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Du juste prix d’équilibre fondamental du pétrole et autres considérations

La réalité économique n’a pas d’autre choix que de se mettre en ligne avec la réalité financière dans le tumulte comme dans la sérénité….

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C’est ainsi  que ce que l’on puit  dire avec certitude, en tant qu’investisseur, c’est que pour l’instant le niveau de prix atteint par l’or noir est certainement encore le reflet de son vrai prix d’équilibre fondamental c’est-à-dire autour de 70 dollars. Et ceci si l’on se réfère à l’illustration graphique, la capitalisation des contrats ouverts (une bonne mesure du niveau spéculatif) au NYMEX a repris un peu de hauteur, mais elle n’a rien à voir avec la folie qui s’était emparé du marché en 2008. Ce n’est donc ni anticipation d’inflation, ni un déséquilibre entre l’offre et la demande, pas plus qu’une hypothétique  spéculation mais simplement un retour à la normale des marchés financiers qui représentent eux et eux seules la réalité tangible du marché pétrolier au travers de la formation de son prix….Comme sur tout marché il y a l’acheteur  de dernier ressort, le super gendarme…Pour les marchés financiers c’est la Banque centrale, la FED principalement , pour le marché pétrolier c’est une structure comme l’OPEP… Le prix fait foi, un point
c’est tout !!!! Et cela va dans les 2 sens j’insiste !!!! Avec cette crise financière et du crédit. La valeur des choses sous-jacentes et l’économie ont fini par devoir se mettre en ligne avec la catastrophe financière d’où un prix jusqu’à 25 dollars qu’a pu afficher le pétrole il y a encore peu…Le retour d’une certaine confiance s’accompagne automatiquement par une décrue de la prime de risque. C’est ce qui permet aussi aux actifs financiers générateurs de cash flow futurs de retrouver aussi une valorisation plus adéquate. Ce processus est en cours sur toutes les classes d’actifs et concurrence la reprise des cours des biens réels ou de consommation….ELLE EST LA L’EXPLICATION !!!!

Il y a peu le toujours très pertinent Jean Pierre Chevallier à dit dans le cadre d’un de ses billets la chose suivante :

« Les prix du pétrole ne sont pas fixés par le marché comme le croient les libéraux (et ils n’anticipent pas une pénurie par épuisement des ressources) mais par le Grand Satan (comme le disent les dirigeants chiites), par l’hyper puissance (comme le disait Chirak), en fait par les Américains c’est à dire par un certain nombre de personnes et d’organisations (dont Goldman Sachs) qui agissent en fonction des intérêts de l’Amérique pour que les Etats-Unis conservent leur leadership sur le monde libre. »

Le lien vers l’article : http://www.jpchevallier.com/article-32797107.html

J’ai trouvé cette réflexion tout à fait remarquable, la parfaite synthèse de que représente la force du monétarisme, sa puissance et sa suprématie quand il est bien compris ce qui est rarement le cas hélas dans nos contrées….

Confirmation de tout ce qui a été dit précédemment le marché du pétrole est désormais en toute logique en contango, un joli mot pour décrire le fait qu’une marchandise livrable plus tard coûte plus cher que celle disponible aujourd’hui.

Ainsi, en ce moment, les barils de pétrole s’achètent 69 dollars, alors que ceux livrables en 2012 se traitent à plus de 80 dollars. Cette structure, normale, des prix à terme reflète les coûts de stockage. Elle s’observe quand il règne un surplus de marchandise et permet aux fonds d’investissement de spéculer, sans risque, sur la poursuite de la hausse. Il y a trois ans, sur le marché du pétrole, les stocks avaient atteint une telle faiblesse que les barils accessibles immédiatement étaient devenus plus chers que ceux disponibles deux ou cinq ans plus tard. Le marché n’était alors plus en «contango», mais en «backwardation» (ou déport)…

Conséquences cette fois pour les investisseurs (et non plus les purs spéculateurs) : – Les investissements vers les ETC longs sur le pétrole ont augmenté de 954 millions de dollars entre le 1er janvier et le 30 avril 2009, soit 2,2 fois les flux totaux enregistrés vers les ETC longs sur le pétrole en 2008, constate ETF Securities. Il observe ainsi que les positions longues nettes (moins les positions sur les ETC short sur le pétrole) ont atteint un nouveau niveau record de 1,5 milliard, ®mettant en avant des anticipations de plus en plus haussières de la part des investisseurs concernant les prix du pétrole et ce malgré la hausse récemment enregistrée¯. ETF Securities remarque par ailleurs que les flux vers les ETC sur le pétrole répliquant le cours des futures à plus grande maturité sur le pétrole ont augmenté rapidement, passant de 2 millions de dollars à la fin de l’année 2008 à plus de 70 millions de dollars. Les volumes d’échange des ETC sur le pétrole ont par ailleurs augmenté rapidement, les volumes d’échange journaliers atteignant aujourd’hui plus de deux fois les niveaux enregistrés au cours du quatrième trimestre 2008, ajoute-t-il.

