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Notes de Marché du LUPUS du Vendredi 12 Janvier 2024

Notes de Marché du LUPUS du Vendredi 12 Janvier 2024

À mon avis, si Wall Street se présentait à «America’s got talent», elle gagnerait haut la main. L’inflation américaine progresse plus que prévu au mois de décembre, le marché des actions rend donc une partie des gains récents? Que nenni! Les ours y croient deux petites heures, puis les taureaux les renvoient à leurs études sans ménagement. On va tenter de comprendre ce phénomène.
Pourquoi diantre le marché n’a-t-il pas baissé sur l’annonce? Tentative d’explication. 

Le département du travail indique hier que les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% en décembre par rapport à novembre, ce qui représente une hausse de 3,4% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre est à comparer à l’augmentation de 3,1% en novembre, d’une année sur l’autre. Toutefois, les prix de base, qui excluent les produits alimentaires et énergétiques souvent volatils afin de mieux saisir la tendance sous-jacente de l’inflation, ont augmenté de 3,9% par rapport à l’année précédente, c’est la première fois qu’ils progressent de moins de 4% depuis mai 2021. La tendance au ralentissement de dame inflation semble donc se poursuivre. L’une des raisons en est que la mesure des coûts du logement par le département du travail pour les propriétaires et les locataires est dérivée des loyers, mais qu’elle accuse un retard important par rapport à ce qui se passe avec les loyers des nouveaux baux signés. Or, on sait que les prix des nouveaux loyers ont récemment considérablement baissé, comme le montrent les données de fournisseurs privés tels que Zillow, ainsi que l’indice des loyers des nouveaux locataires que le ministère du travail a commencé à produire. 

Ce phénomène ne s’est pas encore pleinement manifesté dans la mesure des prix des logements du rapport sur l’inflation, qui a augmenté de 6,2% par rapport à l’année précédente en décembre, ce qui représente 2,1 points de pourcentage de l’augmentation de l’ensemble des prix. Elle se manifestera dans les mois à venir, ce que les responsables politiques de la Réserve fédérale savent et c’est probablement notamment pour cette raison qu’ils ont mis fin à leur campagne d’augmentation des taux et qu’ils envisagent à présent d’éventuelles réductions. Contrairement à ce que la lecture du CPI d’hier pourrait laisser penser, la Fed serait apparemment de plus en plus à l’aise avec l’idée de baisser ses taux. Le Wall Street Journal nous explique que l’une des raisons en est que l’inflation de ces dernières années n’a jamais été fortement ancrée dans le comportement des gens et que les attentes des Américains en matière d’inflation ont récemment commencé à diminuer. En début de semaine, la Banque fédérale de réserve de New York a indiqué que, parmi les consommateurs interrogés le mois dernier, la médiane des prévisions d’augmentation des prix au cours de l’année suivante s’élevait à 3%. Ce chiffre est inférieur au pic de 6,8% enregistré par l’enquête mensuelle en juin 2022 et n’est pas très éloigné de la moyenne.

Les prévisions d’inflation à plus long terme sont également en repli: l’enquête de la Fed de New York montre que les prévisions d’inflation pour les trois prochaines années s’établissaient à 2,6% le mois dernier, contre un pic de 4,2% en octobre 2021. Le résultat du mois dernier était légèrement inférieur à la moyenne pré-pandémique. Or, Jerome Powell et ses collègues s’intéressent aux anticipations d’inflation parce qu’ils pensent que ces attentes peuvent alimenter l’inflation réelle. Si les travailleurs pensent que l’inflation élevée est là pour durer, par exemple ils réclameront des augmentations de salaire supérieures aux hausses de prix qu’ils ont déjà subies. De même, les entreprises augmenteront leurs prix pour tenter d’éviter la compression des marges à laquelle elles s’attendent. C’est ainsi que l’inflation devient une prophétie auto-réalisatrice. Le WSJ conclut que si les Américains s’attendent à moins d’inflation, il devient plus raisonnable de s’attendre à ce que la Fed réduise ses taux. Voilà probablement pourquoi au final hier soir Wall Street s’en est fort bien sortie.

