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Nicolas Baverez : Quand le risque bancaire provient des banques elle mèmes….

Les banques universelles présentent désormais des dangers comparables pour le capitalisme à ceux que pouvaient représenter le monopole de la Standard Oil dans les Etats-Unis de la fin du XIXe siècle

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La régulation de l’industrie financière a fait la preuve éclatante de son inefficacité. Si l’on veut éviter une secousse encore plus dévastatrice, il est impératif de la modifier en profondeur. Et ce d’autant que le jeu sur la volatilité et les risques correspondants sont désormais garantis par les contribuables.

Ajoutons que la restructuration et la concentration des banques ont donné naissance à de gigantesques conglomérats, dont la taille du bilan dépasse la richesse de la plupart des pays développés, ce qui rend leur faillite impensable. Or, pour de longues années, les Etats et les banques centrales ne disposeront plus des moyens d’assurer un nouveau sauvetage.

Nul ne peut donc continuer à parier sur l’autorégulation des entreprises financières, de leurs dirigeants ou de leurs opérateurs.

Les banques universelles présentent désormais des dangers comparables pour le capitalisme à ceux que pouvaient représenter le monopole de la Standard Oil dans les Etats-Unis de la fin du XIXe siècle. Il faut donc agir au double niveau micro et macroéconomique.

Les activités de banque de dépôt et de banque d’investissement devraient être séparées, afin d’éviter la contamination des risques de la finance de marché au crédit. Par ailleurs, il est raisonnable d’instituer un provisionnement dynamique des risques

– augmentant les réserves et les provisions quand le cycle du crédit décolle de celui de l’activité

– ainsi que l’obligation pour les banques de conserver sur leur bilan une partie significative du risque attaché à tout actif cédé.

Il est de même vital, notamment en Europe, de rétablir rapidement un cadre légal pour la concurrence entre les banques ainsi que des principes comptables et prudentiels cohérents. Le différend anglo- saxon continental sur ce point n’augure rien de bon. La mise en place d’une supervision mondiale des risques financiers reste hors d’atteinte.

En revanche, les grands pôles économiques devraient se doter d’autorités supervisant les risques bancaires et les risques de marché, étroitement coordonnées avec les administrations financières et les banques centrales d’une part, coopérant entre elles d’autre part.(…)

source Nicolas Baverez Après le déluge 2009

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