1984

#USA #UE #RUSSIE | Le nouveau Débarquement US en Europe

On annonce le regroupement de 37000 soldats dont 20000 américains en Europe pour avril-mai 2020, comme au bon vieux temps de la guerre froide. Pour quel motif?

«L’intervention russe en Ukraine en 2014 a contraint le Pentagone à se reconcentrer sur la défense de l’Europe et la manière de faire traverser l’océan aux troupes américaines en cas de crise.»

Budget de ce Débarquement bis? Une broutille: à peine 340 millions de dollars…

On ne doute pas que Greta attendra de pied ferme sur la plage pour dresser le bilan carbone de l’excursion et figer l’armada sur place, de son célèbre «how dare you?».

Le pompon, c’est que cet exercice est présenté par le communiqué officiel du commandement US en Europe (Eucom) comme une montée en puissance du programme Atlantic Resolve, dont ce même communiqué indique qu’il est financé par l’Initiative de Défense Européenne!
Et les pauvres Européens qui croyaient benoîtement que cette «initiative de défense européenne» servait à s’affranchir de la tutelle militaire américaine…

On notera au passage que ce n’est pas une opération de l’OTAN mais bien un exercice américain pur et dur, assorti de quelques troupes d’appoint sous commandement US direct. Même si, au détour d’une phrase, on lit qu’il s’agit de contribuer à un objectif de l’OTAN en matière de niveau de préparation.

Dernière remarque, ces exercices s’accompagnent depuis quelques années de la demande très insistante des princes militaires américains à leurs obligés européens de bien vouloir offrir la libre circulation intérieure aux convois et aéronefs américains, ce qu’ils dénomment un Schengen militaire

Bref, la «souveraineté militaire européenne» se réduit concrètement à un fonds d’appoint pour l’entretien du mastodonte américain.

L’invasion de la Syrie et l’écrasement des forces kurdes, assortis d’un chantage aux migrants, ne sont qu’une goutte de plus dans un vase déjà trop plein. La question de l’expulsion de la Turquie de l’OTAN s’est déjà posée lorsque le Sultan a décidé de s’approvisionner en armes auprès de la Russie.

Le problème, c’est que l’exclusion d’un membre n’est pas prévue par la Charte atlantique. Il faudrait pour cela amender celle-ci. Or les décisions de l’OTAN se prennent à l’unanimité et il y a peu de chances que la Turquie approuve une nouvelle mouture destinée à l’exclure.

Si pénible que cela soit, les Américains et leurs alliés européens vont bien devoir se résoudre à une looongue cohabitation avec l’Empire ottoman…

Le monde occidental vibre d’indignation face aux exactions des milices islamistes alliées à la Turquie dans son invasion de la zone kurde en Syrie. Exécutions de prisonniers, décapitations de cadavres assassinats de personnalités politiques pacifistes et de journalistes… tout y passe. Dans la presse américaine, les officielles dénoncent des bandes «folles» d’«assassins, de bandits et de pirates qui devraient être balayées de cette terre», etc.

Le problème, c’est que ces assassins et ces bandits n’étaient pas des psychopathes ramassés dans la rue. Un grand nombre provenaient de l’Armée syrienne libre, autrement dit de ces «rebelles modérés» armés par la CIA et vantés par les médias occidentaux.

Un rapport de recherche publié récemment par un think tank turc favorable au gouvernement, SETA, dresse un tableau sidérant de la collaboration US avec ces bouchers:

«sur les 28 factions [composant les forces mercenaires turques], 21 étaient soutenues auparavant par les USA, et trois via le programme anti-DAESH du Pentagone. 18 de ces factions étaient équipées par la CIA via… une chambre d’opération conjointe des “Amis de la Syrie” soutenant l’opposition armée. 14 factions sur les 28 avaient également reçu des missiles guidés antichars TOW américains.»

Bref, on retrouve dans la zone «nettoyée» du nord de la Syrie tout ou presque de ce que les médias et les politiques occidentaux considéraient «fréquentable» et «démocratique». Y compris les incontournables Casques blancs, pressentis pour le Nobel de la Paix, dont la présence n’a nullement empêché les massacres, loin de là…

Source: Max Blumenthal, The Gray Zone.

EN BANDE SON :

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