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Notes de Marché du LUPUS du Vendredi 15 Décembre 2023 : Lendemain de Fête

Notes de Marché du LUPUS du Vendredi 15 Décembre 2023 : Lendemain de Fête

Globalement, la fête était réussie, mais ça collait un peu au sol au petit matin et Kevin a été malade toute la nuit. Les autres se sont levés avec le petit mal de tête qui va bien, celui qui fait payer les excès de la veille. C’est la Fed qui avait organisé la fête mercredi soir, avec DJ Powell aux platines. La banque centrale américaine a ouvert la voie à une série de baisse de taux l’année prochaine, confirmant de façon induite que le pic d’austérité monétaire est passé. Le marché et la Fed ne sont pas encore d’accord sur le rythme de la baisse. Le premier verrait bien 150 points de moins, la seconde est plutôt sur 75 points. C’est un peu comme le comptage d’une manifestation par la police et par les syndicats : la vérité sera probablement quelque part entre les deux. En tout cas, c’est un signal positif pour les investisseurs en actions, qui adorent ces phases qui sont historiquement, et donc statistiquement, favorables à la hausse des indices.

La fête a été un peu ternie par l’arrivée d’une bande de rabat-joie. La BCE et la Banque d’Angleterre ont, elles aussi, pris acte d’une embellie sur le front de l’inflation, mais elles sont restées plus mesurées que ce que le marché espérait sur de futures baisses de taux. Christine Lagarde a même brutalement écarté la question en conférence de presse, en affirmant « nous n’avons pas discuté de baisses des taux. Pas de discussions, pas de débat sur cette question ». Et toc. Les bons connaisseurs des arcanes monétaires soulignent ce matin que le « pivot » manifeste de la Fed a probablement permis à la BCE et à la BoE de se montrer un peu plus orthodoxes que ce qu’elles avaient prévu, ce qui leur fait gagner une petite marge de manœuvre additionnelle pour s’adapter à la future réalité économique. Christine Lagarde a même annoncé son intention de davantage réduire la taille de son bilan à compter de la mi-2024, soit six mois plus tôt que prévu, une mesure pas favorable à l’activité économique.
Le marqueur de l’appétit pour le risque du moment, l’indice des petites et moyennes valeurs américaines Russell 2000, a encore repris 2,7% après avoir gagné 3,5% la veille : c’est le signe que les investisseurs jouent à fond la carte de multiples baisses de taux l’année prochaine (les PME et les ETI sont les principales bénéficiaires d’un environnement de financement qui se détend). Les petites capitalisations sont encore et toujours recherchées, le Russell2000t a progressé de 7% rien que cette semaine. La volatilité récupère 2,3%, le VIX clôture à 12,48, il est si bas que l’on peut aisément comprendre que des intervenants achètent de la protection en l’état. À ce propos, le marché obligataire reste demandé, le rendement du 2 ans US se maintient à 4.39%, le 10 ans à 3,92%, les investisseurs restent acheteurs de cette classe d’actifs, ils anticipent encore et toujours le début de baisses de taux l’an prochain. Les obligations investment grade à moyen/long terme offrent encore des rendements intéressants et constituent une protection naturelle gratuite face à un marché des actions qui flirte avec ses plus hauts historiques.
L’indice Russell2000 (RTY) des 2’000 plus petites capitalisations de la bourse américaine clôture pile à 2000 points, en territoire suracheté et, comme indiqué plus haut, en hausse de 7% sur la semaine. On sait pourquoi les petites et moyennes capitalisations sont recherchées à nouveau, le violent repli des rendements obligataires implique des coûts de financement en baisse pour ces firmes fort demandeuses en la matière. En Suisse aussi ce phénomène est observé, depuis le 26 octobre l’indice SMIM des moyennes capitalisations a rebondi de 12,6% et teste en ce moment-même sa moyenne mobile à 200 jours. Cette fin d’année sent le FOMO (Fear Of Missing Out) à plein nez.
Notez que nous sommes le 3e vendredi du mois, synonyme de séance de compensation, qui marque la fin technique du mois boursier. Comme il s’agit du mois de décembre, c’est aussi la compensation trimestrielle et de facto annuelle. Cette séance est généralement source de volatilité, avec des volumes accrus sur les produits dérivés qui arrivent à échéance, par le jeu des expirations, des débouclages et des nouvelles prises de position.

