Europe

Semaine de folie pour le nouveau Guignol’s Band européen Par Eric Verhaeghe

Semaine de folie pour le nouveau Guignol’s Band européen Par Eric Verhaeghe

Pas de dérapage sérieux dans les budgets de l’Union

Le nouveau commissaire européen, le finlandais Katainen, aux déficits publics a pu montrer toute l’étendue de ses pouvoirs. Après avoir bandé les muscles en public en demandant à 18 pays membres des explications sur leurs dérapages budgétaires, il a mangé sous chapeau sous les yeux de l’opinion publique européenne médusée.

Après réception de son courrier, l’Italie et la France se sont empressées de jouer aux durs devant leurs opinions publiques en jurant qu’elles ne changeraient rien à leur texte, tout en gardant les apparences devant la Commission. L’Italie a présenté des efforts supplémentaires pendant que la France annonçait qu’elle diminuerait ses déficits un peu plus que prévu en récupérant mieux l’argent de la fraude fiscale. Moyennant quoi, la Commission Européenne se laissait convaincre que tout allait bien et qu’il fallait dire oui à tout.

« Après prise en compte de toutes les informations et suppléments d’informations fournis ces derniers jours, je ne peux dans l’immédiat identifier de dérapage sérieux qui nous conduirait à émettre une opinion négative à ce stade », a indiqué dans un communiqué le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Jyrki Katainen.

S’agissant de la France, Katainen croit-il spontanément à son délire, ou bien a-t-il été repris en main par Jean-Claude Juncker qui lui aurait amicalement expliqué qu’on ne gère pas l’Union comme on gère la Finlande? Si tel est le cas, il faudrait que Jean-Claude Juncker s’occupe aussi du chef économiste de la BCE, manifestement plus sceptique que son commissaire sur le vrai état de la France.

La nouvelle commission ne sortira pas, en tout cas, crédibilisée par ce premier épisode d’un feuilleton qui nous annonce une divertissante tragi-comédie à Bruxelles. Il ne faudra pas manquer le déplacement pour assister à la pièce!

On écoutera avec amusement les considérations de Nigel Farage sur le sujet:

 La grosse blague des stress tests

Il faut dire que la semaine se prêtait mal aux mauvaises manières faites à des Etats-membres, tout ragaillardis d’être triomphalement venus à bout des stress tests supposés éprouver la solidité des banques européennes. On a même trouvé des journalistes qui ont osé tartiner d’épaisses tranches de pain frais avec le beurre ranci de l’excellent état des banques françaises. Certains sont allés jusqu’à publier le communiqué de presse du Crédit Agricole sur sa grande vaillance dans l’épreuve. De l’étroite frontière entre journalisme et publireportage!

Sur ce sujet, je n’ai pas trouvé meilleures analyses que celles d’Olivier Berruyer sur l’inanité des stress tests, qui ont par exemple simulé une situation de chômage à 12,6%, qui semble assez peu « catastrophiste ».

Je reprends ici la conclusion d’Olivier Berruyer:

le scenario noir testé par la BCE est sans commune mesure avec la crise de 2008, et reste donc très loin de ce qui se passerait face à une crise encore pire – que beaucoup d’analystes redoutent…

Ainsi si les stress tests précédents avaient des scenarios équivalent à une brise soutenue, la BCE est certes montée en gamme, mais elle est toujours restée au niveau d’un petit orage.

La BCE n’a clairement pas testé la solidité face à une tempête comme celle d’il y a 6 ans…

Il est donc normal que les banques s’en soient bien sorties, vu qu’elles ont justement renforcé leurs fonds propres depuis.

Mais ils restent très insuffisants.

Les marchés ne s’y sont pas trompés, la Grèce dévisse

Malgré l’important effort de communication autour de ces glorieux stress tests, peu d’acteurs avertis se sont laissés piéger par le discours officiel, et de ce point de vue, l’opération de la BCE apparaît comme un échec.

Le lendemain de la parution des résultats, l’euro peinait à se relever – ce qui exaspère l’Allemagne, mais contente les exportateurs européens. Surtout, alors que les banques grecques ont plutôt moins souffert que prévu, leurscours ne tardaient pas à dévisser de la bourse d’Athènes.

Sous pression depuis le début de la semaine, après la publication dimanche des résultats des tests de résistance de la BCE, Eurobank (-7,14%), la Banque nationale de Grèce-BNG (-8%) et la Banque du Pirée (-5,88%) accusaient les plus forts replis à 10H00 GMT.

Ces trois banques grecques figurent sur la liste des établissements ayant échoué aux tests.

