Art de la guerre monétaire et économique

Ron Paul, Trump, promesses  : politique inflationniste à la Réserve fédérale

Donald Trump se fait attendre en matière de retour à une politique financière solide. Alors que le candidat avait promis de soutenir la ligne défendue par l’ancien représentant texan républicain et libertarien Ron Paul, qui exige depuis longtemps un audit de la Réserve fédérale (« Fed »), le président n’a toujours rien entrepris en ce sens. Et la liste des personnalités susceptibles d’être nommées par lui à la tête de la Fed montre que les partisans d’une monnaie saine, tel Ron Paul, risquent d’être déçus par rapport à ses promesses. Désignée pour présider le Conseil des gouverneurs de la Fed par Barak Obama en 2014, Janet Yellen, qui a poursuivi une politique d’assouplissement quantitatif massif et inflationniste, créant ainsi une bulle monétaire historique, termine son mandat en 2018.

Pour succéder à Janet Yellen, des hommes de Morgan Stanley (Kevin Wash) ou Goldman Sachs (Gary Cohn)

Sur fond de défiance croissante face à l’émission monétaire opérée depuis la crise de 2008, et alors que certains Etats reviennent à l’étalon-or, Ron Paul s’inquiète, sur le site de son Institute for Peace and Prosperity : « Cette semaine, le président Trump a révélé le nom des cinq candidats en lice pour le poste de président de la Réserve fédérale. Malheureusement, mais sans surprise, tous les cinq entretiennent des relations fortes avec l’établissement financier et politique. » De fait, on trouve sur cette liste le banquier de chez Morgan Stanley et ancien gouverneur de la Fed, Kevin Wash ; un autre gouverneur et ancien haut-fonctionnaire sous le président George H. W. Bush, Jerome Powell ; et Gary Cohn, directeur du Conseil national économique de Trump et ancien président de Goldman Sachs. Paul écrit : « Tous les candidats potentiels de Trump poursuivront probablement la politique actuelle de la Fed. » C’est-à-dire une inflation de la masse monétaire. Malgré ses critiques répétées durant la campagne présidentielle de 2016, Trump ne semble d’ailleurs pas avoir exclu de maintenir Janet Yellen. Alors qu’elle a poursuivi la politique de rachat d’actifs qui avait déjà fait tripler la masse monétaire entre 2008 et 2013, le président l’a même félicitée d’être une « avocate des taux d’intérêt bas ». Pour Ron Paul, si « le président Trump se rallie au statu quo en matière de politique monétaire, cela pourrait se révéler fatal à la fois à sa présidence et à l’économie américaine ».

Depuis sa création en 1913, le rôle de la Fed sur l’inflation agite les Etats-Unis – d’où les promesses de Trump

Depuis sa création en 1913, la question du rôle de la Fed agite les Etats-Unis. Ses créateurs avaient affirmé ne pas en faire une « banque centrale », face à l’opposition historique des Américains qui avaient déjà mis fin à l’existence de la First Bank of the United States en 1811, puis de la Second Bank of the United States en 1836, deux essais manqués de banque centrale dans un pays de nature profondément fédérale. Steve Byas, dans thenewamerican, rappelle que « Depuis sa création l’entité Fed a été largement responsable à la fois des augmentations (inflation) et des réductions (déflation) des masses monétaires ». Pour cela, elle s’est servie d’outils tels que la fixation du taux d’escompte, rémunération que la Fed impose aux banques qui sont membres. Quand la Fed le baisse, elle permet aux banques de prêter plus, mettant plus de monnaie en circulation. Rappelons que les « agrégats monétaires » comportent la monnaie en circulation et les comptes courants (M1), l’épargne des ménages, livrets et dépôts à moins de deux ans (M2) et les instruments des entreprises négociables sur le marché (créances à moins de deux ans, etc.). Une baisse des taux entraîne généralement une hausse des prix supérieure à ce qu’elle serait sans cela, résultat de la politique inflationniste de la Fed et non sa cause.

La politique inflationniste de Janet Yellen à la Fed pourrait se perpétuer

Le consensus des économistes et politiciens partisans de la politique de la Fed est qu’une telle inflation favorise la croissance. Aujourd’hui, sans intervention de la Fed, les prix tendraient à baisse, comme à la fin du XIXe siècle, entraînant une hausse du niveau de vie des Américains moyens. « Mais plutôt que de favoriser le niveau de vie, l’inflation causée par la Fed empêche les prix de baisser, rendant plus difficile la vie des citoyens », écrit Steve Byas. Augmenter la masse monétaire est la définition même de l’inflation, et l’argument de la Fed consiste à dire qu’elle combat ainsi une tendance déflationniste, cauchemar des économistes. Mais si la quantité de monnaie augmente trop, sa valeur baisse et le pouvoir d’achat aussi. Rappelons que la Fed était âgée de moins de vingt ans, en 1929, quand s’effondra l’économie américaine. Depuis lors, les envolées de croissance pilotées par la Fed ont mené à des récessions en série. L’explosion des crédits immobiliers aux ménages peu solvables, imposés aux banques par l’administration démocrate de Bill Clinton en synergie avec la Fed, a entraîné l’effondrement de 2008.

