Etats-Unis

WSJ : La Fed ne doit pas prolonger ses taux actuels

WSJ : La Fed ne doit pas prolonger ses taux actuels

Une mauvaise idée se démarque parmi les diverses possibilités qui seraient actuellement examinées par la Réserve fédérale des Etats-Unis, dans le cas où elle déciderait que sa politique de taux d’intérêt proches de zéro – mise en place de longue date – n’est pas suffisante pour stimuler une économie américaine récalcitrante. 

PLUS/MOINS DE TAUX ZERO EN SUIVANT :

L’option en question, mentionnée jeudi par un article de Neil Irwin, du Washington Post, est que la banque centrale américaine pourrait s’engager publiquement à maintenir encore les taux d’intérêt à court terme au niveau d’urgence compris entre zéro et 0,25%.

Pour paraphraser le point de vue d’un dissident isolé au sein du comité de politique monétaire, le président de la Fed de Kansas City Thomas Hoenig, cette urgence dure depuis maintenant bien longtemps.

T.Hoenig préconise de relever les taux d’intérêt au niveau encore très accommodant de 1%, puis d’attendre et d’évaluer l’impact de ce resserrement. Mais cette décision, certainement raisonnable, n’est pas près d’être adoptée.

N.Irwin soutient dans le Washington Post que ce qui est envisagé est une extension de la « période prolongée » de maintien de taux faibles par la Fed. Il précise que la banque centrale envisage « de donner de plus amples détails sur les conditions économiques qui conduiraient à relever les taux ». Mais il est sûr que certains banquiers centraux s’y opposeraient en raison des limites qui pèseraient alors sur la flexibilité future de la politique de la Fed, ajoute N.Irwin.

Reste à espérer qu’il y ait des objections. Actuellement, ceux qui prévoient un quelconque relèvement des taux avant la mi-2011 sont déjà rares. Alors avec un tel scénario, les taux d’intérêt à court terme pourraient bien rester proches de zéro pendant plus de deux ans.

Il est certes louable que la Fed, comme le reste du monde, se rende compte du ralentissement apparent de la trajectoire de croissance de l’économie américaine, d’une croissance lente à une croissance très faible.

Une croissance très faible n’est pas une bonne chose. Elle ne permet pas une nette baisse du chômage, ce qui à son tour entrave toute progression de la croissance autre que marginale. Dans ces conditions, la Fed doit réfléchir à un plan B.

Mais, si la Réserve fédérale doit évaluer les possibilités qui s’offrent à elle dans un scénario d’affaiblissement de l’économie, il faut qu’elle s’abstienne de lancer une nouvelle offensive. La banque centrale a fait globalement ce qu’elle pouvait, et en faire plus reviendrait à injecter des liquidités dans le système économique sans le moindre effet sur la croissance; cette initiative n’aurait pour conséquence que de la faire paraître faible et de démoraliser la population.

L’économie est engagée sur la voie d’un désendettement majeur. Ce processus lent, pénible et nécessaire va restreindre la croissance pendant un certain temps. Mais il n’existe pas de raccourci. Tenter d’en prendre à ce stade aurait un impact encore plus néfaste à terme.

-Neal Lipschutz, wall street journal juil10

1 réponse »

Laisser un commentaire