Alpha bank, la quatrième banque plus importante du pays, la seule ayant réussi aux tests, perdait 5%.

Parallèlement, le rendement des obligations grecques s’envolait jeudi à 10H30 GMT à plus de 8%.

Lundi, au lendemain de la publication des résultats des tests de résistance, l’indice général (Athex) avait fini avec des pertes de 3,29% tandis que celui des banques avait chuté de 3,77% avant une nouvelle baisse mercredi de 2,67% et 5,68% respectivement.

Il faut dire que les marchés sont rendus encore plus nerveux par les perspectives de sortie de la Grèce hors de la cloche financière sous laquelle l’Union et le FMI l’ont placées il y a cinq ans. Les Grecs aimeraient bien retrouver leur liberté et leur souveraineté, mais personne n’y croit vraiment.

On parie sur le retour de la crise de l’euro en 2015!

Le scénario à la japonaise dans tous les esprits

Face à ces catastrophes en série, la Banque Centrale Européenne semble passer un moment extrêmement difficile. Alors que ses achats « d’actifs sécurisés » devraient commencer, avec l’appui de gestionnaires de fonds(dont Amundi, évoqué récemment sur cette chronique européenne), les gouverneurs de la BCE ont de plus en plus de mal à cacher leur effroi face au désastre économique qui se prépare.

La situation a d’ailleurs valu quelques perles de premier ordre de leur part. Une mention spéciale est à attribuer à notre éminent Christian Noyer, qui ne rate pas une occasion de faire des gaffes. Voici ce qu’il a dit:

« Nous ne prévoyons pas de déflation », a dit le gouverneur de la Banque de France. « Mais bien sûr plus on est proche de zéro, plus on est vulnérable à un choc économique », a-t-il ajouté, en évoquant par exemple l’entrée soudaine en récession d’un grand pays partenaire, un ralentissement global beaucoup plus fort ou une chute très rapide du prix des matières premières.

« Donc on est très mal à l’aise », a poursuivi Christian Noyer.

Mais la palme reviendra cette semaine au gouverneur autrichien Nowotny, qui a concentré en quelques phrases toutes les erreurs de communication possibles et imaginables:

Les responsables de la politique monétaire européenne veulent éviter l’apparition d’un scénario « à la japonaise » combinant croissance faible et inflation basse mais cette éventualité fait partie du débat en cours, a déclaré Ewald Nowotny, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), cité mardi par l’agence de presse autrichienne APA.

Le gouverneur italien considère lui que le risque de déflation est avéré.

Tout ceci ne dit vraiment rien de bon…

La crise ukrainienne reportée au printemps prochain

Les traditions ont décidément la vie longue. Les armées de l’Est ont décidé de prendre leurs quartiers d’hiver en signant un accord sur la dette gazièrede l’Ukraine vis-à-vis de la Russie. Qu’on se rassure toutefois! l’accord est partiel et laisse entier une somme de 2 milliards d’euros sur laquelle un tribunal arbitral doit se réunir l’été prochain à Stockholm. Rendez-vous donc au printemps pour une nouvelle montée en pression, en prévision de laquelle l’Allemagne fait déjà pression sur Gazprom.

Bref, année 2015, année de tous les dangers pour l’Union.

BY · 2 NOVEMBRE 2014

http://www.eric-verhaeghe.fr/semaine-folie-nouveau-guignols-band-europeen/

Un accord gazier qui satisfait Moscou, Kiev et Bruxelles

PAR RAM ETWAREEA/ Le Temps  BRUXELLES 
Gazprom reprendra dès la semaine prochaine ses livraisons de gaz à l’Ukraine payables à l’avance Gazprom reprendra dès la semaine prochaine ses livraisons payables à l’avance à l’Ukraine qui accepte aussi de rembourser sa dette

Alors que les relations entre Moscou et Kiev sont au plus bas, à cause de l’annexion de la Crimée par la Russie et la déstabilisation dans l’est de l’Ukraine par la rébellion pro-russe, Gazprom fournira du gaz à l’Ukraine pour passer l’hiver. En retour, Kiev lui réglera sa dette. A l’issue de longues négociations mercredi et jeudi à Bruxelles, un accord dans ce sens a été signé par le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, et son homologue ukrainien Iouri Prodan ainsi que le commissaire européen à l’Energie, Günther Oettinger. L’Allemand a qualifié l’accord de «première lueur» d’apaisement entre l’Ukraine et la Russie.

