Europe

Nigel Farage l’euroseptique en trouble-fête d’élection partielle britanique

Nigel Farage l’euroseptique en trouble-fête d’élection partielle britanique

L’UKIP a remporté un deuxième siège au parlement de Westminster lors d’une élection partielle. 

L’United Kingdom Independence Party (UKIP), le parti anti-Bruxelles et anti-immigration non géré britannique, continue son ascension apparemment irrésistible. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le résultat de l’élection législative partielle à Rochester, près de Londres, est tombé: Mark Reckless, le candidat de l’UKIP, l’a remporté haut la main, avec 42% des suffrages, contre 35% aux conservateurs. 

Cette victoire est un tremblement de terre. C’est la deuxième fois en deux mois que l’UKIP remporte une législative partielle. Elle prouve que le petit parti protestataire peut désormais dépasser les simples élections européennes, où il réussissait traditionnellement une percée. A six mois des élections législatives, avec les conservateurs et les travaillistes au coude-à-coude dans les sondages, elle place l’UKIP au centre du jeu politique. 

Selon certains pronostics, l’UKIP pourrait remporter jusqu’à une vingtaine de sièges en mai 2015. Si c’est le cas, Nigel Farage, son leader, se retrouverait en faiseur de roi. «Nous avons une chance réaliste d’avoir une influence [pour le choix du gouvernement]», estime-t-il. 

Pour lui, qui a longtemps prêché dans le désert, c’est une consécration. Créé en 1993 pour protester contre le Traité de Maastricht, l’UKIP était une machine politique qui ne perçait qu’une fois tous les cinq ans, aux élections européennes. A partir de fin 2012, le parti a commencé à engranger des résultats prometteurs lors d’élections partielles. Puis, en mai, il a remporté les élections européennes, terminant en tête du scrutin avec 27% des voix. 

Les députés conservateurs, craignant de se faire doubler sur leur droite et de perdre une large partie de l’électorat, ont commencé à être nerveux. En septembre, Douglas Carswell, un élu tory, a été le premier à faire défection. Il a provoqué une législative partielle et remporté le scrutin le mois dernier, devenant le premier député UKIP élu. Son collègue Mark Reckless a ensuite décidé de le suivre. Lui aussi a fait défection et provoqué une élection partielle. Sa victoire, jeudi, est plus lourde de sens: Rochester est une circonscription proche de Londres ni particulièrement pauvre ni particulièrement riche, où les taux de chômage, d’immigration et de pauvreté sont proches de la moyenne britannique. 

Bien sûr, les élections législatives de mai prochain risquent d’être moins favorables à l’UKIP. Le mode de scrutin – uninominal à un tour – ne laisse aucune place pour les candidats qui arrivent en seconde ou troisième position. Il sera difficile de remporter beaucoup de sièges. Mais les euroseptiques pourraient quand même semer la pagaille, en prenant des voix aux conservateurs. David Cameron le répète d’ailleurs sur tous les tons: voter UKIP, c’est faire élire les travaillistes. 

Même ces derniers ont pourtant du souci à se faire: ils ont perdu une partie de leur électorat populaire traditionnel, attiré par le ton direct et simple de Nigel Farage. Le trublion est devenu incontournable, et il sera au cœur du débat de la campagne des six prochains mois.

Source Le Temps 24/11/14

Marine Le Pen et Nigel Farage s’allient contre Juncker

Le groupe eurosceptique de Nigel Farage s’est allié au Front national pour déposer une motion de censure contre Jean-Claude Juncker. Un projet sans avenir, mais qui signe la  première collaboration des forces eurosceptiques au Parlement européen.

Le scandale des LuxLeaks, le système d’évitement fiscal du Luxembourg qui déstabilise le président  Juncker, a poussé les forces antieuropéennes du Parlement européen dans les bras l’une de l’autre.

Le 18 novembre, le groupe parlementaire de Nigel Farage a annoncé avoir rassemblé les 76 signatures d’eurodéputés nécessaires au dépôt d’une motion de censure contre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

« Une motion de censure de la Commission européenne a  été soumise au président du Parlement européen [… ]Les signatures des 76 eurodéputés  nécessaires ont été remises au bureau du Président Schulz aujourd’hui.  Quarante-quatre signatures proviennent du Groupe EFDD et 32 ​​des membres non inscrits » souligne un communiqué.

Le Front national dans la boucle

Parmi les signataires non inscrits figure la quasi-totalité des 23 eurodéputés du Front national, à l’exception de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch et Édouard Ferrand.

Selon la procédure établie, la motion de censure doit maintenant être débattue et soumise au vote lors de la prochaine session plénière du Parlement européen. Ses chances d’être adoptée sont nulles au regard de la majorité confortable dont dispose Jean-Claude Juncker au Parlement européen.

« Le débat ne peut pas avoir lieu  dans les 24 heures suivant le dépôt de la motion de censure, et le vote ne pourra se dérouler que minimum 48 heures après le début du débat » a précisé le président du Parlement européen, Martin Schluz, suite au dépôt de la motion, citant le code de procédure.

Selon toute vraisemblance, la motion de censure devrait être discutée puis soumise au vote lors de la session plénière du 24 au 27 novembre.

Première alliance

Il s’agit de la première alliance des différentes forces eurosceptiques au Parlement européen, jusqu’ici en opposition permanente. Après les élections européennes, Nigel Farage avait en effet réussi à constituer un groupe parlementaire grâce notamment au soutien du mouvement 5 Étoiles de l’italien Beppe Grillo, grand vainqueur des élections en Italie.

De son côté, la Présidente du Front national, Marine Le Pen avait échoué à rassembler un nombre suffisant de nationalités pour constituer son propre groupe parlementaire, et siège depuis ainsi que ses alliés néerlandais, italiens ou belges chez les non-inscrits.

Si tout rapprochement était jugé inenvisageable par les deux forces politiques, le front commun anti-Juncker semble avoir rapproché les anciens ennemis.

http://www.euractiv.fr/sections/elections-2014/marine-le-pen-et-nigel-farage-sallient-contre-juncker-310122

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