Bourse Pratique : Cout, fiscalité et autres mignardises....

USA/ Dark pool : la SEC veut identifier les gros traders et leurs opérations

L’autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC) veut créer un système de déclaration des ordres boursiers afin de faciliter l’identification des « gros opérateurs de marché » et de leurs activités, a-t-elle indiqué dans un communiqué reçu vendredi.

PLUS DE REGULATION EN SUIVANT :

 Ce système permettrait de « collecter des informations sur les opérations (d’achat/vente) de ces participants et analyser leurs activités », précise le communiqué.

« La SEC propose que les gros opérateurs soient tenus de s’identifier auprès de la Commission, qui leur assignerait alors un numéro d’identification. Les gros opérateurs fourniraient ce numéro à leur courtier, qui serait tenu de garder des traces des transactions de chacun d’entre eux et de les fournir à la SEC sur demande », ajoute-t-il.

« Cette règle entend renforcer notre supervision des marchés et protéger les investisseurs », a commenté la présidente de la SEC, Mary Shapiro.

Cette proposition de la SEC fait partie d’un « effort continu pour améliorer l’équité et l’efficacité des marchés », notamment des propositions pour interdire les transactions éclair ou pour augmenter la transparence sur les « dark pools », des systèmes de négociation où les investisseurs passent des ordres dans l’anonymat et sans dévoiler le montant des opérations…

EN COMPLEMENT : 

Les ordres flash (flash trading) ont été suspendus le 1er septembre dernier sur la bourse électronique du Nasdaq.

Certains courtiers, grâce à cette technique, étaient informés des ordres d’achats ou de ventes d’actions de gros investisseurs quelques fractions de seconde avant les autres. Avec un ordinateur bien réglé cela fait toute la différence. Cette suspension a probablement poussé au développement du «high frequency trading» qui pourrait atteindre 25% des transactions en fin d’année. La statistique s’adoucit car pour la même date les observateurs anticipaient un pourcentage de 50%.

Depuis 2007, les bourses traditionnelles n’ont plus le monopole: des plates-formes alternatives existent offrant un choix parfois douteux aux investisseurs. Douteux car les ordinateurs programmés correctement exploitent les ordres exécutés à la vitesse de l’éclair comme l’information murmurée entre la poire et le fromage aurait suscité un intérêt ultérieur dans le bon vieux temps.

Par rapport à ce genre de construction les traders sont devenus des lambins inintéressants.

La course technologique entre les fabricants de microprocesseurs équipant les plates-formes d’échange est remarquable à observer.

Malheureusement elle ne leur rapporte pas grand chose compte tenu des coûts de recherche.

Plus tard peut-être mais on n’en est pas là. La vitesse est primordiale au point que l’emplacement des serveurs prend de l’importance: les délais de latence dépendent de leur distance avec les intervenants. Les infrastructures informatiques sont privilégiées par rapport à n’importe quel autre paramètre.

Le vrai problème est celui de la transparence du marché. Le marché des actions est-il plus efficace et plus transparent parce que des ordinateurs s’en occupent?

On peut en douter. Si on en était sûr les autorités qu’il s’agisse de la SEC ou du Comité des régulateurs de marché européens (CESR) n’auraient pas lancé une consultation auprès des professionnels de marché sur les transactions à forte fréquence.

Il est évident que tous les clients sont lésés par ce genre de transactions: quelques centimes seulement.

Ces centimes deviennent des sommes très importantes pour les investisseurs institutionnels.

Observés par les spécialistes de transactions à forte fréquence qui par ordinateurs interposés parviennent à tester leur appétit immédiat (il suffit d’annuler les ordres d’achats ultérieurement) de lilliputiennes marges sont systématiquement grappillées à leur dépens. Lilliputiennes mais qui ont néanmoins représenté 21 milliards de dollars de bénéfices l’année dernière aux Etats-Unis. Cette situation interpelle et la polémique à propos de traders douteux pourrait rebondir sur une bagarre à propos d’ordinateurs douteux.

Comment mettre en accusation un ordinateur?

 Là est le problème que devront résoudre les régulateurs.

Il leur est possible d’imposer un temps minimum durant lequel le titre devra être détenu : la notion de risque accrue rendra la transaction moins intéressante. Cela sera-t-il suffisant? Certains affirment que la liquidité actuelle du marché est insuffisante et que la multiplication de ces opérations en est la preuve. On en doute. Car en 2007 au fil de l’élaboration du concept de ces transactions la liquidité était loin d’être absente du marché. En fait, il semble que plus logiquement, la technique soit bientôt acculée au mur de leur propre nombre. Ce dernier est en progression géométrique alors que le volume d’actions traitéesstagne. La période de croissance vive des transactions est terminée.

Jeanette Williner analyste indépendante avril10

EN RAPPELS INDISPENSABLES :  

« Loin de reculer, l’opacité des marchés financiers a augmenté » (cliquez sur le lien)

Dark Pool : L’inexorable essor des Bourses nouvelle génération….(cliquez sur le lien)

Commentaire : DARK POOLS ou le nouvel eldorado du shadow banking system (cliquez sur le lien)

Il est temps de s’intéresser aux « Dark Pools»….Noirs comme leur opacité (cliquez sur le lien)

DE CAUSES EN EFFETS :

L’évolution historique des volumes journaliers de transactions actions sur le NYSE et la chute constatée en 2010

2 réponses »

Laisser un commentaire