Concrètement, Gazprom rouvrira le robinet du gaz, fermé depuis juin, dès la semaine prochaine. Naftogaz, la compagnie d’Etat ukrainienne, lui fera un premier versement de 1,4 milliard de dollars de sa dette. Le deuxième, 1,65 milliard, sera payé avant la fin de l’année. Selon les Russes, les créances s’élèvent à 5 milliards de dollars. Mais ils ont accepté que la somme restante fasse l’objet d’une décision de la Cour d’arbitrage internationale de Stockholm. Au dire d’un cadre européen, les Russes seraient prêts à sacrifier les 2 milliards restants. «Leur intérêt est de pouvoir vendre le gaz à l’Ukraine à long terme», dit-il. Ce secteur contribue à près de 20% au budget de la Russie, dont l’économie subit les conséquences des sanctions de l’Union européenne.

Les deux parties se sont entendues sur un deuxième volet non moins important: le prix. Un accord avait déjà été arrêté à ce sujet lors de précédentes négociations: 385 dollars pour les 1000 m3. La somme a été revue à la baisse d’une vingtaine de dollars en raison de la chute du prix du brut sur lequel celui du gaz est aligné. Il est aussi entendu que les livraisons seront effectuées sous condition de paiement en avance et que l’Ukraine fixera la quantité des importations. Les experts estiment les besoins ukrainiens à 4 milliards de m3 pour novembre et décembre 2014, au coût de 1,5 milliard de dollars.

Trois sources de paiement

Qui va payer pour l’Ukraine? Les 4,6 milliards de dollars (3,1 milliards de dette et 1,5 milliard de consommation pour les deux prochains mois) viendront de trois sources. En premier, l’UE met 950 millions de dollars à la disposition de Kiev. Ensuite, le FMI vient de conclure un prêt de 17 milliards avec l’Ukraine. La première tranche, prévue en janvier, sera versée un peu plus tôt. Enfin, l’entreprise Naftogaz y mettra sa part.

Pour l’UE, cet accord évite une rupture d’approvisionnement, comme ce fut le cas en 2009. Gazprom avait alors fermé le robinet en raison d’une crise avec Kiev. Près de la moitié du gaz russe importé en Europe, soit environ 15% de sa consommation, transite par l’Ukraine.

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e07a2f0e-613e-11e4-802c-cf45623830fa/Un_accord_gazier_qui_satisfait_Moscou_Kiev_et_Bruxelles

Angela Merkel croit désormais possible une sortie du Royaume-Uni de l’UE

Angela Merkel pourrait ne plus chercher à maintenir Londres dans l'UE...
Angela Merkel pourrait ne plus chercher à maintenir Londres dans l’UE… (Crédits : Reuters)
latribune.fr  |  02/11/2014, 10:21  –  360  mots
Selon Der Spiegel, la chancelière allemande estimerait désormais possible une sortie du Royaume-Uni de l’UE au cas où David Cameron persisterait à vouloir imposer des quotas de migrants européens.

Le « casus belli » des quotas de migrants européens

Der Spiegel croit savoir que l’élément déclencheur de la rupture entre Angela Merkel et David Cameron serait la question de la limitation de l’immigration en provenance de l’UE. Le premier ministre britannique a affirmé vouloir mettre en place des quotas de migrants en provenance de l’Union, ce qui serait en opposition avec le principe de la libre circulation qui figure dans les traités.

Selon Der Spiegel, si le locataire du 10 Dowing Street persistait dans cette idée, ce serait pour Angela Merkel, un « point de non retour » et Berlin ne s’efforcerait plus alors, comme aujourd’hui, de maintenir le Royaume-Uni dans l’Union européenne. La chancelière aurait, selon les sources gouvernementales citées par Der Spiegel, informé David Cameron de cette décision dans un entretien en marge du dernier sommet européen de la fin octobre.

Position difficile de David Cameron

David Cameron est sous la pression intérieure du parti eurosceptique UKIP. Pour éviter une exode d’électeurs vers ce parti, le premier ministre britannique est tenté de durcir son discours contre l’UE et les migrants. Mais Angela Merkel demeure le seul vrai appui du Royaume-Uni en Europe. La chancelière avait insisté pour « compenser » la défaite de David Cameron en juin concernant la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, ce qui avait contribué à donner au représentant britannique Jonathan Hill le portefeuille de la finance. Elle avait également soutenu l’idée britannique d’une « réforme » plus libérale de l’UE. Mais ce soutien, qui permettait à Berlin de compenser les critiques franco-italiennes, a apparemment des limites…

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20141102trib5019d44e2/angela-merkel-croit-desormais-possible-une-sortie-du-royaume-uni-de-l-ue.html

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