La police ne peut être laissée en première ligne, seule et désarmée, dans la guerre urbaine qui lui est menée.
La contre-société qui l’attaque, désormais à coups de cocktails Molotov, vise plus généralement la République. Or celle-ci se défile quand le ministre de l’Intérieur qualifie l’autre jour de “sauvageons” les assassins qui ont voulu brûler vifs quatre policiers à Viry-Châtillon. Elle se défile quand elle persiste à considérer la montée en puissance de ces intifadas comme d’anodins mouvements sociaux. Elle se défile quand elle réserve ses critiques à ceux qui dénoncent l’aspect politique de ces soulèvements, souvent soutenus et instrumentalisés par l’islamo-gauchisme. Elle se défile quand elle interdit aux forces de l’ordre, cibles vivantes, de se prévaloir d’une légitime défense proportionnelle aux menaces.
La haine du flic, revendiquée dernièrement sur des affiches de la CGT et reprise ces jours-ci par des tags sur les murs de l’université Panthéon-Sorbonne (“Frapper vite, frapper fort, un bon flic est un flic mort”, etc.) est aussi celle de l’islamisme qui a armé d’un couteau le bras du djihadiste de Magnanville, tueur et égorgeur d’un couple de policiers à leur domicile. La vérité est que l’Etat, conscient du caractère explosif des cités, redoute leur embrasement au premier mort. Mais cet affrontement asymétrique, qui empêche la riposte, annonce la débâcle de la République pusillanime.
Il sera intéressant d’observer le retentissement qu’aura l’appel à manifester le 26 octobre, lancé ce mercredi par un syndicat de police (Unité-Police SGP-FO). “Une marche de la colère policière et citoyenne”, ouverte à la population qui désire soutenir sa police, sera organisée ce jour-là, à Paris et en province. Cette initiative fait suite aux mouvements de colère spontanés de policiers de base qui, après avoir spectaculairement investi les Champs Elysées lundi soir avec leurs voitures de service, ont récidivé cette nuit à Paris, Marseille, Evry, en dépit des rappels à l’ordre de la hiérarchie. La menace initiale du directeur général de la police nationale,Jérôme Falcone, promettant de châtier “les insoumis” n’a visiblement intimidé personne, au contraire. Ce mercredi, Cazeneuve a dû également baisser le ton face à la colère des forces de l’ordre en tentant d’expliquer : “Si j’ai accepté qu’on saisisse l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) ce n’est pas pour entrer dans un cycle de sanctions, c’est pour rappeler des principes”. Reste le tableau offert par le gouvernement : celui d’un pouvoir affaibli comme jamais, incapable de se faire respecter de la canaille et de ceux qui ont mission de la traquer. L’honneur commanderait au ministre de l’Intérieur de démissionner. Mais où est l’honneur, il est vrai, dans ces successions de démissions ?
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2016/10/la-police-ne-peut-etre-laissee.html
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Enfin, ça éclate! la crise du commandement à la police nationale, évoquée dans ces colonnes de longue date, devient une affaire publique. En dehors de leurs organisations syndicales, les policiers manifestent spontanément le soir pour dénoncer l’abandon dans lequel ils se trouvent de la part de leur hiérarchie pour effectuer leurs missions de maintien de l’ordre. Et, une fois de plus, cette même hiérarchie policière manifeste toute son incompétence et son incapacité à gérer la situation…
Le ras-le-bol de Pinot simple flic
Pour tous les grands défenseurs de l’Etat comme solution universelle aux problèmes du pays, l’expression de ras-le-bol à laquelle nous assistons rappelle qu’il n’est pas pire employeur que ce fameux Etat prétendu défenseur de l’égalité et des droits sociaux. Aucune entreprise ne pourrait en effet survivre avec un management aussi éloigné des réalités et autant coupé de sa base.
La hiérarchie policière peut d’ailleurs se targuer de disposer de collaborateurs aussi patients. Ce ras-le-bol aurait pu, et même aurait dû, éclater de longue date.
