Les erreurs de timing de la BCE….ou les ravages d’une monnaie forte sur une économie faible
L’Europe a beau s’enfoncer dans la récession, la monnaie unique a rebondi face au billet vert et oscille désormais autour de 1,40 dollar, au lieu de 1,25 en mars….
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Evidemment, ce rebond s’explique plus par la moindre frilosité des investisseurs au risque (avec l’abandon du dollar comme valeur refuge) et la reprise des opérations de carry trade et de portage sur devises que par leur confiance dans l’économie de la zone euro….
Mais la vigueur de l’euro reflète également les contraintes et les lourdeurs qui pèsent sur la Banque centrale européenne et l’impossibilité aussi bien technique qu’idéologique d’une dévaluation
Des banques centrales plus agressives, comme la Réserve fédérale américaine, ont préservé la faiblesse de leurs devises au moyen de leur politique d’assouplissement quantitatif et de taux d’intérêt nuls. La BCE a préféré faire semblant d’augmenter au maximum les liquidités mises à la disposition des banques par le biais de ses opérations de refinancement, ce qui s’est avéré au bout du compte un échec complet compte tenu de la piètre santé des bilans des Banques Européennes, obligeant in fine les Entreprises européennes à se financer sur les marchés financiers à des taux prohibitifs…
Alors que certaines banques centrales telles la FED adoptent avec brio et intelligence des politiques monétaires non orthodoxes, celles qui ne le font pas risquent de voir leur devise se renforcer-ce qui accroît les pressions déflationnistes dans une économie déjà en sous-régime. Vous aurez compris que c’est le cas de notre IGNORAMUS TRICHET NOTRE GLOIRE NATIONALE QUI PAR SON INCOMPREHENSION TOTALE DE CE QUE DOIT ETRE UNE JUSTE ET ADAPTEE POLITIQUE MONETAIRE EST EN TRAIN DE FLINGUER LITTERALLEMENT L’ECONOMIE EUROPEENNE….
La baisse des prix importés dans la zone euro intervient en effet alors que la production industrielle de la région s’affaiblit, et que le chômage augmente. Le tout avec un taux d’inflation dont on peut s’attendre à ce qu’il tombe dans la zone euro à un nouveau point bas de 0,1% au mois de mai par rapport à mai 2008. En outre, les exportateurs qui espéraient profiter d’une possible reprise économique mondiale naissante vont se retrouver pénalisés par la vigueur de l’euro….
Mais la BCE est heureuse car se polarisant en toutes circonstances sur les anticipations d’inflation : l’euro fort permet d’apaiser ses inquiétudes liées à la hausse des prix des matières premières. Cependant, dommage pour elle et pour nous, car en Europe les pressions déflationnistes sont une menace beaucoup plus immédiates en conséquence de quoi le renforcement nocif de l’euro devrait être un facteur de nature à encourager la BCE à prendre des mesures plus musclées, comme par exemple élargir son programme d’achats de titres au-delà des seulement 60 milliards d’euros d’obligations sécurisées prévus jusqu’à présent….Autant dire une goutte d’eau dans un océan d’amertume….
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