Art de la guerre monétaire et économique

Commentaire : La crise financière européenne devient politique

La crise financière est en train de devenir une crise politique, non seulement en Grèce, où une grève a paralysé le pays mercredi, mais potentiellement dans tous les autres Etats fortement endettés. 

Les gouvernement ont fait des promesses démesurées à leurs citoyens au cours des dernières décennies. A présent, ces engagements risquent de se heurter aux promesses faites aux détenteurs d’obligations. Sans la confiance des investisseurs dans les emprunts d’Etat, les promesses aux électeurs seront impossibles à mettre en oeuvre. Les élus auront du mal à convaincre les marchés de leur capacité à produire des résultats.

PLUS DE CRISE EN SUIVANT :

En Europe, le traité de Maastricht prévoit une limite au déficit budgétaire des Etats-membres de 3% du PIB, et à l’endettement de 60% du PIB.

 Toutefois, ces règles ont régulièrement été ignorées, notamment par la France et par l’Allemagne, qui n’ont d’ailleurs subi aucune sanction. De même, le Royaume-Uni n’a pas respecté les règles d’or qu’il s’était lui-même fixées en termes d’endettement et de dépenses publiques.

Cela n’a pas découragé les gouvernements de tenter de rassurer les marchés avec de nouvelles promesses. La zone euro a promis une application plus stricte des critères de Maastricht, en exigeant de ses Etats-membres des plans pour ramener leur déficit sous 3% du PIB d’ici 2013. Le Royaume-Uni s’est fixé pour objectif de réduire son déficit budgétaire de moitié en l’espace de quatre ans.

Les investisseurs n’ont pas de raison de prendre ces discours plus au sérieux que les précédents. Les gouvernements ne doivent pas parler mais agir, s’ils veulent restaurer leur crédibilité. En effet, la Grèce résiste aux pressions de ses partenaires européens, qui souhaitent la voir renforcer son plan d’austérité, et le Royaume-Uni n’a pas mis en oeuvre de mesures pour atteindre ses objectifs budgétaires.

Les élus sont capables d’assainir le budget de leurs pays, comme l’ont montré les exemples canadien et suédois, mais cela requiert une action ferme. La plupart des gouvernements européens semblent vivre dans la crainte d’efrayer leurs électeurs et ne se soucient guère de perdre la confiance d’investisseurs pourtant incontournables. Ils refusent ainsi l’austérité, préférant parier sur un hypothétique retour à une croissance vigoureuse pour les tirer d’affaire. Pourtant, si les investisseurs perdent la foi, les mesures à prendre n’en seront que plus douloureuses….

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Jean Pierre Petit : De la crédibilité budgétaire (I) (cliquez sur le lien)

Commentaire : Trappe à Dettes/le Royaume Uni va t-il se joindre aux PIIGS ??? (cliquez sur le lien)

Bruno Colmant : Le vrai test de la monnaie unique (cliquez sur le lien)

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