Douce France

Je ne suis pas Charlie Par Bruno Bertez

Je ne suis pas Charlie  Par Bruno Bertez

Comme vous vous en doutez, j’ai longuement hésité avant d’écrire ces quelques lignes. Prendre le contre-pied, s’opposer frontalement à un mouvement de masse, c’est être plus que téméraire, c’est être inconscient. 

Certains diraient même que le titre que je choisis est une provocation. Je ne le conteste pas car, comme les caricaturistes et journalistes de Charlie Hebdo, je pratique moi-même la caricature. Je force le trait, j’exagère, je grossis, pour frapper, pour retenir l’attention et ainsi, mieux convaincre. 

Le grand mouvement « Je suis Charlie » a quelque chose de dégoûtant. Qu’est-ce que cela veut dire « Je suis Charlie » ? Cela veut dire, je me prends, je me mets à la place de ceux qui ont mené un combat. Je ne précise pas le combat car ce combat était multiple. Ce qui est sûr, c’est que c’était un combat contre l’esprit dominant, contre la bêtise, contre la pensée unique, contre le conformisme. Je ne retiens pas des gens de Charlie Hebdo qu’ils étaient journalistes car je n’ai pas le sentiment, mais je peux me tromper, que leur intention première était d’informer. Je pense, qu’avant tout, ils voulaient bousculer, démystifier, chambouler, ils voulaient renverser des statues, faire bouger. C’était des iconoclastes. Pour moi, plus que des journalistes, c’était des combattants. Des combattants d’une certaine forme de liberté que je confonds pas avec la liberté de la presse. Certains propos de leurs dirigeants vont dans ce sens. 

Dans le combat qu’ils ont mené, on ne peut pas dire qu’ils étaient bien nombreux. Non seulement, ils n’étaient qu’une poignée, mais leur journal était diffusé à 30.000 exemplaires, c’est peu. C’est peu pour vivre, c’est peu pour progresser, c’est peu pour influencer. Les gens de Charlie Hebdo étaient donc, pour moi, des combattants, mais des combattants relativement isolés. Qui leur a apporté du soutien dans leurs différents combats et, en particulier, dans celui qui a causé leur perte. Bien peu. La  masse, la foule, les politiques, tous ces gens ont plutôt eu tendance à prendre leurs distances avec Charlie Hebdo lorsqu’ils ont publié ces pages sacrilèges sur l’Islam. Bien peu l’ont soutenu ou popularisé son combat quand il s’en est pris à la Charia. 

Que dire sur leur protection. Inadéquate, réduite à un minimum. Leur protection était purement formelle, cosmétique, un peu comme pour faire semblant. Derrière le dispositif, si on peut le qualifier ainsi, il n’y avait nulle réflexion, nulle tentative de prévenir efficacement. 

Charlie Hebdo était bien seul quand il était vivant, mais ils sont tous là, maintenant qu’ils sont morts. Ils sont tous là, ceux qui, selon moi, ont contribué au triste destin de Charlie Hebdo. Si Charlie avait été soutenu par un milieu favorable, par une opinion publique courageuse, ils seraient certainement encore vivants. Il faut oser, me semble-t-il, trouver scandaleux ce reversement de l’opinion et des pouvoirs et dire que c’est quand on est en vie que l’on a besoin de soutien, et non pas quand on est mort. Malgré leur grande ampleur, les manifestations actuelles ont quelque chose de dérisoire et j’avoue que c’est en raison de la honte qu’elles m’inspirent que j’ai écrit ces quelques lignes. Les Français sont plus prompts à agiter des petits panneaux, ce qui ne leur coûte rien, qu’à se lever et à se battre pour les vraies libertés. 

Je suis étonné de la discrétion dont on fait preuve à l’égard de l’un des meilleurs d’entre eux, Bernard Maris, cet économiste non-conformiste. Bernard Maris était un économiste d’exceptionnelle qualité. La preuve, il s’était montré ces derniers temps capable de dépasser l’économisme et de l’intégrer dans une réflexion beaucoup plus vaste, philosophique et sociologique. Si l’on avait fait autour des travaux de Bernard Maris ou autour de ses chroniques signées « Oncle Bernard » autant de tapage que l’on en fait maintenant, le débat économique français aurait été porté à un niveau supérieur à ce qu’il est maintenant. On serait rentré dans le vif du sujet. Mais Bernard Maris, ses travaux d’économiste, la récente évolution de sa pensée, tout cela n’intéresse personne car ce n’est pas récupérable. En parler maintenant dérangerait ceux qui orchestrent la grande mystification en cours. 

La grande mystification en cours, c’est celle de l’Union Nationale. Quel rapport y a t’il entre ce qui est intervenu mercredi dernier et l’Union Nationale, Grand Dieu ? Aucun. Absolument aucun. L’appel à l’Union Nationale est une escroquerie de communiquant politique : il s’agit de saisir l’opportunité de faire oublier une politique désastreuse, aussi bien de droite que de gauche, une politique qui divise. C’est cette politique qui divise, qui fragmente, qui disloque le corps social qui, précisément, nourrit le terreau sur lequel on peut semer le terrorisme. Le terrorisme prospère si les conditions lui sont favorables. Or, précisément, les politiques actuelles isolent les gens, renforcent les égoïsmes, brisent les liens sociaux et les solidarités spontanées. Je ne vise pas cette solidarité de façade que les politiciens ne cessent d’invoquer pour justifier leurs politiques scélérates. La politique intérieure est désespérante au sens fort, elle tue tout espoir. La politique extérieure est encore pire ; elle fabrique des ennemis. Certains réels, d’autres imaginaires. Cette politique étrangère se confère le droit de bombarder, de tuer sans discernement, de démoniser des populations entières avec l’aide d’un vocabulaire et de discours irresponsables. 

Je n’ai aucune idée de la personnalité des assassins. Ce sont eux qui ont tué, cela aurait pu en être d’autres. Les conditions sont prêtes, elles sont réunies pour que la barbarie se propage. Jusqu’à présent, les Français bien-pensants ont fermé les yeux ; pour eux, la barbarie, c’est ailleurs, mais l’action criminelle de ceux qui ont opéré devrait leur rappeler que la barbarie peut aussi faire ses ravages chez nous.  

Je ne vois personne dans les milieux responsables ou dans les médias qui comprenne que ces événements terribles devaient mériter mieux qu’une action publicitaire et qu’ils imposaient au contraire que l’on fasse progresser la conscience des Français, que l’on pose les vrais débats. Que l’on s’adresse à l’intelligence. Non. Ce qui a été choisi, c’est de massifier, de resserrer les rangs du troupeau. La démarche de Charlie Hebdo, qui a toujours été de lutter contre le troupeau, contre la bien-pensance, s’est trouvée trahie dès l’instant même de l’assassinat. Ils ont été assassinés une seconde fois. Politiciens de droite, de gauche, journalistes, commentateurs, ils sont tous complices pour dissimuler et enterrer les vraies questions, tous complices pour mettre le couvercle de l’émotionnel imbécile sur les questionnements qui s’imposent. 

Aux proches des victimes, à ceux qu’ils aimaient et qui les aimaient, je veux dire toute ma compassion. Je veux dire également toute mon admiration pour la démarche  qui animait l’équipe de Charlie Hebdo, sa révolte et son courage. Les contenus de leur journal, leurs idées, leur art, étaient le leur et ils avaient choisi d’aller jusqu’au bout.  Les admirer, ce n’est pas approuver toutes leurs idées et tous leurs choix, c’est saluer avec respect leur démarche.  Ils n’étaient pas inconscients, ils connaissaient les risques auxquels ils s’exposaient. Ils avaient décidé de monter sur les barricades. Ils en sont morts.

