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Totalitarisme : La pensée de Xi Jinping accompagnera l’éducation des enfants en Chine

Contrairement aux idées reçues, le communisme se porte bien. En Chine en tout cas, où le Parti communiste chinois (PCC) tenait congrès au cours de la semaine écoulée. En tant que système totalitaire, le communisme est tout naturellement porté sur le culte de la personnalité. Et c’est pourquoi la « Pensée Xi Jinping » doit désormais guider le peuple chinois vers son avenir radieux sous la direction bienveillante de l’omniprésent parti communiste. Cette pensée était le thème dominant du congrès du parti, et avant même que son statut de dogme ait été officialisé, le ministre de l’Éducation de l’Empire du Milieu Chen Baosheng a annoncé lundi que les manuels scolaires allaient être révisés et les enseignants formés pour incorporer à l’enseignement des enfants la pensée du président Xi Jinping. Cette pensée viendra donc compléter celle de Marx, Mao et Deng Xiaoping à toutes les étapes du parcours scolaire. On en profitera pour y mettre plus « d’expressions explicites des valeurs socialistes et du leadership du parti » et moins de discussion « d’idées occidentales » nuisibles. En bref, il y aura plus de marxisme et moins de « bruit », rapporte le site Breitbart.

La Pensée Xi Jinping accompagnera les enfants chinois à toutes les étapes de leur éducation

La contribution de Xi Jinping aux dogmes du communisme chinois vise à réconcilier un développement déséquilibré avec les « besoins toujours croissants des gens en vue d’une vie meilleure », et non plus à rattraper le retard économique de la Chine comme cela avait pu être le cas dans le passé. Le ministre de l’Education a insisté sur la nécessité de suivre les nouveaux manuels car « on n’est pas autorisé à exprimer une dissidence dans les salles de classe ». Selon le New York Times, toujours cité par Breitbart, les universitaires chinois se plaignent de connaître les pires restrictions pesant sur la liberté d’expression depuis le massacre de la place Tiananmen en 1989. Le communisme chinois est aussi nationaliste, comme l’était son pendant soviétique, et le Diplomat énumère certaines caractéristiques des nouveaux manuels destinés à promouvoir chez les élèves les « valeurs centrales du socialisme ». Il y a déjà, depuis le 1er septembre, davantage de littérature chinoise traditionnelle, plus de textes sur l’apport de Mao Zedong, Deng Xiapoing et d’autres dirigeants communistes chinois, et une histoire de la guerre de résistance contre les Japonais rallongée de six ans, avec un rôle accru du PCC dans cette guerre. On y trouve encore des enseignements en ligne avec l’expansionnisme territorial de la Chine communiste, et donc un accent très fort mis sur le fait que le Tibet, Taïwan et les îles disputées de la mer de Chine du Sud sont des territoires inséparables de la Chine.

Le communisme n’est pas la seule idéologie totalitaire en ce début de XXIe siècle

Désormais, il faudra donc aussi, comme l’écrit le Southern China Post, faire entrer la Pensée Xi Jiping dans le cerveau des enfants. Cette pensée sera le nouveau marqueur du politiquement correct made in China. Reconnaissons cependant que ce formatage idéologique des enfants dès le plus jeune âge n’est pas si différent de ce que cherche à faire chez nous la gauche libérale-libertaire qui professe une idéologie LGBTiste, mondialiste et multiculturaliste somme toute elle aussi imprégnée de pensée marxiste.

Olivier Bault

http://reinformation.tv/pensee-xi-jinping-education-enfants-chine-communisme-bault-76339-2/

À Pékin, le président chinois Xi Jinping a officiellement ouvert le 19e congrès du parti communiste. 2287 députés y sont invités pour établir la stratégie politique que le parti unique du pays suivra au cours des 5 prochaines années.

Le congrès permettra également de nommer des membres du parti à des postes-clés vacants en raison de la campagne de lutte contre la corruption que Xi Jinping a entreprise ces dernières années. 12 des 25 membres du bureau politique et 5 des 7 membres du bureau permanent devront être élus. Lors du congrès, la constitution pourrait aussi être modifiée, le cas échéant.

Dans un discours qui aura duré 3h23 minutes, Xi est revenu sur les 5 dernières années.  Mais il a aussi posé les grandes lignes de la politique pour les 5 prochaines années.

Celles-ci peuvent être résumées en 5 phrases :

  1. La Chine sera la nouvelle Amérique. Dans une allusion à peine voilée à son homologue américain Donald Trump, Xi a refusé toute forme d’isolationnisme ou de nationalisme. Il veut que son pays redevienne une « puissance mondiale prépondérante », consciente de l’objectif commun de l’humanité. « Aucun pays ne peut se retirer sur sa propre île, nous nous partageons le monde, et nous sommes confrontés à une destinée commune ». Ceci inclut également la formation d’une armée « de classe mondiale », capable de combattre et de remporter des guerres.
  2. La Chine confirme son rejet de la démocratie sur le modèle occidental et maintient le socialisme chinois. « Un socialisme avec des caractéristiques chinoises pour la nouvelle ère ».
  3. La Chine demeure intraitable sur la question de l’indépendance de certains territoires. « Nous ne tolérerons pas que quiconque, quels qu’en soient les moyens, et quelle qu’en soit l’époque, tente de séparer un pouce de territoire de la Chine. (…) Le sang est plus épais que l’eau ». Xi a ainsi évoqué clairement Hong Kong et Taïwan, dont il a dit qu’elles ne seraient jamais séparées de la Chine.
  4. Xi se veut rassurant concernant l’économie chinoise. L’homme fort de la Chine a de grands projets pour son pays. Par exemple, il aimerait le transformer pour en faire un précurseur dans le domaine de l’innovation. Il souhaiterait qu’elle joue un rôle important dans l’aérospatiale, le transport et l’informatique.
  5. Le parti communiste veut une « belle Chine ». Xi a consacré une importante partie de son discours à évoquer les questions environnementales. Il souhaite lutter contre la pollution de l’air pour bâtir une Chine avec un environnement propre, mais aussi des entreprises high-tech, et un gouvernement réactif.

L’homme le plus puissant du monde ?

Dans son dernier numéro, The Economist a mis en garde contre le pouvoir toujours croissant du dirigeant chinois :

« Le dirigeant du monde libre adopte une approche transactionnelle limitée face aux étrangers et semble incapable de faire passer son ordre du jour au pays. […] Par contraste, le président du plus grand Etat autoritaire du monde, marche avec fierté à l’étranger. Son emprise sur la Chine est plus ferme que celle de tous ses prédécesseurs depuis Mao. Et alors que la Chine de Mao était chaotique et pauvre, celle de M. Xi est un moteur dominant de la croissance économique mondiale ».

« M. Xi pense peut-être que le fait qu’un seul homme concentre un pouvoir illimité sur plus de 1,4 milliard de personnes » est le « nouveau normal » de la politique chinoise. Mais ce n’est pas normal ; c’est dangereux. Personne ne devrait avoir autant de pouvoir. Le pouvoir d’un seul est une recette pour l’instabilité de la Chine, comme cela l’a été par le passé – songez à Mao et à sa Révolution Culturelle. C’est aussi une recette pour un comportement arbitraire à l’étranger, ce qui est d’autant plus inquiétant, à une époque où les États-Unis de Trump se retirent, laissant un vide derrière eux ».

« Le monde ne veut pas d’Etats-Unis isolationnistes ou d’une dictature en Chine. Hélas, il pourrait bien avoir les deux ».

EN BANDE SON : 

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