Pour rester sur la thématique inflationniste, les doutes s’accroissent sur l’impact du reroutage du commerce mondial hors du canal de Suez, à cause des attaques Houthis. Les expéditeurs commencent à se plaindre des hausses de tarifs imposées par les transporteurs maritimes comme AP Moller Maersk ou Hapag-Lloyd pour intégrer le risque accru et les routes maritimes plus longues. Voilà qui ne devrait pas améliorer le bilan carbone de la fast-fashion avant les collections de printemps, puisque l’industrie est une grosse consommatrice de voyages en avion. Quant à l’impact sur les prix, il est encore à déterminer, mais il ne sera probablement pas neutre. Pour terminer sur la macroéconomie, la Banque mondiale a annoncé prévoir une croissance de l’économie mondiale de 2,4% cette année, ce qui est plus faible qu’en 2023 (2,6%) et que la moyenne des dix années pré-covid (environ 3,1%). L’atterrissage se confirme donc. Reste à voir avec quelle douceur.
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je note que les traders en obligations sont en train de se tourner vers le marché des options du Trésor à court terme, leur but étant de couvrir le risque d’une flambée des rendements obligataires US.
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Les véhicules et les vêtements sont considérés comme les principaux moteurs de la déflation continue des biens de base, ainsi que l’assouplissement des conditions d’approvisionnement.

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Nvidia a profité d’une salve d’achats frénétiques dans le sillage de la présentation de nouveaux processeurs. Le titre a signé un nouveau record hier, qui lui confère une capitalisation de 1 300 Mds$, autant que les six plus grosses capitalisations du CAC40 réunies (soit LVMHL’OréalHermèsTotalEnergiesSanofi et Airbus). Le salon CES de Las Vegas, qui démarre  ne devrait pas faire retomber l’engouement pour l’intelligence artificielle. Le patron du salon, Brian Comiskey, a évidemment centré l’événement sur l’IA, en scandant « Demain va être plus intelligent que jamais« . Brian m’a l’air un chouïa trop exalté, mais j’avoue qu’il est difficile de se jeter en travers du chemin du Monster Truck IA en ce moment.

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L’autorité américaine de régulation des marchés financiers a finalement approuvé hier le lancement de fonds négociés en bourse (ETF) adossés au bitcoin, ce qui constitue un vrai tournant pour la principale cryptomonnaie du monde et probablement pour le secteur. Nul ne sait encore si ce sera l’occasion d’un grand ménage dans la spécialité ou le début d’une nouvelle ère délirante. Le petit malin qui avait piraté le compte X de la SEC la veille pour annoncer la fumée blanche aura finalement eu le nez creux, même si une approbation était le scénario le plus probable. Par contre, ceux qui imaginaient une envolée du bitcoin dès l’annonce en sont plutôt pour leur frais puisque la célèbre crypto évolue plutôt en baisse par rapport à la veille. Il faut dire qu’avec +180% au compteur en un an, le marché avait largement anticipé cette démocratisation. Mais bon, tout peut aller très vite, on le sait.

Concrètement, cela signifie que des investisseurs lambdas autorisés à acheter des ETF aux Etats-Unis peuvent facilement investir dans le bitcoin. Pour l’heure, onze produits ont été agréés, dont ceux soumis par les gros acteurs du monde des ETF comme BlackRock ou VanEck, ou des firmes plus spécialisées comme ARK Investments ou 21Shares. Les premiers produits devraient coter dès aujourd’hui, puisque tout le monde a le doigt sur la gâchette. L’avenir dira si ces ETF sont considérés par les investisseurs comme une classe de diversification populaire, auquel cas des dizaines de milliards de dollars pourraient être investis dans ces produits, créant un courant acheteur sur le bitcoin.

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« Le Bitcoin à 200 000 dollars » : le nouveau rapport de Standard Chartered stimule le marché des cryptos

Un rapport d’analyse de la banque Standard Chartered prédit que le Bitcoin atteindra les 100 000 dollars d’ici fin 2024 et vaudra 200 000 dollars d’ici fin 2025.

Dans l’actualité : Le Bitcoin affiche un gain journalier d’environ 7 %, atteignant presque les 47 000 dollars. D’autres cryptomonnaies sont également en hausse.

La situation : Les investisseurs en cryptomonnaies sont enthousiastes suite à un rapport de Standard Chartered. Celui-ci prédit que la SEC, le gendarme boursier américain, va bientôt approuver le commerce américain des ETF en spot pour le Bitcoin. Ces fonds négociés en bourse vont suivre le cours du BTC et permettront donc aux investisseurs boursiers traditionnels de négocier le Bitcoin. La spéculation autour de la création de ces fonds touche à sa fin.