Bruno Bertez Le 9 Janvier 2015

209 réponses »

  1. Non, tout n’est pas dit. J’apprécie la rection à contre courant qui est parfaitement approprié dans les débat idéologiques, et respecte profondément le débat. Mais avant de balancer de grandes idées humanistes et de prétendre que personne n’a rien compris et ignore son prochain jusqu’à ce qu’un événement ne survienne devant sa portee (jolie façon de se réappropriait la ‘sage pensé’), j’aimerai souligner que toutes les réactions dans le monde sont avant tout l’expression de la vive émotion qu’à suscité ce carnage. ‘Je suis Charlie’ ne veut pas simplement dire que j’incarne ou approuve tout ce que Charlie Hebdo a publié jusqu’à présent, et que je suis une sale lâche parce que j’aurais pu me réveiller avant le drame. Non, ça veut dire que je suis émue et je me sens attaquée

    • Moui. La mort c’est mal.

      Nan mais sérieusement.. La formule « Je suis Charlie » est une tromperie intellectuelle. Compâtir n’est pas adhérer. Ce qui gonfle, c’est la récupération supersonique du sujet par nos politiques. J’espère qu’on évitera le Patriot Act. On peut vraiment s’attrister du sort des victimes sans adhérer à leur cause. Il y a des unes et des dessins de Charlie Hebdo qui m’insupportent. Donc perso, non, je ne suis pas Charlie.

  2. Bravo pour votre courage.
    La liberté d’expression est pour la plupart une réalité variable. Aujourd’hui on revendique cette liberté, mais hier pour Dieudonné (que je n’apprécie pas du tout) ou Zemmour (que je n’apprécie pas plus), on s’acharne à les faire taire.
    La liberté d’expression ne peut pas proposer de demi-mesure, sinon ce n’est plus une liberté.
    On voit parfaitement comment on oppose la censure à la liberté d’expression en niant l’essentiel : l’instruction et la vertu de l’intelligence.

    • il me semble que Dieudonné nie le génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale….ça n’a rien à voir avec la liberté d’expression là. Charlie Hebdo ne revendiquait rien, il mettait en avant ce qu’ils trouvaient être des absurdités….libre après justement à chacun d’être d’accord ou pas…..mais pas de les buter (pour être crue)

      • nan nan
        Dieudonné n’a jamais nié le génocide. Vous devez parlez d’un sujet que vous ne connaissez pas

        • Mais c’est justement ça la liberté d’expression! Si vous commencez à filtrer entre ce que vous considérez comme valable ou pas, comme choquant ou pas, comme délirant ou pas, vous n’êtes plus pour cette liberté.

  3. Bel article, je retrouve des idées que je pense.
    je me sens Charlie mais pas comme beaucoup d internautes, je lisais très régulièrement le journal depuis mon adolescence, je suis très affectée par la perte de toutes ces personnes, je ne suis pas forcément comprise mais qu importe… Je me sens impuissante et aimerai aider les survivants, les proches…
    c’est un symbole qui a été touché, c’est une liberté…
    je suis sur Twitter et j’ai envie de vomir en lisant certains tweets de gens se disant Charlie mais font des amalgames, prônent la haine et la peur…
    dimanche j irai à la manif mais pas à cause des politiques mais pour moi, parce que j en ai besoin
    la réaction de certains politiques me dégoutent et je veux me battre, continuer le combat même si je me sens désarmée…
    depuis que les barbares sont morts j’ai vu que ce mouvement de »solidarité » de moutons comme vous dites s essouffle déjà… 🙁
    je vous conseille de regarder (sauf si vous l avez vu hier) le film reportage »caricaturistes fantassins de la démocratie »
    j’ai l impression que peu de gens l ont regardé hier sur France 3…
    bref, merci de votre article, ça fait du bien de lire des choses intelligentes (à mon sens) 🙂

  4. manifester pour la liberté d’expression demain c ‘est bien mais contre l’alignement de la france aux USA au moyen orient et ailleurs c ‘est mieux , quand je pense qu’ en tête de gondole , tous les dirigeants euro atlantistes qui se sont tous accroupis et alignés sur les USA pour les aider dans leur oeuvre en lybie, irak et syrie et importer directement le chaos en europe , c’est revoltant , çà les arrange et justifiera encore cette politique pitoyable et dangereuse pour la france….une recuperation minable

  5. On ne peux pas être charlie, sinon cest être un mouton . J’ai quand même participé en restant dans l’esprit de mes idées.
    Beaucoup ont été Charlie’s et ensuite le lendemain n’étaient plus du tout Charlue’s …
    Un enfant ne va pas jouer longtemps au meme jeu, ça va l agacer et il va changer …
    Oui cest triste cette tragedie, mais lorsqye nous partirons , on n’en fera moins de bruit …. nous partirons sur la pointe des pieds sans faire de scandale … 🙁

  6. Merci pour la réaction de cette article qui permet de ne pas s’endormir sur une réponse uniquement épidermique et émotionnelle. Pourtant réagir à contre courant ne signifie pas, en soi, avoir d’avantage de bon sentiment. La foule ne se trompe pas toujours. « Je suis Charlie » est certainement trop vague, ratisse large, exprime sans exprimer – néanmoins ce slogan (même si à la base, il n’a pas tellement d’intention qui y est insinué) a la vertu d’exprimer : « je m’associe contre ce que ces terrorismes tentent de détruire ».

    En quoi alors cette expression serait « dégoutante »? Que les-dits Charlie constituaient volontairement une minorité dérangeante dont, par définition, une majorité ne peut se saisir? Que ceux qui s’identifient ou s’associent à Charlie ne le connaissaient pas avant et s’en font désormais les champions? Qu’il y a une « unité nationale » (bien plus que nationale en réalité…) qui émerge comme par magie dans un pays ou on ne peut décidément pas penser en dehors des clivages politiques?

    Ces dessinateurs ne sont pas des combattants : les militaires (au premier degré) et les politiques (au second degré) le sont ; ces dessinateurs ne sont pas racistes : le FN l’est, le Vlaams Belang ou Geert Wilders le sont. S’exposer ne signifie pas combattre.

    La réaction à ces événements ne fait pas partie de la politique, mais du politique (C. Lefort). Autrement dit, on ne parle pas d’une action politique, d’une réaction politique inconsciente et en troupeau, on ne parle pas d’une certaine volonté contre une autre volonté. On parle d’une société, de ce qui fait une société, on parle d’une démocratie. C’est ce qui a été visé symboliquement dans cette attaque. Si Charlie ne représente qu’une infime minorité et un journal qui était, il est vrai, en perte de vitesse, l’indignation suscité par ce massacre (et son expression propre, certes non idéal, qui est « je suis Charlie ») évoque l’attachement au droit de se mettre en minorité, au droit à la critique (comme le faisait Charlie, contre tout le monde : juif, chrétien, musulman, politiques, étrangers, français,…) tout en continuant à être intégré à la société.

  7. Un grand bravo pour votre texte plus qu’excellent ! Donc je ne suis pas seule à penser comme cela, et isolée au milieu de cette foule à laquelle je n’arrive pas à m’intégrer… Merci.

  8. En hébreu, « Je suis Charlie » est l’acronyme de « Je suis Israël »
    Le mot d’ordre, depuis le carnage de Charlie Hebdo, c’est « Je Suis Charlie. »
    En hébreu, Je Suis Charlie s’écrit ainsi:
    אני שארלי
    Avec les lettres identiques, dans un autre ordre, on obtient Je Suis Israël:
    אני ישראל
    http://www.canalfrance.info/En-hebreu-Je-suis-Charlie-est-l-acronyme-de-Je-suis-Israel_a3129.html
    Des tee Shirts imprimés aussi vite…
    et « Je suis…. » partout
    Quelle orchestration?
    Fourest « il avait des beaux yeux bleus »
    On continue à assister à du Grand guignol
    Quant à demain….on verra si tout se passe bien

    • Bonjour,
      Petite précision : un acronyme est un sigle qui se prononce comme un mot. Exemple (au hasard) : MEDEF.
      A mon avis, il serait plutôt question d’une anagramme : mot obtenu en permutant des lettres d’un autre mot.
      Bonne journée à vous

    • ce n’est pas Fourest qui a décrit ces yeux mais la dessinatrice Coco. C’était juste pour chipoter.

