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Politique Friction du Dimanche 12 Octobre 2014 : Plaidoyer pour un moratoire politique et social Par Bruno Bertez

Politique Friction du Dimanche 12 Octobre 2014 : Plaidoyer pour un moratoire politique et social Par Bruno Bertez

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Les valses hésitations, les rumeurs, annonces, démentis et reculades du gouvernement se multiplient dans tous les domaines: professions libérales, écotaxe, allocations familiales, réforme des allocations chômage, pour ne citer que quelques exemples. Nous pensons que ceci est à la fois un symptôme des dysfonctionnements des gouvernants et en même temps l’une des causes de ses échecs.

A chaque volte-face, le gouvernement non seulement perd la face, mais il abandonne de la crédibilité. Il abandonne de la crédibilité face aux Français ce qui est grave, mais surtout face à l’étranger ce qui l’est encore plus, car il a besoin de montrer sa force et sa bonne foi dans les négociations en cours au plan européen sur son budget. Le succès des demandes françaises auprès de ses partenaires européens passe par la confiance en la parole donnée. Un pouvoir aux abois, qui se déjuge sans cesse, n’est pas un interlocuteur adulte, on le traite comme un enfant.

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Le point le plus important n’est même plus le chômage, c’est l’amont du chômage, l’activité économique. Non seulement il n’y a pas de croissance, mais en plus il y a régression, récession subreptice.

La France a fait un mauvais deal avec les pays du Nord et singulièrement les Allemands: elle a promis des réformes tous azimuts en échange du « bourreau encore un instant »du couperet de la réduction des déficits. C’est un calcul d’Enanistes, de fonctionnaires, de nantis, qui ignorent tout de la vie du pays, du comportement des gens. Il ne se passe pas de jour sans qu’un pétard de réforme soit lancé sous les pieds du peuple. Un jour on veut changer ceci, le lendemain non, c’est autre chose. Résultat tout le monde vit sous la menace, de ce que l’on appelle le régime de l’instabilité institutionnelle. Institutionnelle ou réglementaire.

Il n’y a aucune catégorie sociale à l’abri, chacun est, jour après jour menacé. Et comme il s’agit de réformes, nous ne sommes pas dans le conjoncturel, nous sommes dans le structurel, le fondamental de la vie des gens. Que se passe-t-il? Ils s’inquiètent sont aigris, se braquent et en quelque sorte ils se mettent en grève, ils font le gros dos, non sans avoir au passage accumulé une bonne dose de ressentiment. Ce n’est même pas calculé, volontaire, ce n’est pas la politique du pire, c’est de l’adaptation pure et simple. Le tissus social se délite, les rouages grincent, il n’y a plus d’huile, il n’y a que de l’eau, pire de l’acide.

Nous avons toujours dit et répété que la priorité de l’action des gouvernants devrait se résumer à « please, no harm », s’il vous plait ne faites pas de tort, pas de dégâts. Or c’est ce qu’ils accumulent: les dégâts. Alors que spontanément les choses ne sont pas faciles, ils en rajoutent, ils vibrionnent, nuisent de tous côtés et sans résultat.

Une réforme, même quand elle est opportune ne produit des effets que sur le moyen d’abord, puis long terme ensuite. Il n’y a pas de miracle pour qui connait la vie économique, l’épaisseur des habitudes, des institutions et des processus. Ce sont les idiots déconnectés du réel qui croient aux résultats immédiats, aux miracles; les vrais gestionnaires connaissent le poids de ce qui existe et ils savent que dans un premier temps, le négatif l’emporte toujours sur le positif. Les vraies réformes ne peuvent être faites que dans les cycles de prospérité. Quand il y a du grain à moudre disait Bergeron qui vient de nous quitter. Nous en profitons pour saluer la mémoire d’un homme bien.

Il faut proclamer un moratoire, moratoire fiscal, moratoire des réformes, moratoire des agressions contre les Français. Un moratoire jusqu’à la fin du mandat de l’actuel Président, il faut cesser de finasser, d’optimiser, de coller aux imbécillités des communicants et des stratèges de cabinet. Bref il faut reconnaitre que l’on ne sait pas, que les Allemands ne savent pas, que l’on est un homme normal et que dès maintenant, on s’en remet à la sagesse et au sens civique, républicain de chacun.

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BRUNO BERTEZ Le Dimanche 12 Octobre 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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