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De la Gouvernance au Gouvernement : BlackRock entre à l’Elysée ! Par Bruno Bertez

BlackRock entre à l’Elysée !

J’avance l’idée que le rapprochement-spectacle entre Macron et BlackRock ,n’est pas un hasard ou une provocation. Il est politique, stratégique .

Il est dans droite ligne, tracée depuis longtemps entre Macron et son parrain Fink. Macron traite la France comme une entreprise, il applique non un programme de gouvernement mais une mise en place de gouvernance , comme on le fait dans les entreprises et … comme BlackRock recommande de le faire aux présidents des entreprises dans lesquelles il investit.

Macron invite  en quelque sorte  BlackRock au gouvernement de la France. Il fait plus que lui ouvrir les portes des salons de l’Elysée.

Macron compte sur BlackRock non seulement pour investir/financer en France, pour dynamiser la croissance mais aussi et surtout pour peser sur les mentalités du Patronat. Avec un levier, la gestion de l’épargne. Bébéar d’AXA a flirté avec cette idée il aurait bien aimé être cette éminence.

BlackRock jouerait le role de courroie de transmission des impératifs de la croissance auprès d’un patronat pas vraiment au niveau.

Il y a de bonnes choses dans tout ce qu’on lit sur BlackRock , Cirelli ou Larry Fink. Mais cela me gène de m’y associer car selon moi tout cela repose sur des connaissances insuffisantes, sur des amalgames voire des confusions.

L’article du Canard ci dessous est nul car vraiment BlackRock c’est tout sauf les rois de Wall Street!

Ecoutons Fink: BlackRock n’a qu’une seule activité, la gestion d’actifs. Il n’y a ni banque d’investissement, ni gestion de fortune, ni crédit commercial.

«D’ailleurs, nous ne sommes pas une banque et ne faisons pas partie de Wall Street», insiste-t-il.

L’article du Canard ne dit rien … car il ne sait pas par quel bout prendre cette chose bizarre ; BlackRock n’a rien de commun avec Wall Street, on n’y rencontre pas de barons de la finance. Fink fait figure de pauvre avec à peine sa fortune de 1 milliard!  La dimension « intérêt général », morale, bien public  de BlackRock n’est pas contestable. Simplement il faut admettre comme eux le font que le capitalisme concret, celui qui existe est le meilleur des mondes .

Avant de parler de BlackRock il faudrait d’abord savoir comment cela fonctionne; au profit de qui; selon qu’elles règles et quels objectifs; ou se situe son actionnariat, ou se situe le pouvoir réel. Or personne ne sait tout cela.

On sait que BlackRock « gère »  -mais est ce que l’on peut appeler cela gérer?-  $ 6,9 trillions pour le compte de grands investisseurs, fonds de pension, fonds souverains, banques centrales; mais à part cela on sait peu de choses.

La structure de BlackRock est très particulière ; les caisses de pension et autres institutions représentent 66% de ses affaires, les investisseurs privés 12%, les ETF 22%.  BlackRock est le spécialiste des ETF, des produits construits sur les indices boursiers. A travers sa société iShares, elle détient 39% de ce marché avec une fortune de 803 milliards. Deutsche Bank, le premier européen, ne pèse que 32 milliards de cette activité en hausse chaque année de 20 à 30%. BlackRock est cotée en Bourse ou elle vaut environ 80 milliards pour une capitalisation de 19 fois ses bénéfices.

La transparence concernant ces gens qui sont présentés comme les rois du du monde est à la fois totale et nulle . L’argent qu’ils dirigent c’est de l’argent public ou quasi public, de l’argent socialisé pour ne pas dire socialiste. A noter que les noms de personnes citées ne figurent pas dans les records de richesse recensés par les magazines. Ils se présentent non comme des vedettes capitalistes, des ploutocrates, ou des génies de la finance, non ce sont  des gestionnaires, presque administratifs d’une institution dont la fonction objective est de canaliser l’argent vers les marchés et d’imposer au monde l’obligation du profit maximum, le respect des règles du capital, la gouvernance du capital. La règle première est l’obligation du profit maximum et la règle seconde l’accumulation monétaire maximum à long terme.

BlackRock est le vecteur, la force qui sous-tend, qui impose  l’égalisation du taux de profit dans le monde, et les affectations qui en découlent. BlackRock c’est l’institution clef du capitalisme financier global dans son stade le plus évolué. Présenté autrement BlackRock c’est la Loi du Capital sans visage, dématérialisé , non figuratif. Ce n’est pas le capitalisme entrepreneurial  c’est le capitalisme macro économique, dans sa version financialisé c’est à dire de  prolongement des évolutions monétaires des dernières décennies.