  9. Bonjour, j’aimerai vous apporter mon témoignage.

    Je ne suis pas lecteur de Charlie Hebdo, même si je connaissais le journal.

    A l’occasion, certain dessins me faisaient rire (comme celui de la dinde indiquant que Nabilla était sortie de prison).

    Pourtant, à l’annonce du crime, j’ai été choqué, attristé, révolté et peiné. Choqué par la violence imbécile, attristé de savoir que nous n’aurons plus de dessin de Cabu et Wolinski (ceux que je connaissais dans la triste liste), révolté que l’on étrangle la liberté d’expression et peiné pour les familles qui auront la lourde absence à vivre.

    J’estime que chacun a le droit d’avoir son opinion, son idée, et je m’énerve en pensant que ce soit la pensée unique qui s’impose aujourd’hui. Essayez de publier une idée à contre courant sur Facebook ou sur les réseaux sociaux, et vous m’en donnerez des nouvelles : insultes, levée de boucliers, rejet, jugement seront vos réponses (j’en ai fait l’expérience).

    Nous sommes riches de nos différences, il est donc important d’échanger afin de connaitre les facettes d’un sujet.

    C’est pourquoi je me suis senti être Charlie, parce que je ne veux pas d’une société faite de clones, de copies conformes, de gens qui ont le doigt sur la couture. Cela sent trop l’hypocrisie, la fausseté, le mensonge.

    J’ai souhaité aussitôt m’abonner à la revue, parce que, même si elle devient différente car les talents qui la conduisaient ne sont plus, elle est comme une espèce en voie de disparition, menacée d’extinction et je ne peux me résoudre à me dire que les assassins aient gagné. Mon souhait étant que le journal perdure, même si je ne suis pas toujours d’accord avec leurs idées.

    Il est vrai que certains utiliseront cet élan solidaire pour s’enrichir d’une manière ou d’une autre (pour glaner des électeurs, pour vendre des t-shirts « je suis Charlie », il en est également qui spéculent sur le dernier exemplaire de Charlie ! etc… ) et pourtant…

    Pourtant il est des gens qui espèrent que cet élan soit le signe que chacun puisse avoir le droit de cité en ce pays, que ce n’est que dans les dictatures ou l’on bâillonne l’expression, et dans les démocraties ou l’on répond « cause toujours »…

    Alors, toutes ces polémiques, au final, je m’en fous. Je suis Charlie parce que je veux montrer aux fondamentalistes que même s’ils ont tué 17 personnes, nous sommes tous unis, tous leur prochaine cible s’ils veulent imposer leur charia et nous faire taire.

    Utilisons l’héritage de la résistance, qui fut unie malgré les divergences, dans un seul et unique but : vivre libre.

    Alors, ami si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place…

    • Très bien parlé, je suis tout comme vous et je me suis reconnue dans votre discours !
      Merci

  10. Très bon article que je viens de lire.
    Mais pour moi, le « je suis Charlie » est plus qu’un mouvement de masse, c’est devenu un symbole contre le terrorisme, contre les atrocités de par le monde, pour une justice de liberté d’expression, pour la justice tout court.
    On pourrait aussi dire liberté de tuer ? NON personne ne peut se prendre la liberté de tuer ou de torturer qui ou quoi ce ce soit.

  11. Le mouvement actuel en faveur de Charlie ne va qu accentuer l’irraison de ces hommes sous influence d idées autres que les nôtres. Mon ancienne activité (psychiatre) m a fait voir combien l humain a besoin qu on parle de lui Même si c’est par la violence: tout est rassemblé pour que d autres poursuivent dans cette voie!!! C est tout ce qu attendent les terroristes. On fait leur jeu surtout qu il y a une telle récupération politique. Moutons nous sommes et resterons….
    N oublions les anonymes

  12. Bravo pour cet article courageux. Vous dites tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Vous avez aussi écrit, plus rapidement qu’eux, ce que d’autres comptaient écrire.
    Je partage bon nombre des idées que vous développez : la mystification de l’union nationale, le couvercle émotionnel, le resserrement des rangs du troupeau.
    Je me permets d’ajouter un point que vous n’avez pas cité : la répétition à outrance de la formule « Je suis Charlie » par certains media (paroxysme atteint avec l’incantation ininterrompue diffusée à plusieurs reprises sur Canal+ au Grand Journal), répétition qui rappelle de façon nauséabonde les techniques les plus éprouvées de lavage de cerveau.
    Bien à vous.

  13. Ils ont demandé avant de tirer « qui est Charlie? » Dire « je suis Charlie », pour moi, c’est dire qu’on est tous des « Charlie » et qu’en tuer un, ne sert à rien puisqu’on est 66 millions d’autres……

  14. « Quand Guy Bedos n’était pas Charlie  » http://www.lepoint.fr/medias/quand-guy-bedos-n-etait-pas-charlie-10-01-2015-1895443_260.php#xtor=CS3-190

    Moi aussi j’ai été déçu de Charlie de Val et de ce qui a suivit — non pas Manuel Valls , Philippe Val, le compagnon de spectacle de Font, qui lui aussi m’a beaucoup déçu ! C’est vrai qu’on confond souvent les faux gauchistes.
    Non Charlie hebdo ne me faisait plus rire non plus (surtout grossier, rarement drôle, toujours politiquement correct je veux dire europhile, UMPSophile, femenophile etc ).
    Non ce n’ai pas un « dérapage » de Bedos. Il était là sincère , pas faux cul !
    Vous pouvez regarder la vidéo en lien, et évaluer son coup de gueule, son « dérapage ». S’il a dit : « qu’ils crêvent », c’est sans le penser vraiment, la colère…
    Je ne sais pas ce que Bedos ( le père) a dit ou va dire pour l’attentat. Mais je suis d’accord avec ce qu’il a dit, le « qu’ils crêvent » en moins.
    Par contre un mot pour Maris que j’estimais.Economiste qui disait à l’instar de Steve Keen, que l’économie n’était pas une science, et que beaucoup trop d’économistes étaient au service des princes. Un économiste qui pensaient sincèrement au sort des pauvres : vachement rare !

  15. Très intéressante analyse. Mais, et oui j’ai envie de placer un Mais…
    Pourquoi devoir analyser tout ça d’aussi près! Je n’étais pas un lecteur de CH, je ne le suis toujours pas et probablement que je ne le serai jamais. D’ailleurs je dois avouer que je ne lis même pas de quotidien, ni de revues. Je ne prend pas le temps, voila tout. A part chez le dentiste pour peu que ce qu’il y ait à lire ne soit pas daté de Mai 68.
    Pour ma part « Je suis Charlie » c’est comme : « sincères condoléances » des mots qui ne veulent pas dire grand chose mais qui aident et soulagent.
    Que fallait-il dire? rien sans doute, pour vous et vous auriez sans doute eu raison.
    Les gens n’auraient rien fait, d’autres auraient débattus du pourquoi on n’a rien fait.
    « Je suis Charlie » peut vouloir dire un tas de choses différentes pour tout un chacun.
    Il est clair que c’est trop tard pour toutes ces personnes qui sont mortes lâchement.
    Mais pour une fois que les Français sont plus ou moins rassemblés autour d’une cause à peu près constructive laissez les faire.
    « Je suis Charlie » ça fait un peu mouton de panurge, certes, exceptionnellement, et pour ces gens là, je veux bien faire le mouton.

  16. « Prendre le contre-pied, s’opposer frontalement à un mouvement de masse, c’est être plus que téméraire, c’est être » visionnaire!

    Dans quelques années ce grand raout consensuel du 11 janvier apparaîtra dans toute sa superbe obscénité.
    Merci à vous (ainsi qu’à Olivier Berruyer) d’avoir su faire preuve de clairvoyance.

