) et les îles Vierges (au Danemark).

Dans un fil extrêmement intéressant sur Twitter, Mikaa Mered, un professeur français de géopolitique, explique pourquoi Trump s’intéresse au Groenland.

On peut en trouver la raison à la fois dans la nouvelle politique arctique du gouvernement Trump et dans les prochaines élections présidentielles. Achat ou pas, le Groenland est déjà un win-win pour Trump.

  • Les Américains sont repoussés dans l’Arctique tant par la Russie que par la Chine, qui ont déjà pris des positions stratégiques au Groenland. Washington ne peut pas se permettre de voir le Groenland d’éloigner de sa sphère d’influence.
  • Le Pentagone considère le Groenland comme une plaque tournante transatlantique, mais aussi comme la première ligne de défense naturelle au large de la côte est des États-Unis.
  • La déclaration de Trump doit donc être interprétée comme un rattrapage  dans la lutte avec la Russie et la Chine. Malgré le fait que l’offre de Trump n’a aucune chance, il veut repositionner les Etats-Unis comme puissance polaire face à Moscou et Pékin, qui annoncent constamment de nouvelles initiatives dans l’Arctique.

De cette manière, Trump démontre à sa base qu’il est toujours un « deal maker », un « disruptor », un visionnaire et un défenseur de la nation américaine. Le fait qu’il traite ses alliés européens de manière irrespectueuse ne lui sera d’aucune utilité, d’autant plus que les intérêts géopolitiques précités sont totalement ignorés par les démocrates.

Grâce aux médias sociaux, l’objectif de Trump a déjà été atteint. Encore une fois, c’est Trump qui domine l’agenda politique et le cycle des actualités. Tout comme il l’avait fait en 2016.

EN BANDE SON : 

1 réponse »

  1. Donald devrait faire falloir comme argument premier le risque qu’engendre le changement climatique sur la sécurité du ‘ PAUVRE ‘ petit Groenland par rapport aux ‘ MONSTRES ‘ mangeur d’enfants POUTINE et XI JINPING, le Groenland devrais avoir PEUR, mais tonton Donald peux les protéger, il faut juste qu’ils deviennent AMÉRICAINNNNNN … vive la géopolitique, jouons sur la peur.

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