Ron Paul prône un président de la Réserve Fédérale qui laisse le marché déterminer les taux d’intérêt

Ron Paul prend l’exact contre-pied : « Trump ferait bien de nommer un patron de la Fed qui suive les enseignements de l’Ecole autrichienne d’économie et comprenne que la seule chose que la Fed puisse être autorisée à faire pour stabiliser l’économie est de laisser les corrections se réaliser d’elles-mêmes ». Ron Paul ne désespère d’ailleurs pas, au vu des initiatives prises dans plusieurs Etats. « L’Arizona vient d’adopter une loi reconnaissant un pouvoir libératoire à l’or, l’argent et d’autres métaux précieux. Le Wyoming examinera un projet de loi allant dans le même sens l’année prochaine », écrit-il. Et il appelle de ses vœux un ultime retour à la raison de Donald Trump pour qu’il nomme à la Fed une personne convaincue que c’est au marché de déterminer les taux d’intérêts. Byas commente : « Ce quelqu’un pourrait s’appeler Ron Paul… »

Matthieu Lenoir

http://reinformation.tv/trump-promesses-reserve-federale-politique-inflationniste-janet-yellen-lenoir-76393-2/

Après Bullard, qui a avoué que les modèles de la FED concernant l’inflation semblent ne plus fonctionner, c’est au tour de Janet Yellen herself d’émettre ses propres doutes. C’est ce que nous apprend cet article de John Crudele du New York Post, l’un des rares journalistes se risquant sur les médias dominants à évoquer ce genre de bombe…

« Cela fait des années que je vous dis que les chiffres de l’emploi produits par le gouvernement américain induisent les gens en erreur. Ils leur font croire que l’économie se porte mieux qu’en réalité.

Aujourd’hui, la présidente de la FED Janet Yellen est enfin d’accord ! Yellen, qui s’exprimait devant la National Association of Business Economics le 26 septembre, a déclaré :

»Mes collègues et moi-même avons peut-être mal jugé la vigueur du marché de l’emploi, le degré auquel les attentes d’inflation à long terme sont en adéquation avec notre objectif d’inflation, ou même les forces fondamentales qui déterminent l’inflation. »

Voilà ce qu’elle a dit. Des sites alternatifs ont relayé cette déclaration, mais aucun grand journal ne l’a fait. La portée de l’aveu de Yellen ainsi que ses conséquences a également été ignorée des médias télévisés.

Il s’agit pourtant d’un aveu très lourd. En bref, cela signifie que la FED s’est complètement plantée en pensant que l’économie américaine est, comme Yellen l’a souvent répété, au quasi plein-emploi.

Mais voilà la cerise sur le gâteau : non seulement elle a surestimé la vigueur du marché de l’emploi, mais elle a aussi sous-estimé l’inflation.

La grande question est de savoir si Yellen a mal interprété les chiffres, ou si elle a interprété des chiffres erronés. Cela va leur prendre des années pour trouver la réponse, mais je vous livre ma petite idée sur la question.

Toute personne qui vit dans le monde réel sait pertinemment bien que le taux de chômage est bien supérieur aux 4,2 % annoncés par le Labor Department. La croissance de l’emploi, année après année et comme je n’ai cessé de le répéter, est principalement alimentée par des estimations et des ajustements que l’on doit à des statisticiens de l’État qui ne vivent apparemment pas dans le monde réel.

Sans mentionner que l’économie a créé des emplois pourris, mal payés qui sont loin de remplacer les bons jobs qui ont disparu durant la dernière récession. (…)

Yellen et ses collègues ne cessent de se lamenter à propos de l’inflation trop basse, et de leur incapacité à trouver une explication vu la soi-disant vigueur de l’économie. (…)

S’il y avait si peu de chômage, les salaires seraient en hausse. En cas de revenus en hausse, les travailleurs consommeraient. Et en cas de consommation, le prix des biens et des services augmenterait. On aurait donc de l’inflation.

Les gens qui vivent dans le monde réel savent non seulement à quel point le marché de l’emploi est faible, mais aussi que le taux d’inflation annuel est plus élevé que les moins de 2 % rapportés par le gouvernement.

Celui-ci a recours à des pratiques frauduleuses pour la sous-estimer, par exemple en supposant que les consommateurs passeront du steak au steak haché pour éviter la hausse des prix. (…)

Nous allons probablement découvrir que les États-Unis sont en train de vivre une version moderne de la stagflation : une économie en stagnation qui connaît de l’inflation. Soit le pire des 2 mondes.

Espérons que lorsque le prochain patron de la FED sera nommé, il ou elle fera le ménage. (…) Mais avant cela, Yellen fera probablement une dernière chose : relever les taux en décembre, même si la FED prend des décisions sur base de chiffres qui ne lui permettent pas de connaître l’état de l’économie.

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EN BANDE SON : 

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