    • Ouf ! c’est rassurant de lire des réactions comme la vôtre …et comme celle de B. Bertez bien entendu…

  17. En ce qui me concerne, être Charlie ce n’est pas la volonté de me mettre à la place de ceux qui ont mené un combat et qui en sont morts. Mais dire que je défends la liberté d’expression (au sens de mai 68), le droit à l’expression caricaturale dérangeante (et donc le vôtre), à la laïcité, au blasphème (qui n’est pas encore puni par la loi chez nous …), …, du moment que l’on ne verse ni dans l’injure, ni dans la diffamation, et que cela n’incite pas à la haine, ni à la violence.

    André d’Ormesson a dit, je cite : « il y a une limite à la tolérance, c’est l’intolérable ».Pour moi, c’est intolérable de voir des concitoyens se vouer à la destruction des valeurs de la société occidentale et encore plus intolérable qu’ils le fassent de cette façon. Être Charlie, c’est montrer également qu’il y en aura beaucoup à abattre pour que ces individus puissent espérer gagner ce combat.

    Et quand au nombre qu’il faut être pour progresser, méditons la phrase de Marcel Achard : « il vaut mieux se tromper avec tout le monde que d’être intelligent tout seul ».

    Cela étant dit, votre article fait mouche sur bien des points … merci pour les idées contradictoires à contre-pied du courant actuel. C’est cela aussi être Charlie pour moi 😉

  18. J’ai 57 ans et suis abonné a Charlie depuis….toujours .Je suis Charlie même si cela sent la récup’ parce que faut bien se raccrocher a quelques choses quand on tue ton enfance….

  19. Merci.
    Merci de remettre les choses à leur place.
    C’est le premier article que je lis (je reconnais que j’en ai lu peu) qui ne me donne pas envie de vomir, depuis mercredi dernier.
    Encore une fois MERCI.

  20. je trouve suspecte que tout les dirigeants de la planête ( ou presque ) rapplique en france pour soi disant  » soutenir la manif  » ; je présume qu’aprés s’être bien montré à la population , tout ces dirigeants vont faire un bon gueuleton tout en discutant de la manière dont ils vont pouvoir enchainer les citoyens , de toute les manières possible sous couvert de lutte contre le térrorisme ; pour ma part , la seule présence d’obama , n’est pas un bon signe pour l’avenir de la france ;et quand j’entend dire que le président ukrainien entre autre dirigeant malsain à sa place avec les autres , je me fais beaucoup de soucis ; sans compter le fric fou qu’il va falloir dépenser pour protéger non pas la population , mais ceux d’en haut , qui , je n’en doute pas , ne nous veulent pas du bien ;

  21. Là où je partage votre opinion c est quand vous dites en filigrane que la presse et la liberté d’expression ont besoin de soutiens, lorsqu’elles sont vivantes pas quand elles sont mortes.
    C’est le moment de soutenir la presse d’opinion et d information et pas seulement les producteurs de contenus qui font du trafic.

  22. Simplement , nous avons tous à faire notre examen de conscience dans nos attitudes , nos comportements dans l’éducation que nous avons reçu et que nous donnons à nos enfants . Il est dès plus important même si je suis un peu rêveur et certainement pas facile mais c’est à chacun d’en décider de prôner la tolérance , surtout la PAIX et par dessus tout l’Amour . Il est malheureux que pas mal de média ne mettent pas assez en évidence tous ses petits évènements positif vécu par des citoyens du monde entier toutes confessions confondu .

  23. je suis ‘accord su le fait que Charlie Hebdo n’ai pas été protégé correctement. Et ce, malgré des menaces bien réels … je suis d’accord pour dire que …je …nous … n’avons pas soutenu ce journal avant l’attentat… Toutefois, je ne suis pas d’accord quand aux faits que c’est une prise de conscience juste « momentané » pour la plupart… je pense réellement que c’est un tel choc CONTRE la liberté d’expression …que ce choc a permis de réaliser l’importance de l’achat des journaux pour que puisse vivre la liberté d’expression. Et pas seulement le journal de Charlie Hebdo ….donc personnellement , je contenue à dire ‘ J’aime Charlie »….

  24. « Les Français sont plus prompts à agiter des petits panneaux, ce qui ne leur coûte rien, qu’à se lever et à se battre pour les vraies libertés.  » c’est tellement vrai 🙂

  25. Plusieurs personnes commencent à avoir une vraie réflexion en ne suivant plus comme des moutons un mouvement de mode devenu un symbole. Choisir avec sagesse les mots qui ont un poids, c’est se confronter à cette forme de conformisme. Ne pas accepter ce que la masse nous impose au risque d’être vu par les suiveurs comme marginal. C’est ça la liberté de pensée et c’est ça être libre 🙂

  26. Quand je consulte certains sites dont je suis quotidiennement les news (« les crises.fr, les moutons enragés, ce site…) La premiere chose qui m’interpelle c’est le niveau astronomique de commentaires autour de cette affaire! Je ne crois pas qu’il y ait d’équivalent… Le fait est que l’EMOTION étant à son comble, il sera interressant d’attendre que la grande bulle emotionnelle collapse et que les esprits redescendent sur terre afin de bien juger de la valeur fondamentale de ce moment historique et à certains égards hystériques.

  27. Bravo pour cet excellent article. Moi non plus, je ne veux pas être CHARLIE. Je ne veux pas attendre, les mains liées derrière le dos que des fous de dieux, au nom d’une quelconque idéologie viennent me tuer.
    A quoi rime cette marche nationale orchestrée par tous ces responsables politiques qui depuis 40 ans ont détruit notre pays par la politique du laisser faire.
    Aujourd’hui, ils marchent et demain , ils distilleront la bonne parole : aimons- nous les uns les autres, tendez l’autre joue, ainsi l’autre comprendra que vous l’aimez et pourra venir vous trucider plus facilement.
    Et un beau jour, il n’y aura plus de massacre car nous , les défenseurs de la laicité, nous aurons été remplacé par de gentils islamistes que nous aurons fabriqué dans les écoles de la République.

    Je n’ose pas conclure en disant  » que Dieu nous en préserve ».

  28. Article intéressant, pour autant je ne suis pas vraiment d’accord.
    Je reprendrais les mots simples de Willem, qui résument assez bien ce que j’en pense :
    « Questionné sur le soutien mondial à Charlie Hebdo, Willem poursuit, ironique: « ils n’ont jamais vu Charlie Hebdo ». « Il y a quelques années, des milliers de gens sont descendus dans les rues au Pakistan pour manifester contre Charlie Hebdo. Ils ne savaient pas ce que c’était », a-t-il assuré. « Maintenant c’est le contraire, mais si les gens manifestent pour défendre le libre mot, c’est naturellement une bonne chose », a-t-il conclu. »

    On ne peut pas qualifier de « dégoutante » cette réaction massive. On se plaint d’une société qui devient individualiste, on ne peut pas maintenant cracher sur la réaction commune à cet événement tragique. D’autant plus que les raisons qui poussent je pense la plupart des français à s’identifier à Charlie n’est pas forcément de l’opportunisme ou de la moutonnerie ignorante. Je crois que derrière cela il y a, qu’on ait été lecteur/amateur du journal ou pas, le sentiment atroce que le terrorisme remet un pied dans le pays, qu’il ait massacré un des symboles de l’humour satirique (que je vois comme une fierté française), l’envie de faire bloc contre ce danger, le sentiment de solidarité etc… une seule de ces raisons pour fédérer autour de « jesuisCharlie » me parait déjà valable… ce n’est que mon avis 🙂

  29. Je partage votre point de vue sur l’importance de poser les vraies questions sur notre société, génératrice de rancoeurs et de violence. Mais je ne crois pas qu’il soit nécessaire de se désolidariser sur la forme d’un mouvement de compassion générale pour faire circuler vos idées, qui sont certainement partagées par un bon nombre de gens qui sortiront dans la rue aujourd’hui. Si vous décidez de ne pas méler votre émotion à celle des « autres », c’est que quelque part, la seule chose qui vous intéresse n’est pas de faire avancer les choses en allant au contact des autres, mais de vous démarquer par vos idées. La société française d’exclusion que nous avons construite se nourrit aussi de cette idée d’élitisme de la pensée, qui se veut constructive mais qui malheureusement n’apporte rien de concrêt dans des moments comme celui là.