👉 « L’approbation des ETF est un moteur important pour les mouvements à la hausse du prix du BTC », écrivent les analystes. « Nous considérons cela comme un point de basculement pour normaliser la participation de l’argent institutionnel dans le Bitcoin, et nous nous attendons à ce que l’approbation stimule des entrées significatives et une hausse des prix pour le BTC. »

En chiffres :

  • Standard Chartered s’attend à ce qu’il y ait entre 50 et 100 milliards de dollars de flux entrants vers les ETF Bitcoin en 2024, ce qui signifierait que ces trackers détiendront entre 437 000 et 1,32 million de Bitcoins à un cours d’environ 100 000 dollars d’ici fin 2024.
  • Un niveau de 200 000 dollars d’ici fin 2025 est possible, ajoutent les analystes. Pour comparaison : le record historique du cours est de près de 69 000 dollars et date de novembre 2021.

Or numérique

Le parallèle : Le rapport de Standard Chartered prend comme point de comparaison l’introduction d’effets similaires pour l’or aux États-Unis, en novembre 2004.

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Boeing est clouée au sol. Le titre chute lourdement hier, des nouvelles alarmantes, voire écoeurantes sont publiées cette nuit, United annonce avoir trouvé des boulons desserrés dans plusieurs Boeing 737 Max et Alaska Air indique que du matériel desserré était visible sur sa flotte lors des contrôles effectués à la suite de l’incident de vendredi passé. Tout cela ressemble de plus en plus à un énième exemple d’une firme qui n’a pensé qu’à ses actionnaires sans tirer de leçons de ses récents déboires et surtout au mépris de la sécurité de ses passagers.
Tous les Boeing 737-9 Max dotés d’une porte à clapet resteront cloués au sol car la compagnie a révisé ses instructions aux compagnies aériennes pour l’inspection et l’entretien des avions, annonce la FAA. Le CEO Dave Calhoun déclare au personnel que la société devait reconnaître «notre erreur» alors qu’elle est aux prises avec l’incident d’Alaska Airlines.
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La vigueur de Wall Street retrouvée ce lundi est peut-être aussi en partie attribuable à l’activité de M&A (fusions et acquisitions), qui retrouve de belles couleurs

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Je note enfin que les stratèges de Wall Street s’attendent à ce que le SPX reste pratiquement inchangé en 2024. Ces «gourous» n’avaient plus été aussi pessimistes depuis 10 ans et l’histoire boursière montre que, au cours des 25 dernières années, les faibles attentes pour l’année à venir ont souvent précédé des gains.

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97 milliards d’euros Le montant versé par les entreprises à leurs actionnaires en 2023
Un record. 17 de plus que l’an dernier qui était déjà un record.
67 milliards versés en dividendes, et 30 milliards versés sous forme de rachat d’actions.
26 entreprises (sur 40) ont procédé à des rachats d’actions.
Les investissements ont également grimpé de 20%.
Les salaires de moins de 5%…
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La confiance des investisseurs concernant le marché d’actions tokyoïte semble ainsi demeurer forte, alors que le Nikkei s’est déjà apprécié de 28% en 2023, sa meilleure performance annuelle depuis 2013.

Divers facteurs tirent la Bourse de Tokyo vers le haut, dont la faiblesse du yen qui a rendu les sociétés japonaises cotées plus attractives tout en gonflant artificiellement leurs bénéfices réalisés à l’étranger et rendant leurs exportations plus compétitives.

Le phénomène du yen faible pourrait durer tant que la Banque du Japon (BoJ) ne normalise pas sa politique monétaire, actuellement toujours ultra-accommodante. Or, le choc national provoqué par le puissant et meurtrier séisme du 1er janvier dans le centre du pays ne plaide pas pour un changement de politique monétaire dès ce mois-ci, selon les observateurs.

«Le principal facteur à l’origine de cette tendance haussière est probablement la perspective d’un retour à la normale de l’économie japonaise après des années de déflation», avec la probabilité accrue d’une inflation durable nourrie par des hausses de salaires dynamiques, a déclaré jeudi à l’AFP Ryuta Otsuka de Toyo Securities.

