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Le niveau intenable des taux d’emprunt italiens

Le niveau intenable des taux d’emprunt italiens

 Les taux d’emprunt de l’Italie ont bondi mardi lors d’une émission obligataire très attendue, à des niveaux records qui pourraient pousser le pays à avoir besoin à terme d’un plan d’aide, selon les analystes, même si pour le moment Rome arrive encore à placer sa dette. Les taux ont bondi à 7,89% pour les bons du Trésor à échéance 2014 contre 4,93%, à 7,56% pour les titres à échéance 2022 contre 6,06% le 28 octobre et à 7,28% contre 5,47% le 13 septembre pour les titres à échéance 2020, a annoncé la Banque d’Italie.

source Der Spiegel

Des niveaux records depuis la création de l’euro qui sont jugés insoutenables à terme pour la péninsule qui croule sous une dette de 1900 milliards d’euros (environ 120% de son PIB).

Signe rassurant, le Trésor italien a tout de même réussi à lever 7,5 milliards d’euros, un montant situé dans le haut de la fourchette de 5 à 8 milliards qu’il s’était fixée, grâce à une demande soutenue qui s’est élevée à 10,89 milliards.

«On peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Cela s’est bien passé, les titres ont été vendus mais l’Italie ne peut pas payer des taux à ce niveau tous les mois. Ce n’est pas tenable à terme», a indiqué à l’AFP Ciaran O’Hagan, stratégiste obligataire de la banque française Société Générale. «Il y a eu de la demande» et la crainte que les titres de dette ne trouvent pas preneurs «ne s’est pas vérifiée» mais «les taux sont à des niveaux scandaleux», abonde Sergio Capaldi, stratégiste de la banque italienne Intesa Sanpaolo. «C’est un prix que l’Italie ne peut pas payer durant plus de quelques trimestres. Toute émission avec des taux à plus de 7% nous rapprochent du moment où l’Italie aura besoin d’une aide extérieure», s’inquiète M. Capaldi.

Elément préoccupant, les taux à trois ans sont plus élevés que ceux à dix ans, une inversion de la courbe en langage technique perçue pour la première fois lors d’une émission mais qui se voit depuis plusieurs jours sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. «Cela signifie que le marché perçoit un risque sérieux de défaut à court terme», explique M. Capaldi. La Grèce, l’Irlande et la Portugal ont fait face à une inversion de la courbe de leurs taux avant de faire appel à l’aide.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a toutefois affirmé lundi n’avoir reçu «aucune demande d’aide» de Rome, démentant des informations du quotidien La Stampa qui avait indiqué dimanche que le Fonds pourrait débloquer entre 400 et 600 milliards d’euros pour soutenir l’Italie.

 Nomura: exposition réduite à l’Italie

 Le groupe japonais de services financiers Nomura a annoncé avoir réduit son portefeuille d’obligations italiennes, constitué principalement de bons du trésor du gouvernement, de 2,35 milliards de dollars entre le 30 septembre et le 24 novembre. Le numéro un japonais des services financiers n’en possède plus que pour 467 millions de dollars.

1 réponse »

  1. La seule solution à court terme serait que la banque centrale italienne achète également des obligations de l’Etat italien, sauf si la BCE se met à le faire, alors les taux pourront redescendre. Ce ne sera absolument pas la fin de la crise de la dette, mais quand même un sursit de plusieurs mois.

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