  30. Tu penses pas que tu va trop loin la liberté d’expression a été bafoué point. Je trouve ca honorable que tu cherche a aller plus loin seulement voila. Moi je suis d’accord avec toi dans le fond mais dire les choses sans les dire ou quand on se met a fabuler. C’est la même chose que ce que les politiciens sont en train de faire. Se battre pour ces idées oui, mais encore faut il avoir des choses concretes si c’est juste pour etre en dehors du rang de la marge non merci. Pour le coup il se sont attaqué a un symbole tu peux tourner le pb dans tous les sens il aura fallut cela pour mobiliser. Maintenant la question c’est qu’est ce que les politique vont faire de tout ça…

  31. Désolé de vous contredire, mais je ne considère pas que les gars de Charlie Hebdo étaient particulièrement des combattants, qui plus est des combattants de l’esprit dominant. Ils faisaient partie de cet esprit dominant, gauchiste, tolérant, ouvert à l’autre, « sans-frontiériste », « sans-papiériste », etc. Bref, l’idéologie conformiste au pouvoir depuis quarante ans. Considérant même la religion catholique comme plus dangereuse que l’islam : CQFD ! Le mercredi 7 septembre, ce n’était pas un attentat, mais ce que j’appellerai un suicide… programmé. Par leurs prises de position (même pour déconner), leur haine déversée contre ceux qui ne pensaient pas comme eux…
    Ils ne sont pas morts en héros, ils ne défendaient rien d’autre que leur cul et le droit à la bêtise (ils se marraient bien en dessinant des petits mickeys, mais ils se préoccupaient essentiellement d’eux-mêmes). Ils sont tout simplement morts en victimes de leur propre connerie.
    Sinon, les trois terroristes abattus sont les trois meilleurs musulmans de France : ils ont strictement suivi les enseignements du Coran, ce que devraient faire tous les musulmans modérés de France.

  32. Vous vous souvenez du #BringBackOurGirls ?
    C’était en mai dernier, au Nigeria, USA, Europe, … un slogan repris
    par de nombreuses personnalités émues à juste titre par l’enlèvement
    de 223 lycéennes nigérianes par la secte Boko Haram.

    Aujourd’hui, il semble que :
    Le statut de la secte Boko Haram soit renforcé. ils gagnent du terrain.
    La valeur des filles enlevées soit grimpée en flèche.
    Aucune libération ne soit intervenue – quelques filles ont pu s’échapper.

    A qui a profité ce fameux slogan mondial ?
    A qui était-il adressé ? Au président nigérian, à Dieu, à Boko Haram, aux armées occidentales ?

    Je ne remet pas en cause l’intégrité des lanceurs et relayeurs de ce message mais plutôt l’effet néfaste qu’il peut avoir bien malgré eux.

    ‘Je suis Charlie’ est encore différent même si il s’agit là-aussi d’une manifestation de masse en solitaire. Autant le message #BringBackOurGirls semblait à peu près clair, autant celui-ci est plus difficile voire quasi-impossible à décrypter.

    Il peut tout aussi bien vouloir dire :
    C’est comme si l’attentat m’avait touché moi.
    Je suis de tout cœur avec les victimes de CH .
    Je reste fort face à la barbarie (même si c’est + facile à faire lorsqu’on n’est pas personnellement menacé.)
    ‘Dessinateurs et journalistes, on a besoin de vous.
    Je suis pour le droit à l’irrévérence.
    Je suis pour la liberté de la presse.
    Je suis pour le droit à la critique.
    Je défend la démocratie face à ‘obscurantisme.
    Je suis Israël ??? (http://www.medias-presse.info/je-suis-charlie-acronyme-de-je-suis-israel-selon-un-site-sioniste/22550)
    C’est trop cool, ça me rappelle le foot en 1998 ou l’entre 2 tours des présidentielles contre Le Pen. Quelle ambiance !
    Ca procure en moi un sentiment très fort, comme quand je vais à l’enterrement de quelqu’un que je connaissais un peu et que ça me fait pleurer. J’aurais aimé le connaître d’avantage mais c’est trop tard.
    Je m’appelle Charlie … parce que c’est le cas ! (mon prénom ou mon surnom)
    etc…

    Je ne suis pas Charlie peut signifier :
    Je suis irrévérencieux (à la manière de Charlie).
    J’ai le droit de penser différemment.
    Je n’ai pas envie de partager certains arguments des ‘Je suis Charlie’
    Je n’ai ni le courage ni le talent des membres de CH
    Je suis contre une récup qui se profile.
    Je suis contre la venue de certains chefs d’états (Ukraine par exemple).
    Je n’aime pas le virage pris par CH sous la houlette de Val puis Charb.
    Je ne comprend pas ‘Je suis Charlie’

    Je condamne la qualité du travail des journalistes de CH.
    C’est sûrement un coup monté (comme les attentats du 11-09) – théories du complot.
    On ne caricature pas le prophète.
    etc

    Ces définitions sont lapidaires et mériteraient d’être argumentées.

    Ce qui ressort à la vue des médias et d’une ballade en ville… c’est que ‘Je suis Charlie’ gagne le combat de la visibilité. Il est en plus adoubé par le pouvoir qui nous invite tous à manifester et à sortir nos ‘Je suis Charlie’ pour l’occasion. L’union sacrée du ‘peuple français’…

    Mais quels effets ?

    Positifs pour certains :

    Montrer qu’on ne cèdera pas aux terroristes.
    Reconnaître les ‘gens bien’ des autres.
    Renforcer le sentiment national : ‘Nous sommmes tous français’ (We are all americans en 2001)
    Pour le ‘Vivre ensemble’.
    Une hausse de crédibilité-respectabilité des instances nationales et des politiques.

    Négatifs pour d’autres :

    Attiser les risques d’attentats dans l’hexagone.
    Cette situation a créé un dualisme binaire : soit t’es Charlie, soit t’es pas Charlie : choisis ton camp !
    Matérialiser un fossé entre ceux qui se sentent français et les autres. Voyez les réactions d’une grande partie de la jeunesse à l’école qui ne se sentent pas Charlie. Ces manifs et ce matraquage peuvent créer un traumatisme tant les messages scolaires et médiatiques sont éloignés des messages familiaux.
    Un ‘Vivre ensemble’ totalitaire dans lequel on ne cherchera pas à comprendre l’autre parce qu’il se trompe.
    Une absence de remise en cause du modèle d’assimilation français.

    A compléter bien sûr !

  33. « Aujourd’hui, il semble que :
    Le statut de la secte Boko Haram soit renforcé. ils gagnent du terrain »

    C’est encore mieux que ça : ils envoient des filles bardées d’explosifs se faire sauter sur les marchés.
    La dernière bombe humaine avait… 10 ans!

    • Excellent ! Mon sentiment propre y est fort bien exprimé ! Comment effectivement manifester pour la liberté d’expression en niant en bloc des avis différents ? Mais justement, attention: les partisans du FN et autres partis de droite ont de ce fait également le droit de s’exprimer, c’est le seul bémol à ta BD !

  34. merci de mettre des mots sur certaines de mes pensées, et des réactions que vous avez suscitées très souvent bien réfléchies et exposées la plupart du temps sans agressivité

  35. J’aime cet article et son propos, mais pas son titre. Dans cet article, vous ne dites pas que vous n’êtes pas Charlie (je suis d’accord, ça ne veut rien dire), vous dites que la plupart de ceux qui disent qu’ils sont Charlie ne le sont absolument pas, et que cette massification est contraire à l’esprit de Charlie. Soit, alors « vous n’êtes pas Charlie » me semble mieux.

