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La Chine va dépasser l’Europe pour devenir le plus gros importateur du gaz russe

La Chine va dépasser l’Europe pour devenir le plus gros importateur du gaz russe

Gaz russe pour la Chine: projets Force de la Sibérie et Altaï

C’est ce qui peut arriver au moyen terme, a indiqué le PDG de Gazprom à Pékin après la signature du mémorandum russo-chinois sur les livraisons de gaz via l’ «itinéraire occidental » : «Altaï», qui relie les gisements de Sibérie occidentale (servant aujourd’hui les consommateurs européens) à l’ouest de la Chine en passant par le plateau Oukok, aux confins de la Mongolie et du Kazakhstan, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Un mémorandum d’entente a été signé entre les deux parties, avec des paramètres flous: 30 milliards de m3 de gaz (à un prix non défini) pendant 30 ans.

La signature de ce document – c’est le résultat principal de la visite du président Vladimir Poutine en Chine le 9 novembre. A la veille du sommet de l’APEC, le leader russe a mené des entretiens avec le président de la RPC Xi Jinping. À l’issue de ces entretiens, 17 accords de coopération ont été conclus entre la Russie et la Chine. Et le plus important d’entre eux – c’est l’accord signé entre le groupe russe Gazprom et la société gazière et pétrolière chinoise CNPC sur la livraison de gaz par le gazoduc Altaï. Le président du conseil de direction de Gazprom Alexeï Miller a donné des détails que contient ce mémorandum.

« Ce mémorandum a déjà défini les conditions principales des livraisons de gaz en Chine », a expliqué le PDG de Gazprom. « D’abord, il s’agir des volumes à la hauteur de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le contrat prévoit des livraisons pendant une période de 30 ans. En outre, les délais de construction du gazoduc ont été fixés. Ce sont les mêmes délais que ceux, qui ont été fixés « l’itinéraire oriental ». Il faudra 4 à 6 ans pour que le gazoduc puisse entrer en service. En outre, le calendrier concernant l’augmentation du volume de gaz exporté a été défini. En 6 ans il devrait atteindre 30 milliards de mètres cubes ».

Miller a également indiqué que le gazoduc Altaï devient une priorité dans la coopération gazière entre la Russie et la Chine. Avec l’augmentation des livraisons de gaz grâce au nouveau projet, les volumes d’exportation du gaz russe en Chine pourraient dépasser les volumes de gaz exportés par la Russie en Europe. La somme du contrat n’a pas été nommée. On sait seulement que le contrat doit être conclu l’année prochaine.

Le contrat entre Gazprom et CNPC sur la livraison du gaz par l’ « itinéraire oriental » représente 400 milliards de dollars. Ce gazoduc, dont la construction a commencé en septembre, s’appelle Sila Sibiri (la Force de la Sibérie). On le surnomme « projet du siècle.. Le contrat historique signé en mai entre Poutine et son homologue chinois stipule la livraison de 38 milliards de m3 de gaz pendant 30 ans (à partir de 2019), pour une valeur totale de 400 milliards de dollars.

A l’origine, Gazprom devait accepter une avance de 25 milliards de dollars de la part de la Chine pour la construction de ce gazoduc. Mais Alexeï Miller a indiqué le 9 novembre à Pékin que la partie russe n’en a pas besoin. Selon le PDG de Gazprom, la société a les capacités nécessaires pour financer entièrement ce projet par ses propres moyens.

Gazprom devra par conséquent trouver les 25 milliards de dollars en Russie, car il n’a pas non plus été question de crédits chinois. «Il nous reste à espérer que l’incapacité à recevoir une avance chinoise forcera Gazprom à revoir à la baisse ses ambitions, par exemple en renonçant à d’autres projets», explique Valery Nesterov, expert du secteur gaz et pétrole chez la banque Sberbank. «Même sans [le projet de gazoduc vers la Chine], Gazprom se prépare à investir 140 milliards de dollars sur les trois prochaines années alors qu’il n’est capable de générer que 125 milliards de dollars de recettes.» 

Le même jour à Pékin, Rosneft et CNPC ont signé un accord cadre sur l’achat et la vente de 10% d’actifs du gisement gazier et pétrolier de Vankor. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué. Selon les experts, les actifs de ce projet pourraient être estimés à 15 milliards de dollars.

Rosneft a proposé une même part aux sociétés indiennes, mais celles-ci n’ont pas pris de décision finale sur la question. Les observateurs ont noté la rapidité avec laquelle Rosneft et CNPC ont signé le document. Vankor – c’est la région, où le gazoduc reliant la Sibérie Orientale à l’océan Pacifique puisera ses ressources. Cette région a déjà été mise en valeur, et le projet est actuellement en cours de réalisation. Le pétrole est déjà exporté par l’oléoduc vers la Chine, étant également acheminé vers les pays de l’Asie-Pacifique par la voie maritime depuis le port russe de Kozmino sur la côte de l’océan Pacifique. En achetant les actifs du champ pétrolier et gazier de Vankor, la Chine pourrait donc compter sur l’augmentation des importations du pétrole de Sibérie Orientale par la voie maritime.

La coopération pétrolière et gazière entre la Russie et la Chine gagne du terrain sur le fond de tentatives des Etats-Unis et de l’UE de forcer la Russie à réduire les livraisons d’hydrocarbures vers l’Europe occidentale et l’Europe de l’Est. Et alors que les pays occidentaux vont résoudre leurs problèmes politiques liés à la position indépendante de Moscou sur l’Ukraine, la Chine prendra leur place sur le marché des exportations énergétiques russes. Et le premier signe de ce rapprochement entre la Russie et la Chine, c’est la construction du gazoduc Force de la Sibérie, sur lequel les deux pays ont négocié pendant plus de 10 ans.

L’accord sur le projet Altaï devait être signé en 2011, mais jusqu’au lancement de la construction du gazoduc Sila Sibiri, le projet restait gelé. En signant ce mémorandum-cadre, la Chine a « détourné » le gaz russe vers l’Asie, car pour les exportations vers l’Europe, Gazprom utilisait les mêmes ressources gazières.

Par La Voix de la Russie/ Le Temps 10/11/14  

 http://french.ruvr.ru/2014_11_10/La-Chine-va-depasser-l-Europe-pour-devenir-le-plus-gros-importateur-du-gaz-russe-3184/

3 réponses »

  1. hé hé hé… et la Russie au top du nucléaire vient de vendre à la Norvège et à l’Iran..

    Ce pays a tout les atouts de base pour se suffire à lui même… il ne lui manquait que le commerce extérieur pour prospérer.. les US et l’UE se sont crus plus malins que les autres, en sanctionnant la Russie. Mais que croyaient ils donc ? Leur prétention est entrain d’en prendre un sacré coup dans les gencives… et moi, ça me plait bien tout ça.

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