Asie hors émergents

Selon Dylan Grice et Warren Buffet le marché japonais commence à devenir bon marché

Selon Dylan Grice et Warren Buffet le marché japonais commence à devenir bon marché

 

 « Je m’interroge depuis un certain temps sur la valorisation des actions japonaises, sans pouvoir me prononcer. Toutefois, dans la mesure où les cours ont fléchi de près de 20% et devraient encore reculer, la situation devient plus simple. Le marché japonais commence à devenir bon marché. Je ne sais jamais comment réagir face à une situation comme celle que traverse le Japon actuellement, non seulement du fait de l’évolution rapide des événements, mais aussi parce nous avons tous des connaissances dans l’Archipel pour lesquelles nous nous inquiétons », note Dylan Grice de SG Cross Asset Research. 

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« (…) il y avait des investisseurs plus intelligents que moi qui estimaient que le marché japonais se traitait à des niveaux de valorisation planchers avant le séisme. Alors que je n’étais pas certain de partager leur avis il y a quelques semaines, il m’est à présent plus simple de me faire une opinion, le marché ayant cédé près de 20%. » 

« Précisons juste que la raison qui justifiait mon peu d’enthousiasme à l’égard des actions japonaises était uniquement liée à leur valorisation et n’avait rien à voir avec mes préoccupations concernant la solvabilité de l’Etat. Sans revenir en détail sur ces arguments, je souhaite simplement signaler qu’un défaut du gouvernement (inflationniste ou autre) n’est qu’un scénario possible parmi d’autres (et franchement, j’espère qu’il ne se produira pas). Il ne s’agit pas d’un scénario inéluctable car l’Etat japonais peut engager des nombreuses mesures pour l’éviter. » 

« Toutefois, il n’est pas non plus certain que le gouvernement s’y emploie. L’essentiel c’est qu’aux cours actuels de certains dérivés, il est possible de couvrir le risque à des prix attrayants. Et si nous pouvons couvrir ce risque extrême, nous sommes libres de nous concentrer sur la partie plus centrale de la distribution. Nous pouvons alors considérer en toute quiétude les valorisations d’anciens titres ennuyeux. » 

« Lorsque vous dites à certains que les actions japonaises commencent à devenir bon marché, ils vous rétorquent généralement que c’est le cas depuis des lustres. Je ne suis pas d’accord. (…) On constate que ce n’est que l’an passé, à peu près, que le marché japonais s’est traité à un niveau globalement en ligne avec sa valeur intrinsèque. » 

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« L’évaluation de la valorisation des actions japonaises à l’aide du PER ajusté des variations cycliques de Shiller aboutit au même constat : avec un indice Topix à environ 800 points actuellement, le marché japonais se traite à un multiple d’environ 16x. Alors que je suis préoccupé par le surinvestissement en obligations d’Etat japonaises au sein du système financier, les actions japonaises sont à l’inverse massivement sous-représentées dans les portefeuilles. »

 

« Il ne faut pas pour autant en déduire que leur valorisation ne sera pas bientôt encore plus intéressante. Nul ne peut dire comme évoluera la situation actuelle. En regardant les incessantes interviews télévisées d’experts nucléaires, j’ai été frappé par leur confiance dans le fait qu’il n’y aurait pas, qu’il ne pouvait pas y avoir, un autre Tchernobyl. Les réacteurs et les dispositifs de sûreté ne sont en rien comparables, selon eux, et je suis certain qu’ils ont raison. Je connais encore moins la physique nucléaire que la macroéconomie, mais je sais que certains confondent la compréhension des causes d’un événement passé avec celle de toutes les causes possibles de cet événement. »

« Ainsi, j’ai observé ces experts et je me suis demandé s’ils nous disaient qu’un autre Tchernobyl n’était pas possible car il ne pouvait en aucun cas se produire ou s’ils tombaient dans le piège de croire que c’était parce qu’il ne s’agissait pas d’un réacteur de type Tchernobyl. Le cas échéant, la question de savoir si une fuite radioactive de type Tchernobyl pourrait se produire d’une manière complètement nouvelle et non anticipée à ce jour reste ouverte. Je n’en ai aucune idée. »

« Cependant, à mesure que les événements se déroulent et que les risques associés au réacteur 4 s’intensifient, je commence à craindre que la deuxième hypothèse ne se réalise. Espérons et prions pour que cet accident nucléaire ne se produise pas. Toutefois, s’il survenait, le Topix pourrait à nouveau très rapidement céder 20%. Le moment sera alors venu de saisir à pleines mains les opportunités d’achat. »

Source AOF / Funds/SG mars11

EN COMPLEMENT : Le milliardaire américain Warren Buffet a estimé lundi que le séisme et le tsunami au Japon n’entraveraient pas l’avenir de l’économie du pays et pourraient même conduire à un nouvel élan à la Bourse. 

«Je ne vois pas l’avenir de l’économie japonaise différemment d’il y a dix jours (…) Des événements extraordinaires offrent des opportunités d’achat», a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une visite en Corée du Sud. 

La Bourse de Tokyo, fermée lundi pour cause de jour férié, a perdu 10,22% la semaine dernière après le séisme et le tsunami du 11 mars, suivis par la crainte d’un accident nucléaire majeur dans la centrale de Fukushima. 

Buffet, président de la société d’investissement Berkshire Hathaway, a appelé à ne pas vendre d’actions japonaises, estimant que l’économie de l’archipel devrait se remettre assez rapidement, selon l’agence de presse Yonhap. 

Le milliardaire a d’autre part indiqué qu’il recherchait des opportunités d’investissements dans le monde, y compris en Corée du Sud, après l’acquisition par son holding de la totalité du capital du chimiste américain Lubrizol pour 9,7 milliards de dollars, dette comprise. 

«Nous observons un certain nombre d’entreprises en Corée, aux États-Unis, en Grande-Bretagne. Nous espérons trouver de bonnes entreprises où qu’elles soient. Fondamentalement, plus elles sont grosses, mieux c’est», a-t-il déclaré.

source afp mars2011

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