  36. perso je ne suis pas charlie non plus, car ces adultes avaient le choix de leurs ideaux, pour ma part, je suis kivu ou furent massacrés des milliers d’humains, je suis les enfants de palestine et les femmes battues, je suis les victimes en tout genre et les oubliés du monde, je suis toutes ce minorités dont on ne parle aps car elles ne sont pas interressante, mais non je ne suis pas charlie qui est mediatisés alors qu’il allait mettre la clé sous la porte.
    je suis touchée pour les victimes et plus pour leur famille, mais je n’ai jamais attendu d’etre charlie pour dire ce que ‘javais à dire, et assumer mes faits et gestes.
    je suis toutes ces souffrances, je suis un electron libre, une revolutionnaire, je suis celle qui aide comme elle e peut a son maigre niveau, mais je ne suis pas charlie, car je ne susi pas un mouton qui suit la masse….
    mais là de suite, je suis surtout detestée par ceux qui me lisent

  37. Pas d’accord avec la grosse majorité de l’article pour moi, vous êtes passé à côté de l’essence du mouvement « Je suis Charlie » : un grand élan populaire pour défendre la liberté de la presse , le dernier paragraphe en premier lieu et une compassion sincère envers les proches des disparus.

    Le fait est, et c’était malheureusement inévitable, que les politiques ont tentés de récupérer cet élan, cependant, et je pense que personne n’est dupe, le mouvement appartient au peuple, il est né du peuple.

    Finalement votre dernier paragraphe parle de lui même, et affirme à votre corps défendant, que vous aussi, vous êtes Charlie…

    • Cher Monsieur,
      En premier lieu, bravo pour votre message.
      Cette réflexion que vous partagez, je la partage tout autant que vous.
      Mon mari et moi avons choisi de ne pas suivre la majorité du pays et n’avons jamais partagé sur quelconque réseau social que ce soit: « je suis Charlie.
      Non pas que nous ne soyons pas triste, bien au contraire mais parcque cette démarche aurait dû ce faire de leurs vivants.
      Je dois dire que je n’ai pas toujours était d’accord avec leurs publications et il me semble aujourd’hui bien mal venu de jouer les hypocrites.
      Mon mari étant musulman algérien et moi même étant issue des gens du voyage, les amis et la famille nous ont tout de même regardé d’un sale œil, nous demandant pourquoi tu ne veux pas être Charlie? Ça veux dire que tu es d’accord avec les terroristes?
      Sommes nous obligés de suivre comme des moutons?
      Je pense que la plus part des gens n’y comprend rien!
      Quel sera l’après?quelques médailles de la légion d’honneur et une pensée à chaque anniversaire de cet évènement….
      Soyons réalistes, rien ne va changer!
      Dans les jours à venir nous serons assaillis de belles paroles de nos dirigeants mais n’attendons pas de résultats.
      Enfin, je ne suis personne pour partir dans de grandes pensées, cela dit, je suis moi et Je suis en accord avec moi même. Je ne suis pas Charlie,non, car leur combat est heroiquement le leur!
      Cependant toutes nos pensées accompagnent (à notre petit niveau) tous ces gens dans la peines…
      Bien cordialement à vous.
      Aurélie

      • Merci d’avoir mis des mots sur ce que je ressentais mais que je n’arrivais pas à exprimer. je retiens quelques idées : Ils ne cherchaient pas à expliquer, c’était plus des combattants que des journalistes car leur but était de lutter, entre autre, contre la pensée unique et la bêtise.
        Et c’est bien le drame du journalisme actuel, qui préfère un bon taux d’audience avec de l’émotionnel imbécile , comme vous dites, plutôt qu’une bonne analyse.

        • « la liberté d’expression de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui. »
          C’est tout pour moi !

      • Je deplore les événements de la semaine passee, en tant que chretien les quelques images de couvertures de charlie hebdo que j’ai eu l’occasion de voir me remplissent d’horreur. Il semble que les moqueries a l’encontre de l’islam et du prophète soient légères en comparaison de celles destinées a la personne du Christ. Ce qui s’est passé récemment illustre aussi bien les excès de l’islam que la déchéance morale et spirituelle de l’Europe.

      • J’admire la prise de position, je partage votre avis en plusieurs points et je pense que c’est maintenant (après le mouvement de prise de conscience des Français, que le terrorisme est sur le pas de la porte et que c’est à eux de le repousser tous les jours) qu’il faut poser les vrais questions

      • « Je ne suis pas Charlie » non plus et je partage votre opinion sur l’hypocrisie de nos dirigeants et des médias qui se sont ralliés à la cause une fois l’irréparable commis, quant au quelques millions de français je serai plus partagé, un très grand nombre se sont levé en scandant « je suis Charlie » cherchant à exprimer une solidarité contre la barbarie et une ré-affirmation de l’attachement à la liberté d’expression. Pour ma part, « je ne suis pas Charlie », car même si bien évidemment je trouve odieux les actes perpétrés contre les caricaturistes, je n’aimais pas leur travail, je ne partageais pas leur humour, ils confondaient trop souvent rire et offense, humiliation, injure, bouger les lignes d’accord mais au moins dans le respect, une caricature peut être profondément violente et injurieuse.
        Au fait, je ne suis pas un « enfant perdu de la république » comme on voudrait mettre dans une boite les « je ne suis pas Charlie. J’ai une vie sociale riche, une famille, cadre sup dans un métier très humain, très bien intégré, mais « je ne suis pas Charlie », y aurait-il un truc qui coince avec la démocratie dans ce pays !

    • Ce point de vue est intéressant et recèle plusieurs questions qui méritent le détour : récupération politique, union nationale et surtout ce qu’en penserait l’équipe de Charlie Hebdo.

      Mais je crois que c’est passer à coté de l’essentiel.

      Tout d’abord, le slogan m’a fait immédiatement pensé au « Ich bin ein Berliner » de Kennedy. Je suis Charlie signifie que ce meurtre ce sont eux et cela aurait très bien pu être moi qui suis anonyme. Je me suis senti en lien même si je lisais rarement Charlie Hebdo. Charlie Hebdo est proche et loin de moi : loin par le caractère outrancier dont je n’ai pas forcément le courage, et proche parce qu’il m’a toujours secouer ma conscience.

      Ensuite si je suis Charlie, c’est parce que je me sens solidaire (quel que cela puisse signifier exactement) de l’équipe de Charlie Hebdo, j’éprouve de la sympathie (souffrir avec) réelle pour les familles de toutes les victimes de cette semaine et des récents attentats. Si je suis Charlie et que j’ai défilé, ce n’est pas pour l’union nationale, mais pour témoigner, pour dire mon dégout de cette barbarie, pour faire un geste même symbolique (la goutte d’eau dans l’océan) pour dire non, je n’ai pas peur. Une goutte d’eau ne fait pas peur, mais des milliers de goutes d’eau cela fait une vague immense et alors ce n’est plus la même histoire.

      Une autre chose à laquelle, je pense, c’est que cela fait longtemps comme l’a dit de façon prémonitoire Charlie Hebdo qu’il n’y avait eu d’attentat terroriste en France. Dans les années 90, j’étudiais près de chez Tati et j’entends encore le bruit de l’explosion dans la rue. Je me souviens aussi de mon père qui est passé probablement dans la rame précédent celle du RER qui a explosé à Saint Michel. Donc, je sais intimement que cela n’a été qu’une trêve et que cela reprend. Pour autant, ma façon de lutter est de continuer à vivre, continuer à faire ce que je fais sans me limiter parce qu’il pourrait y avoir un attentat. Je ne suis pas à la pointe du combat, mais je résiste doucement mais systématiquement. Et en ce moment, j’en ai encore plus conscience qu’en j’entends le nombre de personne qui ont peur, qui vont ne plus faire telle ou telle chose. Je continue à mener cette vie sciemment et ni par inconscience du risque, ni par provocation (quelle serait elle d’ailleurs).

      Enfin, parce que cela me semble essentiel, je vais donner des moyens selon mes ressources pour que Charlie Hebdo puisse continuer à vivre. Donner sans attendre de retour autre qu’ils continuent à gratter ma conscience là où cela me dérange.

