L'Etat dans tous ses états, ses impots et Nous

L’illusionnisme du G20 ou main basse sur la ville par le Gang des Twenty….

Le G20, que l’éditorialiste du «Barron’s» n’a pas tort de qualifier de «gang des 20», préfère accuser les autres que de présenter une analyse sereine de la crise et d’avoir un comportement responsable….

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

A ces sommets du populisme, les politiciens ont dit dépenser des millions pour relancer le commerce et soutenir les pays les plus pauvres. En réalité, ils adoptent une «politique commerciale cynique et hypocrite», pour reprendre les termes de la NZZ. Sarkozy, Merkel, Obama subventionnent massivement leur industrie automobile dans l’espoir que les partenaires commerciaux n’aient pas les moyens de soutenir leur industrie. Pour apparaître en sauveurs du commerce, ils déclarent accorder des prêts aux pays en développement. Mieux vaudrait mettre fin à leurs pratiques protectionnistes mâtinées de nationalisme. Selon l’OMC, l’ouverture prévue du marché des biens industriels correspond à un programme de relance de 150 milliards de dollars. Mais à la tribune du G20, c’est trop peu porteur. La NZZ critique avec une juste colère l’établissement par l’OCDE de listes grise et noire des paradis fiscaux alors que l’on refuse à l’OMC le droit de condamner publiquement les pays coupables d’infractions au commerce. Le G20 fait preuve d’inconséquence dans l’application du principe «blame and shame».

D’autres errements populistes? Au sommet de Londres puis de Pittsburg, les fonds spéculatifs, notamment ceux qui ont leur siège dans les centres offshore, ont été accusés de tous les maux et promis à une surveillance de tous les instants. Pourtant, selon The Economist, «le premier choix de résidence des principaux acheteurs d’actifs toxiques, avec le Trésor américain, est situé aux îles Caïmans et ce sont des hedge funds». Allez  comprendre !!!!!

L’illusionnisme concerne aussi l’attaque contre les pays à fiscalité attractive. L’existence de la concurrence fiscale permet aux entreprises une meilleure allocation du capital. Mais qui se soucie encore des faits et de l’histoire économique? La réduction de leur charge fiscale allège leurs coûts et leur permet d’investir et d’embaucher. Les sites fiscalement attractifs soutiennent pourtant la croissance au moment où l’économie mondiale en a le plus besoin. Ils collectent l’épargne avant son investissement dans les projets d’avenir, tels que la construction d’entreprises. Ils jouent aussi un rôle moral de protection contre les actions des gouvernements corrompus ou tyranniques. Chacun sait que le protectionnisme fiscal détruit autant la croissance que le protectionnisme commercial, mais aux sommets de Londres et de Pittsburg  les pays fiscalement attractifs n’avaient pas droit à la parole. Heureux celui qui sous la contrainte pénalise le plus ses contribuables!

Le G20 ignore en fait les travaux de l’OCDE sur les liens entre la fiscalité et la croissance. L’un d’entre eux* détaille non seulement l’effet de l’imposition sur le PIB, mais aussi l’effet de la structure de l’impôt sur le PIB. Des extraits: «La réduction de l’impôt sur les entreprises encourage la croissance.» Ou «la baisse du taux marginal d’imposition accroît la productivité». Ou encore: «La réduction de la progressivité de l’impôt sur le revenu peut être bénéfique à l’augmentation du PIB et à l’esprit d’entreprise.» Ce travail de référence n’omet pas de souligner qu’il existe un choix politique à faire entre la redistribution et la croissance économique. Les sommets de Londres et de Pittsburg  a fait le sien. Celui de la redistribution et non de la relance. Car si la concurrence fiscale soutient la croissance, la «coopération» la réduit. L’illusion est presque parfaite. 

L’OCDE elle-même montre que, contrairement aux cris de la gauche, la fiscalité a fortement augmenté ces 30 dernières années par rapport au PIB. En moyenne, la hausse est de 6 points. Les mauvais élèves sont l’Espagne, l’Italie, le Portugal et l’Islande (+10%). Il est vrai que le taux d’imposition moyen a légèrement baissé depuis 1985 (-5%), mais la France (+5,7%) et l’Islande (+11%) ont été champions de la hausse. La liste noire des pays qui pénalisent le plus leurs entreprises comprend naturellement la France et l’Allemagne, mais aussi les Etats-Unis. La grande nation est aussi l’un des rares pays, avec la Finlande, à avoir augmenté le taux d’imposition sur les entreprises depuis 1994. Aujourd’hui c’est le retour de l’éthique et de la justice sociale, dit-on. Rien ne peut sonner plus faux à l’analyse des faits.

Le centralisme économique adopté par le G20 ne fera que retarder la reprise. Car la concurrence fiscale n’est pas un jeu à somme nulle. Elle fait pression sur les politiques les plus inefficientes et accroît la taille du gâteau économique. Le cartel fiscal du G20 est donc un drame pour l’économie mondiale.

Le G20, que le Barron’s n’a pas tort de qualifier de «gang des 20», préfère accuser les non-membres que de présenter une analyse sereine de la crise, s’attaquer aux réelles causes de dysfonctionnement et préparer les conditions-cadres favorables à une reprise.

Ces sommets  contre la finance, les patrons, les riches et les non-membres est politiquement très dangereux. Comme l’écrit The Economist, il est difficile de canaliser le populisme et d’y mettre un terme. Après les riches, viendront les immigrés et les étrangers. Ce n’est pas un hasard si les politiques des années 1930 ont conduit au fascisme. Pourtant en 1927, un grand économiste, Ludwig von Mises, tirait la sonnette d’alarme: «Le monde ne veut plus rien savoir du libéralisme.» Le G20, plutôt que de s’autocongratuler, ferait bien d’éviter certaines erreurs historiques.

*Tax and economic growth, Asa Johansson, Christopher Heady, Jens Arnold, Bert Brys, Laura Vartia, OCDE

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : La Réflexion du Jour : G20 non représentatif et mal représenté….bref non présentable !!!! (cliquez sur le lien)

Racket Fiscal avec Al Carbone : La France tu payes ou tu la quittes… !!!!!  (cliquez sur le lien)

1 réponse »

Laisser un commentaire