Pour ce qui des projections de prix dans le futur  en dehors de ce que nous en dit le marché il est intéressant de constater que l’on a comme à l’habitude deux positions difficilement conciliables :

La position de Goldman Sachs qui mesure l’écart spéculatif possible entre le cours pivot (70 dollars) et le cours survitaminé par le crédit et le levier qu’il estime à 90 dollars à 12 mois soit un bonus possible de 30%. Pour l’heure on est encore dans le domaine des possibles et non des certitudes : La CFTC, organe de surveillance des marchés à terme américain en analysant chaque semaine «l’identité» des acheteurs et vendeurs de baril à New York révèle par exemple qu’au cours de la semaine du 25 mai, les achats nets de cargaisons et de contrats à terme par ce que la CFTC appelle les «gros spéculateurs» se sont encore accrus. «Leurs positions nettes sur le marché sont très proches des niveaux qu’elles atteignaient il y a un an, alors que le baril valait 70 dollars de plus», décrypte Olivier Jakob, responsable du bureau d’analyse Petromatrix à Zoug. Ce dernier tempère cependant cette chasse au coupable idéal. «Les spéculateurs à l’achat pariant sur la poursuite de la hausse sont aussi nombreux que ceux «shortant» le pétrole (ndlr: pariant sur sa baisse)». Ce qui signifie que si les intervenants financiers reviennent bien en masse, leurs paris sur l’évolution des cours restent partagés. Leur présence n’explique donc que partiellement la remontée de 50% du baril en deux mois. D’autres intervenants – groupes pétroliers, acheteurs industriels ou maisons de négoces – ont également pris le parti d’acheter des barils en masse…

La position du consensus des économistes dont le raisonnement   se base uniquement sur  L’analyse de l’offre et de la demande à un instant T  et qui donne ceci selon les données compilées par Bloomberg : la prévision médiane est à 55$ pour le 3ème trimestre et à 60$ pour le 4ème trimestre, ce qui matérialiserait une moyenne 2009 de 51,60$ alors que le baril est sur des bases actuelles de 63,72$. La prévision médiane 2010 est à 66,25$. On peut observer avec intérêt que l’on est la très près du prix d’équilibre fondamentale des 70 dollars, ce qui en soit ne constitue pas une grosse surprise…  

Dernier point j’ai souligné dans ce qui précède l’importance d’un organisme de régulation sur tout Marché nécessaire à l’obtention de son prix d’équilibre : le pétrole a par exemple  l’OPEP ….Ce qui reviendrait à dire d’un point de vue théorique  que le « pur marché » souhaité par les libéraux libertaires n’est que chimères  foutaises, et illusions…Pour preuve et à l’aide d’un exemple concret et qui reste dans le même secteur que le pétrole : le gaz.

Voici  comment se comporte  le marché du gaz : le  gaz lui est trois fois moins cher qu’il y a presque un an. Il sombre depuis juillet 2008. Le contrat de référence, le million de btu, british thermal unit pour les initiés, valait alors environ 13 dollars, il n’en vaut plus que 4 en ce moment.

Dominique Baillard, une toute bonne journaliste spécialiste des matières premières fait l’analyse suivante :

« C’est vrai qu’il n’y a pas d’OPEP du gaz à même de réguler le marché puisque c’est encore un marché en grande partie continental. Mais, il faut reconnaître que les producteurs américains ont rapidement réagi. Ceux qui, en pleine euphorie, ont ouvert de nouveaux puits, les ont rapidement désactivés l’automne dernier. Mais pourtant les cours ne remontent pas. D’abord parce que les Etats-Unis continuent à importer le gaz naturel liquéfié, encore compétitif par rapport à la production domestique. Voilà qui gonfle les stocks. Ils sont anormalement élevés, + 30% par rapport à 2008. Et les cours ne redécollent pas parce que même avec moins de puits, la production américaine faiblit trop mollement. Les sociétés extractives font souvent du pétrole en même temps, les gains réalisés avec l’embellie de l’or noir leur donnent les moyens de continuer à pomper du gaz. Pour préparer sa renaissance. L’hydrocarbure de loin le moins polluant sera à nouveau très demandé, prévoient-ils, dès que la loi sur les réductions des émissions de carbone sera en place, c’est-à-dire très vite, en 2010. C’est le pari des producteurs. »

Et des spéculateurs qui  sont en train de se « gaver » de gaz. Un fonds vient de demander au gendarme de la Bourse américaine l’autorisation de multiplier ses positions acheteuses par cinq…

A ce propos je vous invite dailleurs à consulter les analyses interessantes et éclairante du toujours très bon  FUT-BOT qui suit le marché de gaz de très très près : http://futbot.blogspot.com/2009/06/covered-call-ung-explications.html et n’oublier de remplir les quelques sondages qu’il a mis en place c’est un bon moyen de prendre la température comme on dit !!!!

En conclusion provisoire je dirais que force est donc  bien  la de constater au vu des quelques exemples donnés ci-dessus  qu’en absence d’organisme régulateur  il devient impossible d’établir un prix d’équilibre fondamental  et que l’on se trouve alors dans les conditions d’un marché de gré à gré avec tout ce que cela suppose d’asymétrie d’informations et de volatilité des prix, les seules forces du marché ne conduisant au final qu’a davantage d’irrationalité et de d’exubérance (ou pessimisme) irrationnelle….

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE :

http://leblogalupus.com/2009/06/22/jean-pierre-petit-tensions-petrolieres-et-investissement/

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