En 2023, «nous avons enfin vu les entreprises (japonaises, NDLR) augmenter leurs prix de manière agressive et accroître ainsi leurs marges», avaient commenté en décembre des analystes de UBS SuMi Trust Wealth Management, qui constataient aussi que «les consommateurs semblent accepter les hausses de prix» au Japon.

«Nous pensons que 2024 peut être l’aube d’une nouvelle ère» pour le marché japonais si la «mentalité déflationniste» des consommateurs et des entreprises nippones, ancrée depuis les années 1990, disparaît pour de bon, avaient ajouté ces analystes.

Les actions nippones sont également redevenues attractives pour les investisseurs internationaux, bénéficiant du coup de pouce du yen faible qui gonfle les bénéfices des entreprises japonaises à l’étranger.

Le célèbre investisseur américain Warren Buffett, qui parie depuis 2020 sur plusieurs sociétés japonaises, a notamment contribué à replacer la Bourse de Tokyo sous les projecteurs internationaux en réaffirmant au printemps dernier sa confiance dans le marché nippon.

Les entreprises japonaises ont par ailleurs accéléré leurs efforts pour mieux rémunérer leurs actionnaires et gagner elles-mêmes en efficacité (plus de dividendes et de rachats d’actions, des réformes structurelles et moins de participations croisées).
Les responsables de la BOJ devraient discuter de la réduction de leurs prévisions d’inflation et de croissance lorsqu’ils se réuniront ce mois-ci, selon l’agence Bloomberg. Ils envisagent d’abaisser leurs prévisions de prix à la consommation à environ 2,5% pour l’année.
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Une fois Elisabeth Borne franchie, et jetée comme un kleenex, Emmanuel Macron a fixé une nouvelle limite à son culte du « et en même temps » politique. Porte-parole du gouvernement, l’homme a prouvé qu’il savait parler et ne pas dépasser les bornes de ce qu’il est utile au pouvoir de dire ; puis, à l’éducation nationale, il a fait du Blanquer, il est temps d’apprendre aux élèves à lire et à compter. Voilà de quoi rassurer la droite du centre (d’ailleurs c’est un bourgeois bien dodu) ; et en même temps, il a fait son coming out, ce sera le premier ministre ouvertement homosexuel de la République française, le progressisme arc-en-ciel se réjouit. La France est donc désormais gouvernée par deux enfants dont l’un a un peu plus de bouteille que l’autre pour avoir traîné dans la banque et la politique depuis dix ans, deux gosses de riches dont l’un est ouvertement homosexuel. Et en même temps la remarque de Mélenchon sur X (ex twitter) est assez juste : « Attal retrouve son poste de porte-parole. La fonction de Premier ministre disparaît. Le monarque présidentiel gouverne seul avec sa cour. » C’est le cas depuis le départ d’Edouard Philippe : avec Jean Castex, Emmanuel Macron avait délégué son régisseur à Matignon, avec Elisabeth Borne, sa vieille gouvernante revêche, avec Attal, c’est à son petit cousin gay d’origine juive tunisienne et grecque orthodoxe de prendre les manettes. Parmi les enfants princes qui nous gouvernent, on dit que le jeune Gérald Darmanin pourrait en pâtir à la prochaine présidentielle, mais, au contraire, Attal une fois usé pourrait le faire paraître par comparaison un peu plus mûr pour son âge.