Mais d’autres analystes sont plus circonspects dans leur interprétation du marché, s’interrogeant sur l’opportunité de se réjouir de futures baisses de taux quand cela est synonyme de remède à un ralentissement de l’activité économique. «Je crains que le marché se soit laissé emporter. J’ai un peu peur qu’il devance le Père Noël (…) en cette saison favorable où l’on parle souvent du +marché haussier du Père Noël+», a ironisé Steve Sosnick d’Interactive Brokers.

«Du côté des obligations, le marché continue de nous dire que la Fed réduit les taux parce qu’elle sent une faiblesse dans l’économie, alors que du côté des actions, le marché boursier pense qu’elle réduit les taux pour éviter cette faiblesse. Lequel est-ce ?», s’inquiète-t-il.

L’analyste rappelle que la Fed prévoit une croissance de seulement 1,4% l’année prochaine «mais elle ne dit pas comment on y arrive: pourrait-il y avoir une récession avec deux mauvais trimestres ?».
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Ce qui focalise l’attention , c’est aussi une injection record de liquidités de la banque centrale chinoise, via sa facilité de prêt à moyen terme (MLF). Bloomberg souligne que c’est le plus gros soutien mensuel jamais débloqué. Les données publiées aujourd’hui apportent de nouvelles preuves des difficultés économiques du pays: la production industrielle de novembre a dépassé les attentes, mais l’investissement dans le développement immobilier est resté un frein important, chutant de 9,4%.
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On comprend mieux pourquoi les cours ne montent pas alors que l’OPEP+ (+ La Russie, Mexique et Azerbaïdjan) fait des efforts désespérés pour réduire sa production.
L’OPEP+ a à peine une part de marché de 50%, sa plus faible part de marché depuis sa création.
La part des États-Unis a tellement progressé qu’elle permet de compenser la baisse de la production de l’OPEP+
Rajoutez à cela le ralentissement de la croissance et donc la baisse de la demande et vous avez compris pourquoi le pétrole a baissé. Pour l’instant.
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Dans le paysage financier, un investissement majeur se profile à l’horizon : la tour solaire à double technologie. Cette innovation promet de révolutionner le secteur de l’énergie renouvelable. La Twin-Technology Solar System ne se contente pas de capter l’énergie solaire durant la journée, mais continue sa production la nuit grâce aux courants de l’air, promettant ainsi un rendement énergétique sans précédent. Avec une capacité estimée à 753 mégawattheures par an, elle offre un potentiel de rendement plus de deux fois supérieur aux technologies actuelles.

Du point de vue des investisseurs, cette technologie représente une opportunité en or pour diversifier les portefeuilles dans le domaine de l’énergie propre. Cependant, les défis financiers ne sont pas minces. La construction d’une telle tour nécessite des investissements initiaux considérables, et les incertitudes liées à la disponibilité de l’eau dans les zones désertiques soulèvent des questions sur la viabilité financière à long terme. Malgré cela, la promesse d’une source d’énergie durable et plus efficace pourrait attirer l’attention des investisseurs soucieux de l’environnement et désireux de participer à la transition énergétique mondiale. La tour solaire à double action se présente donc comme un investissement potentiellement lucratif, aligné sur les objectifs de développement durable et la lutte contre le changement climatique.
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Le monde n’a jamais autant consommé de charbon qu’en 2023. Bonne nouvelle : ça ne devrait jamais être pire

Dans son dernier rapport sur le charbon, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) annonce que le monde a encore battu un record de consommation de charbon cette année. La bonne nouvelle, c’est qu’on aurait atteint un pic.

L’essentiel :

  • Selon l’AIE, le monde aura consommé 8,53 milliards de tonnes de charbon en 2023. Battant ainsi le record établi l’année dernière.
  • On devrait à présent entrer dans une (très) lente décrue.

Encore un record pour le charbon en 2023

Les détails : forte baisse en Occident, augmentation en Asie.