Blankfein patron de Goldman Sachs s’était présenté comme accomplissant l’oeuvre de Dieu, je crois qu’il s’était vanté, l’oeuvre du dieu Capital/Finance/Monnaie, c’est celle de Blackrock; Je dis Capital/Finance Monnaie car les trois sont indissocialbles maintenant que la monnaie se donne le statut de capital en passant par la finance.

Ces gens accomplisent l’oeuvre de Dieu , l’oeuvre de ce Dieu qui n’a pas conscience de lui mème, l’oeuvre du Système.  Ils sont la partie visibles du système profond sa partie externalisée. Le système c’est un inconscient et les BlackRock en sont les émergences séculières qui prennent parfois les allures d’une conscience morale du système..Voir  BlackRock.com/purpose

Larry Fink lui-même:

« D’une taille imposante, mais parlant lentement sans appuyer la voix, c’est une personnalité dont l’opinion est recherchée tant par les clients que par ses concurrents ou le gouvernement. Parce qu’il dit ce qu’il pense, sans avoir d’agenda personnel à défendre, parce qu’il connaît les marchés et comprend les risques ». «Une société qui diminue le risque réduit sa prospérité», expliquait-il le printemps passé au Symposium de Saint-Gall, en insistant sur la nécessité d’une approche à long terme. Il a donné l’exemple durant la crise. Car c’est cette dernière qui lui a permis d’accroître son pouvoir. «L’ombre à 12 000 milliards de Larry Fink», titraitVanity Fair, le qualifiant de «plaque tournante du capitalisme américain».

BlackRock ne peut échapper aux tendances des marchés, il est trop gros et seul le choix de grandes masses-actions obigations, monnaie, pays etc-  peut faire une petite différence: à partir d ‘un certain stade on peut dire que, mis à part éviter les idioties et imbécillités, il n’y a plus de vraie gestion. Et c’est pour cela que la tendance lourde est à la gestion dite passive, celle de l’anti-séléction. Ou à la gestion par des « quants » c’est à dire par des gens qui ne connaissent que les mathématiques. On suit , on réplique, on copie tout en réduisant la valeur ajoutée et donc en laminant les frais et commissions. L’objectif des gens comme BlackRock n’est pas absolu, il est relatif.

A la limite la seule valeur ajoutée de Blackrock ne peut être que de veiller à n’investir que là ou les règles de bonne gouvernance à tous les niveaux sont respectées. Cela pourra peut être lui conférer un role dans l’orientation des capitaux vers la reconversion énergétique et l’adaptation à l’idéologie du climato rechauffisme. Ou la réforme de la France.

J’ai entendu Finck déclarer qu’il n’utilisait pas ses pouvoirs aux assemblées générales,  je ne sais pas si c’est vrai mais quand on est un actionnaire déterminant pas besoin de se dévoiler et de voter: un coup de fil au président suffit et d’autre part part je ne vois pas les gens de BlackRock faire de la micro économie. Ils font de la philosophie de la micro économie. De la gouvernance: « Sa vingtaine d’analystes spécialisés dans la gouvernance privilégient les intérêts de l’actionnaire dans une optique à long terme »

Quand on est BlackRock on ne peut que faire ce que font Finck et Cirelli c’est à dire affimer que tout est à son prix, rien n’est surévalué! On ne peut pas être partie prenante qui fabrique  les prix excessifs et dire que ces prix sont déraisonnbales. Les BlackRock ne peuvent pas échapper au global et c’est le global , la politique monétaire mondiale qui fixe le niveau des prix des actifs qu’achète   BlackRock.

BlackRock n’est pas intéréssé par les jugements sur les prix auxquels  sont réalisés les investissements. Il sont ce qu’ils sont compte tenu de la quantité de monnaie qui cherche un emploi.

EN BANDE SON :

2 réponses »

  1. Le Nouvel Ordre Mondial « chez Lui » à l’Élysée, devient officiellement le « Marionnettiste » et le « Ventriloque » de Micron 1er….
    Votez Braves Moutons, Votez ….

    • Ce n’est là que l’achèvement d’un processus né en 1983 déjà sous l’égide du sinistre Attali et dont le tandem mitterandien Delors-Fabius furent les maitres de cérémonie.

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