B.R.I. (Banque des Règlements Internationaux)

Grèce: les banques dans la tourmente

Grèce: les banques dans la tourmente

source Financial Times

L’agence de notation Standard and Poor’s a annoncé mercredi avoir abaissé de trois crans la note de quatre banques grecques à « CCC », et averti de la possibilité d’une crise de liquidités à court terme affectant tout le système bancaire de ce pays, en pleine crise financière.

Quatre banques, la Banque nationale de Grèce, l’Eurobank EFG, Alpha et Piraeus, sont « exposées à des risques renforcés en raison de la détérioration de la solvabilité de la Grèce », relève l’agence de notation Standard and Poor’s mercredi.

Ces risques sont également liés à la « perception des déposants grecs quant à la possibilité d’une restructuration de la dette grecque« , ajoute S&P’s, qui envisage un nouvel abaissement dans les prochains mois au cas où ces banques ne pourraient pas faire face à leurs obligations.

PLUS DE RISQUE EN SUIVANT : 

Mais au-delà de la situation de ces quatre banques, l’agence de notation s’inquiète aussi d’une éventuelle crise de liquidités, en raison précisément de la défiance des déposants, qui s’inquiètent des conséquences d’une éventuelle restructuration de la dette grecque.

« Nous pensons que les banques grecques font face à un risque relatif à court terme de crise de liquidités », indique S&P’s dans un rapport sur les scénarios possibles pouvant affecter les banques grecques, au moment où l’Europe tergiverse sur les moyens de venir en aide à la Grèce.

Dans son communiqué reléguant la notation des banques grecques à un cran de celle du défaut de paiement, l’agence de notation relève ainsi que les retraits de fonds par les déposants ont atteint 13 milliards de dollars pour les seuls quatre premiers mois de l’année, contre 28 milliards pour l’ensemble de l’année 2010.

L’agence de notation avait déjà annoncé lundi avoir abaissé de trois crans la note de la dette à long terme de la Grèce, de « B » à « CCC », considérant que le risque de défaut du pays dans les douze mois s’était encore accru.

« La dégradation reflète notre opinion qu’il y a un risque encore plus élevé d’un ou de plusieurs défauts », souligne l’agence, alors que le débat fait rage sur la possibilité de restructurer la dette publique de la Grèce.

Le 9 mai, l’agence avait déjà dégradé la note de la Grèce de deux crans, à « B » contre « BB-« , dans la catégorie des emprunteurs peu fiables.

S&P juge que, dans le cadre d’une restructuration de la dette grecque, le secteur privé (banques, fonds d’investissement, assureurs), mis à contribution, se retrouverait face soit à un « échange de titres » soit à un « allongement des maturités ».

De telles opérations seraient considérées « de facto comme un défaut » par l’agence de notation, et dans ce cas, elle pourrait attribuer à la Grèce une note encore plus basse, la reléguant dans une situation de défaut partiel.

sour ce AFP juin211

EN COMPLEMENT : Effet  domino

Des Banques grecques très impliquées dans l’Europe de l’Est

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Source: Nomura

Des Banques Françaises très impliquées en Grèce 

Moody’s envisage d’abaisser la note des banques françaises BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole du fait de leur exposition à la Grèce, dont la même agence d’évaluation financière a baissé la note début juin, selon une série de communiqués publiés mercredi 15 juin.

L’évaluation des trois établissements français aura pour objet principal leur exposition à la dette de l’Etat grec et à celle du secteur privé. N’écartant plus un défaut de paiement d’Athènes, Moody’s mesurera notamment « l’incohérence potentielle qui pourrait exister entre un défaut ou une restructuration [de la dette grecque] et les notes actuelles » des établissements français.

Moody’s précise que l’examen ne devrait pas entraîner d’abaissement de notation de plus d’un cran dans le cas de BNP Paribas et du Crédit agricole. La note à long terme du Crédit agricole est actuellement de Aa1, la deuxième plus élevée dans la hiérarchie de Moody’s, tandis que celle de BNP Paribas est de Aa2, un cran en dessous.

Par contre, pour la Société générale, la dégradation pourrait atteindre deux crans, dans la mesure où l’examen inclura également une réévaluation du soutien dit « systémique », c’est-à-dire l’aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de crise grave. Actuellement, l’apport de ce soutien potentiel à la note de la Société générale est plus élevé que pour les autres banques françaises, souligne l’agence.

EXPOSITIONS DIFFÉRENTES

Moody’s rappelle que l’exposition à la Grèce n’est pas de même nature pour les trois banques.

Dans le cas du Crédit agricole, elle tient avant tout à sa filiale Emporiki et concerne donc pour l’essentiel des créances privées. L’agence considère que l’effet « secondaire » d’un défaut de l’Etat grec pourrait être « significatif » pour la banque, du fait de cette exposition à l’économie locale.

Pour BNP Paribas et la Société générale, en revanche, c’est avant tout le portefeuille de titres d’Etat qui est concerné. Il atteignait, fin mars, 2,5 milliards d’euros pour la Société générale et 5 milliards d’euros pour BNP Paribas. Il n’était que de 600 millions d’euros pour le Crédit agricole.

Par ailleurs, la Société générale possède également une filiale en Grèce, Geniki, mais avec un portefeuille de prêts au secteur privé nettement plus restreint que celui d’Emporiki, à 3,4 milliards d’euros contre 21,1 milliards d’euros, rappelle Moody’s.

L’agence précise que, lors de son évaluation, elle prendra également en compte le profil financier « solide » des établissements français, l’effet de taille et la diversité de leurs sources de revenus.

Selon des chiffres publiés le 6 juin par la Banque des règlements internationaux (BRI), les banques allemandes détenaient fin 2010 un total de 22,6 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros) de dette publique grecque, contre 15 milliards de dollars (10,5 milliards d’euros) pour les banques françaises.

source agences juin11

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