L’évident abandon des policiers de terrain
Que la hiérarchie policière se désintéresse de sa fonction managériale, qu’elle soit beaucoup plus occupée à faire carrière qu’à garantir la sécurité des citoyens est une évidence qui déchire les yeux. Tous ceux qui vivent dans les quartiers difficiles savent que la police nationale y souffre de graves disparités dans l’affectation des effectifs, dont la hiérarchie policière porte directement la responsabilité, et d’une paralysie quotidienne due au manque d’engagement du management dans la prise de responsabilité.
C’est ainsi que, au jour le jour, l’ordre de la société se délite et qu’un sentiment d’impunité se développe parmi les racailles.
La faillite de la cogestion syndicale
Pour garder le contrôle de la situation sans se remettre au travail, la hiérarchie policière a pratiqué la cogestion syndicale. Le jeu était simple: il consistait à neutraliser le combat syndical en nourrissant une bureaucratie aux ordres. Ce système a retardé l’émergence de la contestation, pour un prix finalement limité.
Il a par exemple conduit à désigner au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) Jean-Claude Delage, secrétaire national du syndicat Alliance Police, syndicat essentiel au fonctionnement de la CGC. Ces petits arrangements expliquent pourquoi la grogne actuelle s’exprime en dehors des organisations syndicales. Lescombinazioni ont leurs limites!
Le sidérant mépris du directeur général de la police national
Personne n’a échappé à cette image sidérante du directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, à l’abri des vitres fumées de sa voiture de fonction, refusant d’entrer en contact avec ses salariés en colère et filant à toute vitesse pour leur échapper. Imagine-t-on un patron de grande entreprise contesté par ses employés donner ce spectacle désolant? On trouverait facilement une troupe de parlementaires pour demander des sanctions immédiates.
Pourquoi l’accepte-t-on d’un haut fonctionnaire? Pouvait-on donner meilleure illustration du mépris aristocratique de la hiérarchie policière pour le flic de base? Pouvait-on mieux démontrer le désintérêt de la hiérarchie pour le management?
Jean-Marc Falcone, symbole de la politisation de la haute fonction publique
Et qui est Jean-Marc Falcone, le directeur général de la police nationale?
Cet homme devenu commissaire de police en 1979 a bénéficié à plein de la politisation de la haute fonction publique. Ancien collaborateur de Jean-Jack Queyranne et de Christian Paul (dont il fut directeur adjoint de cabinet au secrétariat d’Etat de l’Outre-Mer), il est devenu préfet sous la droite. Mais son retour à Matignon en 2012 lui a permis de faire la « culbute » vers la direction générale de la police nationale en 2014, à l’occasion de l’arrivée de Bernard Cazeneuve.
Dans la pratique, Falcone n’est plus « flic » depuis 1990. Est-ce bien raisonnable?
Psycho-rigidité et indifférence comme valeurs managériales
Jean-Marc Falcone porte et déploie manifestement les mêmes valeurs managériales que son ministre Bernard Cazeneuve: psycho-rigidité et indifférence pour ses collaborateurs et pour ses clients finaux que sont les citoyens. On voit bien la technique du « nous sommes infaillibles » et du « circulez, y a rien à voir ». Comme Cazeneuve, Falcone réagit à la contestation spontanée par la menace.
Son choix de ne pas recevoir les manifestants et d’ordonner une enquête administrative pour intimider ceux qui expriment leur ras-le-bol et font usage d’un droit d’expression courant dans le secteur privé donne une démonstration parfaite de ces traits de caractère. « Oignez malins, poignez vilains! ».
La technostructure policière à la manoeuvre
On pourrait se consoler en pensant que le phénomène est lié à une majorité parlementaire. Les débats qui ont suivi les événements de Viry-Châtillon ont malheureusement montré que le problème ne tient pas à une majorité politique de circonstance, mais aux manoeuvres d’une technostructure en bonne et due forme. De droite comme de gauche, la technostructure policière a pris le contrôle de l’appareil d’Etat et en a fait sa chose.
Le contrôle citoyen n’y a manifestement plus sa place. Dans une période marquée par la menace terroriste, cette situation pose un vrai problème…
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