Etats-Unis

La ville de Detroit endettée: vers la plus grande faillite de l’histoire des USA?

La ville de Detroit endettée: vers la plus grande faillite de l’histoire des USA?

La ville de Detroit, au nord des Etats-Unis, a été contrainte vendredi de faire défaut sur une partie de sa colossale dette de 18,5 milliards de dollars en raison de ses grandes difficultés financières. 

En mal de liquidités, la municipalité a décidé d’imposer un moratoire sur des paiements qui étaient dus vendredi et a proposé un plan de restructuration de sa dette à certains créanciers qui devraient se prononcer dans les 30 jours.

Un moratoire sur le paiement du principal et des intérêts de la dette non-garantie de la ville, qui comprend une ligne de 34 millions de dollars arrivé à échéance ce vendredi, pourrait permettre à la ville de conserver suffisamment de liquidités pour continuer de fournir les services publics aux habitants, a expliqué Kevin Orr.

Le plan prévoit d’isoler 7 milliards de paiements dus par la ville, notamment à des fonds de retraites, qui ne seraient plus entièrement garantis.

Selon la proposition de 66 pages de Orr, la dette non garantie comprend en autres:

– 5,7 milliards de dollars en prestations post-retraite.

– 2 milliards de dollars pour la dette non provisionnée de la pension des salariés en général.

– 1,43 milliard de dollars en certificats de titres de pension.

– 265 millions de dollars sous forme de prêts non garantis.

– 33,6 millions de dollars en billets et  prêts.

En cas de rejet de la restructuration, la ville pourrait connaître la plus grande faillite de l’histoire des Etats-Unis.

Du « 50/50 »

C’est du « 50/50 », a évalué Kevyn Orr, un expert nommé par le gouverneur de l’Etat du Michigan pour gérer les problèmes de la ville, ancien berceau américain de l’automobile.

« Une mauvaise gestion financière, une population en baisse, une érosion de la base fiscale pendant ces quarante-cinq dernières années ont amené Detroit au bord de la ruine », a-t-il ajouté devant la presse.

Après l’annonce du défaut partiel, l’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a abaissé la note de solvabilité de la municipalité à « CCC-« , ce qui correspond aux obligations très risquées.

M. Orr a toutefois assuré que le « chemin de Detroit vers la reprise commençait aujourd’hui ».

Autrefois quatrième ville la plus peuplée des Etats-Unis, Detroit a vu sa population fondre de plus de moitié en soixante ans, passant de 1,8 million d’habitants en 1950 à 685.000 actuellement.

Les tensions raciales et les émeutes qui ont éclaté lors du mouvement des droits civiques dans les années 1960 ont accentué le mouvement de départ des populations blanches issues de la classe moyenne vers les banlieues ou hors de la ville.

Les entreprises ont suivi le mouvement, érodant les recettes fiscales et obligeant à réduire certains services publics.

Detroit, où les fonctionnaires ont du mal à assurer la sécurité du public et même l’éclairage des lampadaires, rejoint ainsi la Californie, les  villes de Stockton et San Bernardino en n’honorant pas leurs obligations vis-à-vis de leurs créanciers  obligataires. Jefferson County en  Alabama, le 5 Juin a conclu un accord pour mettre fin à sa faillite municipal actuel en offrant à ses principaux créanciers 60 pour cent de ce qui leur était dû.

AFP 14/6/2013

Laisser un commentaire