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Jeu de miroir et Déficit US

Ah !!! Cette vieille Europe qui refuse de se voir dans son miroir et qui passe son temps à quémander et a demander au reflet qui l’abuse : état providence dit moi que je suis la plus belle…. Double reflet, double miroir avec nécessairement  une Europe qui se croit si belle et qui  ne peut  que tolérer  par une espèce de sur compensation psychologique qu’une Amérique si laide…

Effet de miroir, reflet qui brouille on en arrive vite a prendre le vrai pour le faux et a prêcher le faux pour espérer connaitre le vrai…En Europe tout n’est donc devenu qu’apparences en attendant d’en sauver quelques unes…il devient donc urgent de rétablir quelques vérités sur cette vieille Europe socialiste  et sur la toute fougueuse Amérique libérale….

 Des déséquilibres apparents des USA….

C’est ainsi que régulièrement et selon un rituel bien établi qui tient d’un véritable  leitmotiv la thèse de la faillite prochaine des US réapparait qu’importe le média utilisé et ceci quelque soit le contexte économique a l’œuvre….il est nourri bien sur par la frange les plus durs des anticapitalistes, des antilibéraux et autres altermondialistes  qui n’ont cesse d’ailleurs d’annoncer un monde meilleur en oubliant bien évidement les horreurs perpétrées par le passé par bon nombre de régimes « communistes ou affiliés » sous prétexte de libéralisation des opprimés et de l’avènement d’un monde plus juste  ou l’homme serait enfin libre et heureux détaché du joug de l’horrible capital et de  son fidèle sergent Garcia : le dollar américain… il est aujourd’hui cependant amusant de constater que malgré les affres de la crise, le dollar est et reste la principale devise refuge (j’attend toujours le gold a 2500 dollars…) et les bons du trésor US : le camp de villégiature de liquidités en attente de jours meilleurs et ,ceci malgré des rendements microscopiques, ce qui en soit pour des « capitalistes réputés avides et sans scrupules » est un comble…Comme quoi l’européen moyen et le français en particulier auraient tendance a voir la paille (le dollar) chez le voisin US et  a négliger contentieusement la poutre(l’euro) qui lui ouvre la route toute droite de la servitude…

 

Pour essayer de comprendre enfin l’apparent déséquilibre US qui en fait n’en est pas un, 2  clés conceptuelles sont a maitriser : la mondialisation et l’avènement de la Chinamerica d’une part et la compréhension de l’importance de la circulation monétaire et du jeu des masses  monétaires(M1,M2 et M3) d’autre part…A la lumière de ces 2 clés il devient évident que l’apparent déficit US est un leurre destiné a endormir la vigilance des concurrents économiques et entrepreneuriales des Etats-Unis et pour ainsi leur  assurer et  conforter leur rang de leader économique mondial……

A toutes fins utiles d’ailleurs pour la compréhension des concepts monétaristes de base je vous renvoie aux impressionnantes notes a vocation pédagogique rédigés par le business économiste JEAN PIERRE CHEVALLIER et réunies sur son excellent blog…

 EN SUIVANT ET POUR PLUS D’INFOS

Pour nouvelle preuve de cet aveuglement idéologique français et européen cette info importante passée pratiquement  a l’as comme a l’habitude

WASHINGTON, 16 mars 2009 (AFP)

Si l’on ajoute les titres à court terme, le déficit de la balance des capitaux américaine a atteint un record, à 148,9 milliards de dollars en janvier, après un excédent de 86,2 milliards en décembre.

Pour l’ensemble de l’année 2008, la balance des capitaux américaine a présenté un excédent de 609,9 milliards de dollars, en baisse de 1,1% par rapport à 2007, selon les chiffres affinés fournis par le Trésor.

L’excédent de la balance des capitaux à long terme a atteint pour sa part 514,8 milliards de dollars, soit 33,7% de moins que l’année précédente

Et en complément Les thèses visant à dégager la responsabilité des Etats-Unis

dans l’apparition des « déséquilibres globaux »

 

Durant les dernières années, de nombreuses thèses sont apparues dont l’objet est

d’expliquer que les déséquilibres globaux ne sont pas dus aux politiques économiques

menées aux Etats-Unis

 

 

1. Thèse de l’excès d’épargne en dehors des Etats-Unis

Le déficit extérieur des Etats-Unis serait dû à l’excès d’épargne donc à l’insuffisance de

demande, dans le Reste du Monde, en particulier en Asie et dans les pays exportateurs de

pétrole (Engel-Rogers (2008), Bernanke (2005) : thèse du « saving glut »).

Cette thèse ne fait pas l’unanimité : Edwards (2007) montre que les écarts de croissance

n’expliquent qu’une fraction des déséquilibres globaux, et que ceux-ci sont surtout dus aux

désajustements des taux de change.

 

 

2. Thèse du sous-développement financier dans les pays émergents

Cette thèse (mise en avant par Greenspan (2004) ; Croke-Kamin-Leduc (2005) ; Clarida

(2005) ; Chinn-Ito (2005-2007) ; Ju-Wei (2007) ; Dooley, Folkerts-Landau, Garber (2004-

2005), d’un point de vue théorique par Caballero-Farhi-Gourinchas (2006), Mendoza-

Quadrini-Rios-Rull (2007)), soutient que le sous-développement financier (faible taille des

marchés financiers, faible compétence des intermédiaires financiers…) conduit à ce que les

investisseurs des pays émergents confient leur épargne aux Etats-Unis. Soit les Etats-Unis

leur offrent des actifs financiers attrayants, soit les intermédiaires financiers aux Etats-Unis

sont les seuls capables de sélectionner les projets d’investissement efficaces (Gourinchas-

Rey (2005b)). Ceci conduirait les pays émergents à acheter des actifs sans risque aux

Etats-Unis, et les Etats-Unis à utiliser ces ressources pour réaliser des investissements

rentables.

 

 

 

3. Thèse du mercantilisme

Selon cette thèse (Aizenman-Lee (2006-2007), Jeanne (2007), Feenstra-Hong (2007)), les

pays émergents basent leur croissance sur les exportations (en particulier vers les Etats-

Unis) et pas sur leur demande intérieure. Pour soutenir leurs exportations, ils sous-évaluent

volontairement le taux de change de leurs monnaies, ce qui les conduit à accumuler

d’énormes réserves de change.

 

 

 

4. Thèse de la valorisation des actifs extérieurs

Les tenants de cette thèse (Lane, Milesi-Ferretti (2005) ; Cavallo-Tille (2006) ; Gourinchas-

Rey (2005a) ; Tille (2005)) mettent en avant le fait d’abord que la valeur intrinsèque des

actifs extérieurs détenus par les Etats-Unis (actifs d’entreprise : actions, investissements

directs) est plus grande que celle de la dette extérieure des Etats-Unis (titres publics et des

Agences). D’autre part qu’une dévaluation du dollar rééquilibrerait facilement les comptes

extérieurs des Etats-Unis puisqu’elle ferait apparaître une plus-value en capital sur les actifs

extérieurs des Etats-Unis, qui sont en devises alors que la dette extérieure des Etats-Unis est en dollars.

 

(source NATIXIS 2008)

 

Et pour parachever ce jeu de mirroir l’excellent billet du jour de Jean Pierre CHEVALLIER

 

 http://www.jpchevallier.com/article-29129042.html

 

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