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Dans son tweet commentant la nomination de Gabriel Attal à Matignon, Jean-Luc Mélenchon a cité approximativement une phrase de l’Ecclésiaste, que le lecteur français connaît mieux sous la forme qui a donné le titre d’une pièce de Montherlant : « Malheur à la ville dont le prince est un enfant. » Devant la normalisation de Marine Le Pen, Mélenchon s’est donné pour tâche de remplacer son père, amateurs de formules et d’humanités classiques. Quant à la citation, la Vulgate écrit (chapitre X, verset 16) : « Vae tibi terra, cujus rex puer est, et cujus principes mane comedent », que l’abbé Lomais (La Sainte Bible, Lethielleux, Paris, 1895), s’appuyant sur l’hébreu, traduit ainsi : « Malheur à toi, terre, dont le roi est un esclave et dont les chefs mangent dès le matin. » Il explique en note sa traduction : saint Jérôme a transcrit par le latin puer l’hébreu nahar, qui signifie non seulement enfant mais serviteur. Et de relever au verset suivant la présence de l’expression fils de race noble, avec qui puer forme une antithèse manifeste : on doit donc opter pour la traduction « esclave ». La citation de l’Ecclésiaste prend ainsi une force supplémentaire : Malheur à la France gouvernée par un serviteur, serviteur d’une caste et d’un projet qui ne représentent ni l’intérêt de la nation, ni son identité chrétienne. Cependant, en harmonique de ce sens dominant, le côté enfant du nouveau Premier ministre compte aussi, et l’ambiguïté des mots hébreu et latin est supérieure à la simplicité française. A moins qu’on ne tente une traduction que suggère par exemple Pétrone en son Satiricon, qui recolle esclave et enfant, et colle aux mœurs contemporaines : « giton ». Les mots « dont les princes mangent dès le matin » ne sont pas sans intérêt non plus : les serviteurs qui nous gouvernent n’ont pas pour premier souci la justice et la prospérité du peuple, mais leur propre personne, qu’ils servent en premier, dès le matin.

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Ce dimanche, le Royaume-Uni a annoncé le lancement d’un programme de production de combustible à base d’uranium faiblement enrichi à teneur élevée (HALEU). Une première en Europe. Il est peut-être temps de s’y mettre : il s’agit du combustible de la prochaine génération de réacteurs nucléaires… et seule la Russie en produit commercialement actuellement.

Ces deux dernières années, on a beaucoup parlé de la dépendance des pays européen à l’égard de la Russie sur le plan de l’énergie. Mais cela avait souvent trait aux combustibles fossiles : pétrole et gaz principalement. La dépendance vis-à-vis de l’uranium est beaucoup moins évoquée. Or, de plus en plus de pays voient l’énergie nucléaire comme un élément central de leur transition.

Dans l’actu : bientôt du HALEU produit sur le sol britannique.

  • Le Royaume-Uni lance un programme pour produire du combustible nucléaire « HALEU » (High-Assay Low-Enriched Uranium). Il est considéré comme un combustible essentiel pour alimenter les réacteurs nucléaires de demain.

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Un peu de macro : Biden le mal-aimé

C’était dans le dernier « Flow Show » hebdomadaire de Bank of America : « il est rare que la cote de popularité d’un président soit aussi basse alors que le taux de chômage est faible« .

Biden
Pauvre Joe Biden, le mal-aimé.
 
 
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65% C’est la proportion des Américains, tous sexes, races, opinions politiques et âges confondus, qui estiment légitime de parler « d’invasion » à propos du passage des immigrés à la frontière sud des Etats-Unis, selon une étude menée par l’institut Rasmussen Reports du 2 au 4 janvier 2024. 31 % n’estiment pas le terme approprié, et 3 % ne savent pas. En outre 70 % des Américains estiment que la sécurité des frontières est une question d’intérêt vitale pour les Etats-Unis, 17 % pensent le contraire, 13 % sont indécis. Et 72 % utilisent le mot « crise » pour décrire ce qui se passe à la frontière, contre 20 % qui pensent le contraire et 8 % d’indécis.

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Ça y est, c’est fait : depuis la fin de la trêve des confiseurs les boutiques de jouets et supermarchés de Californie doivent avoir leur rayon spécial consacré aux jouets « neutres de genre ». S’ils ne se plient pas à la nouvelle loi, la première amende sera de 250 dollars et la deuxième de 500. C’est le gouverneur (démocrate) de l’Etat, Gavin Newsom, qui a promulgué le texte, rédigé par le vieux militant Evan Low, qui est aussi l’auteur d’une loi autorisant le « tourisme de transition de genre » qui vise à faire de la Californie un « Etat sanctuaire » pour les chirurgies de changement de sexe pour enfants et autres thérapies géniques qui peuvent leur être refusée dans d’autres Etats. Pour Low, la « ségrégation » entre jouets pour garçons et jouets pour filles est « l’antithèse de la pensée moderne ». C’est pourquoi sa loi dispose : « Garder séparés des objets qui sont vendus pour les filles et pour les garçons rend plus difficile la comparaison de ces produits, et suggère à tort que le sexe pour lequel il n’est pas vendu ne peut l’utiliser. » Jonathan Keller, président du conseil de la famille de Californie, s’est étonné avec beaucoup de charité chrétienne : « Nous devons tous avoir de la compassion pour les individus qui subissent une dysphorie de genre, mais les militants et le législateur de l’Etat n’ont pas le droit de forcer les commerçants à épouser les messages approuvés par le gouvernement à propos de la sexualité et du genre. »