      • bien sûr nous ne sommes pas des combattants en première ligne comme ces dessinateurs qui osent caricaturer un prophète qui n’est que ce que les hommes veulent en faire,et c’est souvent moche.Mais nous sommes d’accord avec l’ esprit de ces combattants,d’accord avec l’insolence,d’accord avec ce courage,d’accord avec la conquête pacifique et constante de la liberté,d’accord avec l’art,la culture,la pensée,la raison.Nous finissions par l’oublier dans notre confort un peu abrutissant.L’assassinat des piliers de Charlie nous rappelle ce que nous sommes ,et nous sommes chacun très Charlie et à plusieurs millions,Charlie.Et c’était bon de le manifester.

    • Bonjour,
      Cela me fait plaisir de lire ces pensées car ce sont également celles qui m’animent depuis plusieurs jours. D’un côté on ne peut nier que de voir des musulmans, des juifs, des français et d’autre se rassembler dans un même cri place de la république est plaisant, mais d’un autre côté si on prend du recul on ne peut qu’être horrifié par le manque de réflexion et parfois l’hypocrisie dont les gens font preuve en se sentant spontanément Charlie alors qu’ils n’ont jamais lu le journal, n’ont aucune idée de son contenu et seraient peut-être farouchement opposés à sa parution s’ils le lisaient.
      Personnellement je n’apprécie pas l’humour grossier et provocateur donc je ne lisais pas Charlie Hebdo, mais quand je vois qu’une poignée d’individus étaient prêts à risquer leurs vies pour défendre des opinions, certes d’une façon discutable, mais aussi dénoncer des abus dans notre gouvernement par exemple… hé bien je ne suis pas fier de moi, qui suis resté assis dans mon canapé à rien faire.
      Cela m’a tellement ouvert les yeux que j’ai décidé d’en faire une chanson, précisément sur ce thème : « Je ne mérite pas d’être Charlie ». On peut l’écouter ici : http://youtu.be/BTmOJmGNiBY

      • Je ne savais pas que français était une religion.Il faut arrêter de différentier les musulmans, des juifs, « des français ». Ne pas confondre confessions et nationalités !

        Ce n’est pas la question d’avoir lu ou pas lu Charlie Hebdo, d’avoir partagé ou pas leurs idées ! Derrière le Je suis CHARLIE entendez Je suis HUMAIN. C’est un cri de ralliement ! Nous faisons bloc contre la montée du terrorisme et toute autre sorte de barbarie. Dimanche nous marchions en pensant à toutes les victimes des attentats, en associant celles du Nigeria comme celles de Toulouse et les autres.

        Restons soudés et optimistes ! La prise de conscience collective est en marche, un peu tard mais en marche !

      • Jean-Marc, vous dites
        « on ne peut qu’être horrifié par le manque de réflexion et parfois l’hypocrisie dont les gens font preuve en se sentant spontanément Charlie alors qu’ils n’ont jamais lu le journal, n’ont aucune idée de son contenu et seraient peut-être farouchement opposés à sa parution s’ils le lisaient »

        On ne peut pas se dire « Pour la liberté d’expression » si on ne défend que la liberté d’expression de ceux qui pensent comme nous. Il n’y a pas à être horrifié que des gens prennent un peu de hauteur par rapport à leurs inclinations propres et défendent la liberté d’expression quelle qu’elle soit.

        De plus je ne crois pas qu’il faille être trop prompt à juger des motivations de chacun concernant l’utilisation du slogan « Je suis Charlie ».
        La logique qui consiste à mettre tous ceux qui « ne sont pas Charlie » dans le camp des pro-terroristes est aussi douteuse et paresseuse que celle qui consiste à mettre les « Je suis Charlie » dans le camp des hypocrites bien pensants ou comme le dit l’auteur de ce papier, dans le camp de « ceux qui se prennent pour Charlie ».

        Je pense que c’est la même fainéantise intellectuelle qui pousse des personnes aux amalgames « islam/ musulmans/ terroristes etc… ». Une sorte d’incapacité à penser l’individu et à ne réfléchir qu’en terme de masse. Chacun a sa propre représentation des symboles et chacun croit que la sienne est universelle…Pourtant derrière le mot « musulman » il n’y a pas que la représentation fugace que j’en ai. De même, qu’il y a un abysse entre la représentation que se fait de l’Islam un musulman pratiquant d’un autre musulman pratiquant, il y a un abysse entre la représentation que je me fais du slogan « je suis Charlie » et celle que vous vous en faites.

        Qui vous dit que parmi la foule qui s’est réunie dans chaque ville de France il n’y avait pas des esprits libres, des bousculeurs, des démystificateurs (pour reprendre les mots de l’auteur)?

        Je partage la vision pessimiste de Bruno Bertez sur la politique sociale, économique, intérieure, extérieure de notre pays, je partage également tout le bien qu’il pense de Bernard Maris mais je partage moins son discours culpabilisant / moralisateur. Je n’ai jamais vu quelqu’un se mettre à réfléchir ou changer d’avis à coup de discours de ce genre, ou alors il ne le fait pas pour les bonnes raisons.

    • Merci pour cette réflexion,

      Je suis d’accord avec la majorité des idées et des craintes que vous exposez,
      cependant, j’ai adhéré au fameux « je suis Charlie »… mais est ce contradictoire ?

      Tout dépend que ce que signifie ce slogan ?
      et je pense qu’il a une signification personnel pour chacun de nous

      D’abord, je me suis abstenu : ne pas réagir à chaud, prendre le temps de la réflexion,
      puis assez rapidement j’ai rejoins « je suis Charlie » (peut être mon côté « mouton »)
      parce que j’estimai que cet élan, ce rassemblement, était une bonne chose.
      Puis en constatant que ce rassemblement brassait trop large (des idées que je ne partage pas)
      je me suis posé certaines de vos questions « suis je manipulé ? » ou même « suis coupable ? »

      Personnellement, je n’avais jamais lu Charlie, je ne sais même plus si je le connaissais ou pas,
      et je ne pense pas aller courir après l’un des 3 Millions d’exemplaires demain…

      Mais je reste un « je suis Charlie »,
      Car pour moi, « Charlie » ne représente plus uniquement la liberté de la presse ou de l’expression.
      Pour moi « Charlie » aujourd’hui c’est un espoir d’électrochoc au sein de notre pays, de sa population, et peut être soyons fou : du monde entier.

      Je suis d’habitude plutôt pessimiste, et aujourd’hui « Charlie » est comme un grand frère rassurant,
      une tentative d’optimisme, un espoir pour un futur meilleur… mais plus j’écris, plus je doute !

      Ce n’est plus Charlie hebdo : c’est ma vision, sous son meilleur jour, des 7,8,9 et 11 janvier
      Alors peut être que pour être plus sincère avec moi même et avec les autres,
      je devrai avouer comme vous que : mon « je suis Charlie » est plutôt un « je ne suis pas Charlie » (?)

