Etats-Unis

WSJ/Plan de sauvetage bancaire : un goût amer pour le contribuable

WSJ/Plan bancaire: un goût amer pour le contribuable

Le département du Trésor semble avoir attribué des millions de dollars d’argent public à des banques sur la base de bénéfices qui n’existaient pas….

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Certaines banques qui avaient bénéficié des fonds du plan de sauvetage américain (TARP) ont par la suite révisé en baisse les résultats qui leur avaient permis d’obtenir ces capitaux.

Après avoir obtenu des fonds propres du gouvernement fin 2008 ou début 2009, ces banques ont révisé leurs résultats 2008, réduisant ou effaçant leurs bénéfices pour l’exercice. Le Trésor et les autorités de régulation bancaires ont donc utilisé des chiffres supérieurs à la réalité pour attribuer ces aides.

Seule une poignée de banques a agi de la sorte, et rien n’indique qu’elles aient délibérément trompé le Trésor sur leurs bénéfices. Les résultats n’étaient que l’un des facteurs utilisés par le gouvernement pour évaluer l’éligibilité d’une banque aux fonds du TARP, et il est donc possible que ces banques se seraient vues attribuer des fonds même si le Trésor avaient eu des chiffres plus faibles de bénéfices à sa disposition à ce moment-là.

Mais ces révisions apportent de nouvelles preuves que de nombreux bénéficiaires du TARP n’étaient pas en aussi bonne santé qu’ils semblaient l’être.

Les responsables du Trésor affirment qu’un retraitement des résultats ne signifie pas en lui-même qu’une banque est en mauvaise santé. Le Trésor a dit qu’il avait accordé les fonds du TARP aux banques qui étaient viables à l’époque et recommandées par leurs régulateurs. « Compte tenu des informations que nous avions devant nous, je suis convaincu que le Trésor a pris les bonnes décisions en termes de viabilité », a déclaré le porte-parole du Trésor, Mark Paustenbach.

Mais PremierWest Bancorp (PRWT) n’est pas un exemple rassurant. La banque s’est vue octroyer 41,4 millions de dollars au titre du TARP en janvier 2009, en partie parce qu’elle a dégagé un bénéfice, quoique maigre, en 2008. Quelques mois plus tard, la banque a réévalué son portefeuille de prêts et renforcé ses réserves pour pertes sur prêts. Le bénéfice de 648.000 dollars s’est alors transformé en une perte de 7,5 millions de dollars. PremierWest n’a pas répondu aux demandes de réaction.

Certes, le Trésor n’avait aucun moyen de prévoir que PremierWest republierait ses résultats. Mais une autre banque qui a reçu des fonds du TARP, Yadkin Valley Financial Corp. (YAVY), avait révisé une fois ses résultats avant de recevoir 36 millions de dollars en décembre et révélé des lacunes dans ses contrôles internes, laissant prévoir de nouveaux problèmes.

La directrice financière de Yadkin Valley, Jan Hollar, a indiqué que la banque était en assez bonne santé pour obtenir des fonds du TARP, ajoutant que ces liquidités l’avaient aidée à surmonter la crise.

Le Trésor devrait toutefois avoir la possibilité de récupérer les fonds accordés sur la base de chiffres erronés.

Malheureusement, la loi mettant en place le TARP ne prévoyait pas de tel mécanisme. Et les seuls résultats qui ne pourront pas être révisés pour tenir compte de ces éléments seront donc ceux des finances publiques.

Michael Rapoport, Wall Street Journal aout10

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