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Les bobos jet-setters qui affectionnent les happy hours pour y déguster leur gin fizz dans les tours de Dubaï auront désormais une excuse écolo : ils pourront y mettre des glaçons extraits de la calotte du Groenland qui « n’a été en contact avec aucun sol ni contaminé par aucune polluant produit par l’homme : cela fait de la glace arctique d’Arctic Ice l’H2O la plus pure sur la terre », dixit Malik V Rasmussen, le directeur de la startup qui achemine ce cube de glace jusqu’au golfe persique. Il en fait peut-être un peu trop, mais l’Arctique est désormais un business. Cela fait des années que la glace locale est utilisée sur place dans les boissons, et Rasmussen a décidé de l’exporter : « Au Groenland, nous faisons tout notre argent avec du poisson et du tourisme, et je cherchais à tirer profit d’autre chose. » Les puristes écologistes se sont alarmés qu’on transporte la glace récoltée au Groenland jusqu’au Danemark, avant de le charger sur un autre bateau et gagner les Emirats arabes unis par la Manche, Gibraltar, Suez et la mer Rouge. Des milliers de kilomètres et de litres de fioul. Mais Arctic Ice a réponse à tout : du Groenland au Danemark, le transport n’a pas d’incidence carbone, car les bateaux auraient de toute façon voyagé à vide, le pays important plus de produits gelés qu’il n’en exporte. Pour le reste, il sera compensé par l’utilisation de nouvelles technologies ou de capture et de stockage du carbone. « Aider le Groenland dans sa transition verte est en fait ce pourquoi je crois que j’ai été mis au monde. Nous avons ce programme comme feuille de route, même si nous n’avons pas encore suffisamment communiqué à ce sujet. » C’est beau comme un plafond de Fragonard : on fait du fric avec le snobisme de quelques riches en dépensant de l’énergie à tort et à travers, et on raconte de jolies histoires vertes en plus.

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Alliés, la Russie de Poutine et l’Iran des mollahs ont intégré leurs systèmes de transfert de messages financiers respectifs afin de pouvoir régler leurs importations et exportations en monnaies locales, roubles ou rials. Ils contournent ainsi le système SWIFT et son passage obligé par le dollar US, a déclaré le président délégué de la Banque centrale iranienne, Mohen Karimi. Un exportateur iranien peut ainsi désormais établir une facture en rials pour son client russe et recevoir directement un paiement émis par une banque russe dans sa banque en Iran. Les circuits bancaires des deux pays sont aujourd’hui totalement connectés : nouvelle étape dans le rapprochement de l’ex-zone d’influence de l’URSS.
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Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a annoncé mardi qu’il avait ordonné aux établissements d’enseignement supérieur de l’État de faciliter le processus de transfert pour les étudiants juifs, soulignant la controverse actuelle concernant les écoles de l’Ivy League et leur gestion des incidents antisémites sur leurs campus.

“Aujourd’hui, j’ordonne aux collèges et universités de Floride de faciliter le transfert des étudiants juifs vers un établissement d’enseignement supérieur de Floride”, a déclaré M. DeSantis. “Alors que les dirigeants des universités d’élite permettent l’antisémitisme, nous protégerons les étudiants juifs et les accueillerons en Floride.

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Même si les élections du week-end prochain à Taïwan ne déclencheront peut-être pas une crise immédiatement, elles détermineront le cours des relations entre la Chine et elle. Compte tenu des conséquences économiques potentiellement dévastatrices du conflit, les experts soulignent la nécessité de stabilité et de diplomatie dans la région pour éviter une telle catastrophe.

Pourquoi est-ce important ?

Cette situation est cruciale compte tenu de la croissance économique et militaire importante de la Chine, du renforcement de l’identité nationale de Taïwan et des relations tendues entre Pékin et Washington. Tout cela crée un contexte dans lequel une crise est bien réelle. De plus, Taiwan joue un rôle central dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs, ce qui provoquerait des chocs économiques majeurs en cas de conflit.