      En tous cas, à défaut de nous terroriser, de nous diviser, ou même de nous rassembler…
      les récents événements (attentats, réaction des médias, des politiques, des populations)
      auront permis à une partie d’entre nous de réfléchir, de se poser d’autres questions

      Et pour ce que j’en ai compris, c’est exactement ça : Charlie Hebdo (non ?)

      une nouvelle fois : Merci d’avoir partagé cette réflexion, ne pas le faire aurait été une erreur

    • Oui, souvent les sujets qui animent les grandes foules diffèrent rapidement de leur fond initial. Mais bon ce point là n’a rien de nouveau, pour tout sujet plus ou moins grave, il y a toujours l’interprétation des discussions de bar, des débats politiques, de la TV (qui fixe souvent l’avis des sans avis) et récemment des commentaires sans nom sur internet. Effectivement le paradoxe de l’élan populaire affecté à Charlie Hebdo peu avoir des airs de blagues. Les pessimistes diront que la France est une grande hypocrite, que les politiques l’use et la détourne à leur fin, que Charlie est mort et que dans 3 mois personne ne se sera vraiment intéressé à ceux qu’ils racontaient, les optimistes diront que malgré le pessimisme, l’égoïsme et autres qualificatifs leur étants donné récemment la France sait s’unir lorsque ses fondamentaux sont attaqués, que les politiques en profitant de ces instants nous montre qu’il ne faut pas s’arrêter là et reprendre le cours de nos vie, que Charlie n’a jamais été aussi vivant et peut profiter de l’opportunité malheureuse de cette couverture médiatique pour se refaire une santé en emmenant avec eux peut -être plus d’adepte. Au final non rien n’a beaucoup changé (en une semaine faut dire), juste un coup de pied dans la fourmilière. Je comprends vos propos et votre motivation à écrire cet article évoquant un message de plus en plus loin de son origine car j’ai eu ce même sentiment. Pourtant, je pense que Charlie Hebdo n’aurait pu étendre sa pensée à la hauteur de ce que cet événement est en train de faire ; et même si ce ne sera probablement qu’avec une extrême minorité des revendiquants actuels, le journal se retrouvera paradoxalement avec plus d’adhérent autour de leur mode de pensée.
      Est-ce donc vraiment nécessaire d’en parler ? Oui, c’est justement l’essentiel 😉

    • J’adhère pas !
      « Je suis Charlie » c’est avant tout dire que j’en suis solidaire.

      Il y a surement eu (et il y aura encore) une récupération – à commencer par ce qui se feront du blé sur le merchandising et l’effet de mode – sans parler des politiques même si je m’étonne qu’aucun n’est joué la carte de l’insécurité due au  »jeunes des quartiers »…

      Pour revenir au sujet de base, c’est bien de critiquer, c’est mieux d’apporter des solutions ! Que fallait-il faire ce que les français ont fait jusque-là se résigner dans leurs coins ?
      Il fallait une nouvelle fois se taire face à ces nuisibles à barbes ?

      Alors oui définitivement je suis (solidaire de) Charlie.

      Charlie qui soit dit-en passant, pour ce qui ont regardés leurs sites dans les premières heures suivant l’attentat avait mis en ligne une page noire avec pour unique objet: « Je suis Charlie » et un lien vers un fichier PDF ou était écrit en blanc sur fond noir « je suis Charlie » en anglais, en arabe, en allemand, en espagnol et en portugais…

    • merci pour votre message, je fais partie de la masse qui est allé défilé, j’ai beaucoup observé en me posant en hauteur, j’ai aussi accompagné un peu la marche, seul , écoutant les conversation, à vrai dire je ne me sentais pas très bien au milieu de cette foule et suis rentré avec beaucoup d’émotions, assez confuses, et ce message arrive à les éclaircir. A un moment une photographe me donne un autocollant « je suis Charlie »

    •  » c’est quand on est en vie que l’on a besoin de soutien, et non pas quand on est mort » je crois que vous avez bien résumé, en quelques mots l’essentiel…

    • Le débat est vif…et devient mondial…concernant l’adhésion ou non à la déclaration « JE SUIS CHARLIE ». Pour ma part je l’ai mis sur ma page facebook dans la période entre les massacres de Paris et la marche puis je l’ai retiré le lendemain pour afficher la magnifique photo de la statut de la république envahie de jeunes venus défendre la liberté d’expression. D’ailleurs j’ai défilé avec une pancarte  » je suis…..suivi des prénoms de tous ceux qui sont morts, qu’ils soient dessinateurs, policiers, vendeurs dans un magasin, acheteurs, qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans ou je ne sais quoi….c’est dans ces victimes innocentes que je me reconnais….c’est d’ailleurs le hasard qui a fait que je n’y sois pas. C’est ce message que j’ai voulu donner et il faut dire que mon affichette a été beaucoup prise en photo et que de nombreux « marcheurs » m’ont dit par une phrase ou un regard qu’ils étaient d’accord avec moi. Je suis farouchement pour la liberté d’expression, contre la censure, mais je comprends que nombreux sont ceux qui proclament cela ne souhaitent pas adhérer au »je suis charlie ». « Je suis charlie » contient de fait « je suis d’accord avec la ligne éditoriale et toutes les publications de Charlie Hebdo », du moins cela peut être interprété comme cela. Je revendique le droit de pleurer toutes ces vies détruites, de me battre pour la liberté, contre toute forme d’oppression ET de ne pas être d’accord avec certains des textes et certaines des caricatures parues dans Charlie Hebdo. Des dessins de Wolinski, par exemple, mettant en scène des femmes dans des postures de femmes objets..m’ont souvent choquées. Je ne les trouve pas drôles et portant atteinte à l’image de la femme (et je ne dis pas que c’était l’intention de son auteur bien sur), mais cet humour me déplaisait…. c’est mon droit et je suis sur que Wolinski lui même ne me dénierait ce droit. Je crois donc qu’au fond, « je ne suis pas charlie », « je suis Charb, wolinski,Cabu….Franck….Mustapha….Yoav…Philippe.., je suis les 17 et je suis aussi Nigéria, Kobané et tant d’autres…….

  38. Bruno, je partage tout à fait vos réflexions et notamment celle qui évoque le peu d’attention apportée aux très fines et pertinentes analyses de l’humaniste/économiste Bernard Maris. Même aujourd’hui on cite abondamment les caricaturistes – et j’adhère totalement à leurs démarches réflexives – mais ose-t-on seulement balbutier du bout des lèvres le nom de Bernard Maris ? Presque pas. Quel signe flagrant d’ignorance/méconnaissance en contraste avec ce curieux mimetisme soudain massif (et perfide à la fois). J’applaudirai des 2 mains si la mobilisation nationale et internationale aboutissait ne serait-ce qu’à la résolution du conflit israélo-palestinien. Le respect des accords de Genève de 1967 et la reconnaissance de l’Etat Palestinien. Au moins ça et je là je dirai BRAVO. Je l’espère de toute première urgence car depuis 1948 cela commence à bien faire ! Secondo : faudrait pas que ce bain d’union apparente porté à son paroxysme par nos politiques avec le concours des médias ne camouffle trop la négligence des services de sécurité sur la non prise en compte et surveillance du danger potentiel que présentaient ces 3 terroristes. Ne soyons pas dupes et demeurons vigilants à l’image de ceux qui viennent d’être lâchement exécutés alors qu’ils éveillaient nos consciences dont pas grand monde ne faisait cas. Ne pouvait-on les reconnaître qu’une fois morts ??? Je me sens blessé par tant d’insouciance et tant de reconnaissance tardive.

    • Je pense que beaucoup de choses peuvent être dite sur ce mouvement de « masse » et son traitement politico médiatique certaines évoquées sont pertinentes (traitement des problèmes dans la forme plus que dans le fond , politique intérieure et internationale…).Cependant je ne crois pas au fait de montrer du doigts toute cette masse comme cela, il y a eu un effet choc sur la société lié à des drames, on ne peut pas en vouloir à cette société de se réunir malgré nos différences et cela semble logique et naturel(tel un rituel) . On n’a pas à se justifier d’avoir soutenu , lu(…) Charlie pour mettre l’autocollant ou brandir une pancarte(à vrai dire on ma proposé un autocollant et le mettre me mettait un peu mal à l’aise et je n’ai pas m’en justifier non plus ) .Je suis encore sous le choc et tous ça est encore confus mais la culpabilisation post « dimanche » ne me semble pas nécessaire. Au niveau des médias le moment est plutôt à la vigilance des info fournies, tant au niveau de la désignation des coupables que du côté émotionnel, car c’est un moment propice à la manipulation et nos « experts » sont là pour nous guider , pardonnez moi l’ironie..Je crois que l’heure est maintenant d’avoir le courage de combattre la radicalité qui gagne nos sociétés, et pas seulement celle qui vient du moyen orient(balayons d’abord devant notre porte), la combattre intellectuellement avant tout et financièrement car n’oublions pas que c’est le nerf de la guerre et que nos financiers naviguent dans la plus parfaite impunité…
      Merci d’avoir ouvert le débat et merci à Charlie pour leur humour corrosif et décadent.

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