  • En 2022, selon les plus récents calculs, la demande mondiale de charbon a atteint les 8,41 milliards de tonnes. L’augmentation de cette année est donc de 1,4%.
  • Dans son rapport, l’AIE pointe du doigt les principaux pays responsables de ce nouveau triste record. Ils sont asiatiques.
    • La plus forte hausse nationale revient à l’Indonésie : +11%.
    • L’Inde n’est pas en reste : +8%.
    • La Chine, de loin la plus grande consommatrice mondiale, a, elle aussi, vu sa demande continuer de croître : +4,9%.
  • En parallèle, d’autres régions du monde ont fourni des efforts encourageants, note l’AIE :
    • La consommation dans l’Union européenne a chuté de 23%.
    • Aux États-Unis, la baisse est de 21%.
  • On assiste à un véritable basculement géographique de la demande de charbon. La Chine, l’Inde et l’Asie du Sud-Est représentent désormais les trois quarts de la demande mondiale. Contre 35% au début du siècle.

Les explications : le renouvelable, mais pas que.

  • L’AIE attribue principalement les fortes baisses européennes et américaines au secteur électrique. Petit à petit, les progrès du renouvelable commencent à produire leurs effets.
  • Aussi, l’agence note que la baisse de la demande occidentale de charbon est liée à la faiblesse de l’activité industrielle en 2023.
  • Quant à la hausse de la demande en Chine, en Inde et en Asie du Sud-Est, l’AIE la lie à la demande croissante d’électricité et à la faible production hydroélectrique.

La demande mondiale a-t-elle augmenté pour la dernière fois ?

Et après : ça devrait baisser.

  • Selon l’AIE, la demande mondiale de charbon pourrait bien avoir atteint un pic en 2023.
  • Elle prédit une baisse de 2,3% d’ici 2026. Initiée dès 2024. C’est plutôt une bonne nouvelle, mais cela reste insuffisant. Car cela signifie que le monde continuera encore de consommer plus de 8 milliards de tonnes de charbon dans les années à venir.
    • « Pour réduire les émissions à un rythme conforme aux objectifs de l’Accord de Paris, il faudrait que la consommation de charbon, sans relâche, diminue beaucoup plus rapidement », souligne l’AIE.
  • La demande devrait continuer de baisser dans l’UE et aux USA. Et d’augmenter en Inde et en Asie du Sud-Est. C’est donc du côté de la Chine (elle représente plus de la moitié de la consommation mondiale à elle seule) que devrait se produire un basculement.
    • L’AIE estime que l’on devrait bien observer une baisse de la demande chinoise de charbon en 2024. Et que ce niveau se stabilisera jusqu’en 2026.
    • « Cela dit, les perspectives du charbon en Chine seront considérablement affectées par le rythme du déploiement des énergies propres, les conditions météorologiques et les changements structurels de l’économie chinoise », note l’agence.

« Nous avons assisté à plusieurs reprises à des baisses de la demande mondiale de charbon, mais elles ont été brèves et provoquées par des événements extraordinaires tels que l’effondrement de l’Union soviétique ou la crise du Covid-19. Cette fois-ci, cela semble différent, car le déclin est plus structurel, entraîné par l’expansion formidable et soutenue des technologies d’énergie propre. »

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l’UE a lancé le long processus qui doit permettre à l’Ukraine et à la Moldavie de postuler à l’adhésion au bloc. Le président hongrois, Viktor Orban, n’a pas utilisé son veto mais n’a pas pris part au vote. Il a en revanche bloqué a nouvelle aide de 50 Mds€ proposée en faveur de l’Ukraine.
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Joe Biden exhorte Israël à «être plus prudent» dans sa campagne militaire dans la bande de Gaza. «Je veux qu’ils se concentrent sur la manière de sauver des vies civiles, et non pas qu’ils arrêtent de s’en prendre au Hamas».

« On aime à retrouver ses idées dans un livre ; on ne lit pas l’auteur, on se lit soi-même »

On aime à retrouver ses idées dans un livre plutôt qu’à y découvrir des idées nouvelles.

On ne lit pas l’auteur, on se lit soi-même.

Eugène Marbeau – Remarques et Pensées (1901)

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