Dans l’actualité : les élections présidentielles du 13 janvier à Taïwan sont considérées comme un possible tournant dans les relations tendues avec la Chine.
Les experts estiment actuellement que les chances d’une invasion directe sont faibles, malgré la puissance militaire croissante de la Chine.
  • Les scénarios économiques et militaires développés incluent une invasion ou un blocus chinois. Avec des conséquences considérables pour l’économie mondiale.

En comparaison, les coûts des autres crises feraient pâle figure

Zoom avant : Taïwan joue un rôle crucial dans la production de semi-conducteurs avancés. L’île représente 5,6% de la valeur ajoutée mondiale dans les secteurs utilisant des puces.

  • Impact économique possible : Taïwan pourrait perdre 40% de son PIB en cas de conflit. La Chine 16,7% et les États-Unis 6,7%.
  • Les coûts de la guerre en Ukraine, de la pandémie de Covid et de la crise financière mondiale seraient dérisoires en comparaison.
  • Une population et une base industrielle concentrées sur la côte augmenteraient encore davantage les coûts humains et économiques.
  • Les modèles économiques de Bloomberg Economics prédisent une baisse du PIB mondial de 10,2% en cas de guerre. La Corée du Sud, le Japon et d’autres économies d’Asie de l’Est seraient les plus touchés.

Zoom arrière : les tensions géopolitiques dans la région ont des causes historiques et économiques profondément enracinées. Y compris le changement de puissance économique et militaire entre les États-Unis et la Chine.

  • L’industrie des semi-conducteurs et la position stratégique de Taïwan dans ce secteur soulignent l’importance de la région pour l’économie mondiale.
  • L’impact d’éventuelles actions militaires et sanctions économiques pourrait se faire sentir dans le monde entier. Ce qui démontre à quel point la mondialisation accroît la fragilité des relations internationales.
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L’importation de hordes de migrants sous couvert d’humanisme n’est rien d’autre qu’une ingérence dans les élections.

Le milliardaire de la technologie Elon Musk attire l’attention sur les problèmes immenses du système électoral américain, en tirant la sonnette d’alarme sur la folie qui consiste à permettre aux gens de voter sans pièce d’identité et par correspondance.

Ces derniers mois, Elon Musk a mis l’accent sur les hordes d’immigrants clandestins qui envahissent les États-Unis par la frontière sud, mais ces derniers jours, il a souligné le fait que certains États américains autorisent les gens à voter sans avoir à présenter de pièce d’identité, ce qui rend le système électoral propice à la manipulation.

« Aux États-Unis, vous n’avez pas besoin d’une pièce d’identité délivrée par le gouvernement pour voter et vous pouvez envoyer votre bulletin de vote par la poste. C’est de la folie », a déclaré mardi le propriétaire de la plateforme X.

L’observation a été suivie par Musk qui a partagé des images d’un échange stupéfiant dans lequel l’ancien député Mike Johnson (R-La.) a informé le député Jerry Nadler (Démocrate-N.Y.) en 2022 que plusieurs États autorisent déjà les clandestins à voter.

« Le conseil municipal de New York a voté en décembre pour autoriser cela », a déclaré Johnson à Nadler dans le clip. « Cela commence le 9 janvier 2023. Des villes du Vermont et du Maryland l’autorisent déjà, et des mesures similaires sont actuellement à l’étude dans l’Illinois, le Maine et le Massachusetts. »

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 Je me formai une morale par provision, qui ne consistait qu’en trois ou quatre maximes »

[…] je me formai une morale par provision, qui ne consistait qu’en trois ou quatre maximes, dont je veux bien vous faire part.

La première était d’obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruit dès mon enfance […].

Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses, lorsque je m’y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées.

[…] Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde; et généralement, de m’accoutumer à croire qu’il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées […].

[…] Enfin, pour conclusion de cette morale, je m’avisai de faire une revue sur les diverses occupations qu’ont les hommes en cette vie, pour tâcher à faire choix de la
meilleure; et sans que je veuille rien dire de celles des autres, je pensai que je ne pou- vais mieux que de continuer en celle-là même où je me trouvais, c’est-à-dire, que d’employer toute ma vie à cultiver ma raison, et m’avancer, autant que je pourrais, en la connaissance de la vérité, suivant la méthode que je m’étais prescrite.

René Descartes – Discours de la méthode (1637)

EN BANDE SON : 

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