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AIE : l’Europe devra réduire sa consommation de gaz de près d’un tiers

AIE : l’Europe devra réduire sa consommation de gaz de près d’un tiers

Au cours du premier trimestre de l’année prochaine, les pays de l’Union européenne devront réduire leur consommation de gaz naturel jusqu’à 30 % en prévision d’un arrêt complet des flux de gaz russe, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Le directeur de l’AIE, Fatih Birol, a déclaré mardi qu’ »un arrêt complet des livraisons de gaz russe à l’Europe pourrait entraîner des niveaux de remplissage des stockages bien inférieurs à la moyenne avant l’hiver, laissant l’UE dans une position très vulnérable. »

« Dans le contexte actuel, je n’exclurais pas une coupure complète des exportations de gaz de la Russie vers l’Europe », a-t-il déclaré.

Invoquant des problèmes techniques liés au gazoduc Nord Stream, la Russie a réduit de 60 % les flux de gaz vers l’Allemagne au début du mois de juin.

Les plans visant à renforcer le remplissage des réservoirs de stockage de gaz naturel en Europe ne résisteraient pas à une interruption complète des exportations russes si elle devait se produire d’ici le quatrième trimestre de cette année.

D’ici le 1er novembre, les stocks de gaz de l’Union européenne devraient être remplis à 90 % ; toutefois, une interruption complète des approvisionnements par la Russie réduirait considérablement cette proportion, ce qui entraînerait une nouvelle flambée des prix du gaz naturel, qui ont déjà triplé en glissement annuel, selon Bloomberg, citant les chiffres de l’ICE Endex.

Les prix européens du gaz naturel sont restés stables de lundi à mardi, en partie grâce à la reprise du flux de gaz russe par le gazoduc TurkStream, qui était en maintenance. Ce gazoduc a une capacité de 31,5 milliards de mètres cubes, rapporte Bloomberg.

Mardi, les contrats à terme sur le gaz néerlandais ont baissé de 0,2 % à la clôture.

Les prix du gaz naturel en Europe ont également été stabilisés mardi par de nouvelles estimations de la demande, qui pourrait connaître une baisse en raison d’un temps plus ensoleillé qui peut mieux soutenir l’énergie solaire.

[Note : Mercredi, le prix du gaz naturel européen s’est accéléré à nouveau, les craintes s’étant accrues après l’invitation officielle de la Suède et de la Finlande à rejoindre l’OTAN. L’EU NatGas se négocie maintenant à une prime de 100% par rapport à l’US NatGas (en équivalent baril de pétrole)…].

Cela ne suffit pas à calmer les nerfs en Allemagne. La semaine dernière, les autorités allemandes ont prévenu que le pays risquait de devoir rationner l’utilisation du gaz, ce qui aurait un effet dévastateur sur l’économie. Le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, a déclaré que le pays était entré dans le « deuxième niveau d’alerte » de son plan d’urgence pour le gaz.

« Même si nous ne le ressentons pas encore, nous sommes au milieu d’une crise du gaz. À partir de maintenant, le gaz est un bien rare », a déclaré M. Habeck dans un communiqué, rapporte Fortune.

Traduction d’Oil Price par Aube Digitale

Rationaliser les différents secteurs

Les membres de l’UE se pressent à toutes les sources pour remplir leurs stocks de gaz naturel en prévision de l’hiver, mais surtout d’une possible coupure des exportations russes. Il leur faudra encore plusieurs semaines pour y arriver, de sorte que si Moscou coupait prochainement ses robinets, l’Europe serait contrainte de faire des choix et de rationaliser l’accès au gaz naturel.

Les industries seraient très certainement les premières touchées, suivies par les ménages durant la période estivale, afin de remplir les stocks, mais aussi de continuer l’approvisionnement de secteurs capitaux tels que les centres de soin. Il faut également ajouter que les prix deviendraient « considérablement plus élevés ».

L’Europe est en passe d’atteindre les 90% de ses capacités de stockage d’ici le 1er novembre, mais avec une coupure des exportations russes, ce chiffre pourrait ne pas dépasser les 75%, selon Bloomberg. Dans certains pays, le risque de pénuries plane, même si l’Union européenne souhaite conserver une certaine solidarité entre ses membres. Difficile d’imaginer que cette dernière puisse tenir tout l’hiver si le gaz venait effectivement à manquer. Reste à voir si les autres fournisseurs de l’UE parviendront à compenser au mieux l’arrêt des exportations russes.

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