REBLOG

Notes de Marché du Lundi 27 Novembre 2023

Notes de Marché du Lundi 27 Novembre 2023

 

Il ne s’est à peu près rien passé sur le marché boursier américain à partir de mercredi dernier. Et pour cause, il fallait manger la dinde jeudi et la digérer vendredi, tout en commençant les courses de Noël. Ce qui n’a pas empêché Wall Street d’empiler une quatrième semaine consécutive de hausse, aussi bien pour le S&P500 que pour le Nasdaq. Ce ne sont pas les seuls indices qui sont en pleine bourre. Le Nikkei 225 japonais poursuit son ascension en bénéficiant toujours d’un engouement énorme des investisseurs occidentaux. A défaut de grives chinoises, les grosses sociétés de gestion américaines se ruent sur les merles japonais, en quelque sorte. L’Europe tente de suivre le rythme, avec trois hausses en quatre semaines. Mais c’est un peu moins tranchant et un peu plus poussif que du côté de la Bourse de New York.

Le maître-mot de la courte semaine boursière américaine, était « élargissement ». Si vous voulez briller dans les dîners où l’on cause finance, lâchez un truc du genre « Tu vois Bernard, on est vraiment en train de passer à autre chose, on constate un élargissement de l’assise de progression des indices américains, au-delà des sept magnifiques » (si vous voulez vraiment vous la péter, la même en américain : « we’re really moving on, and we’re seeing a broadening of the base of growth for US indices, beyond the magnificent seven« ). C’est un peu vrai : les locomotives fonctionnent toujours plutôt bien mais le chef de gare a l’air d’avoir accroché les autres wagons cette fois-ci, après avoir oublié de le faire depuis le début de l’année. En clair, les super grosses capitalisations gagnent toujours, mais les autres valeurs de la cote ont maintenant aussi le droit de monter. C’est un peu rassurant pour le marché, qui a moins l’impression d’une hausse bancale et vaguement fantasmagorique.

Les informations à connaître pour bien démarrer la semaine :

  • Les ventes au détail aux États-Unis lors de la journée du Black Friday ont augmenté de 2,5% d’une année sur l’autre, selon l’indicateur SpendingPulse de Mastercard, hors ventes d’automobiles et sans tenir compte de l’inflation. Ce sont les ventes en ligne (+8,5%) qui ont fait la tendance, les ventes en magasins étaient atones (+1,1%). La nouvelle n’a pas l’air d’avoir d’impact considérable, dans un sens ou dans l’autre.

À la rubrique «je dépense donc je suis», les acheteurs du Black Friday ont dépensé un montant record de 9,8 milliards de dollars en ligne aux États-Unis, selon Adobe Analytics. Les ventes en ligne ont augmenté de 7,5% par rapport à l’année dernière, stimulées par la demande d’appareils électroniques, de smartwatches, de téléviseurs et d’équipements audio. Les consommateurs ont privilégié les options d’achat immédiat et de paiement différé.

  • Le groupe immobilier autrichien Signa mène des négociations de dernière minute avec des investisseurs, dans l’espoir d’obtenir une bouée de sauvetage financière et d’éviter une vague de faillites dans ses différentes activités, selon Bloomberg. La filiale allemande de gestion d’actifs a d’ores et déjà déposé le bilan. Julius Bär a évoqué une exposition de 606 M€, sans toutefois nommer Signa.
  • Pékin ouvre une enquête sur le gestionnaire de fortune en difficulté Zhongzhi. Il y a toujours quelque chose qui ne tourne pas rond en Chine. D’ailleurs, d’insistantes rumeurs laissent entendre ce matin que l’opérateur boursier de Pékin aurait demandé aux grands fonds institutionnels chinois de ne pas réduire leurs participations au capital des sociétés cotées, pour ne pas les faire baisser. C’est pas si compliqué finalement, la bourse.
  • Israël et le Hamas ont fait savoir que le cessez-le-feu temporaire à Gaza pourrait être prolongé au-delà de lundi afin de permettre la libération d’autres otages et prisonniers.

Israël et le Hamas indiquent que le cessez-le-feu à Gaza pourrait être prolongé au-delà d’aujourd’hui pour permettre la libération d’autres otages et prisonniers. Joe Biden soutient cette idée, affirmant qu’elle permettrait également l’acheminement d’une aide indispensable à Gaza. Au total, 58 otages et 117 prisonniers palestiniens ont été libérés jusqu’à présent. Une fillette américaine de quatre ans, dont les parents ont été tués lors de l’attaque terroriste du 7 octobre, figure parmi les personnes libérées hier. La marine américaine a libéré un chimiquier lié à Israël dans le golfe d’Aden.

  • Joe Biden ne se rendra pas à la COP28 sur le climat qui s’ouvre cette semaine à Dubaï.

Au chapitre «m’en fiche, suis trop vieux pour ça», Joe Biden ne participera pas à la COP28, selon le New York Times. Des dirigeants et des responsables de plus de 200 pays sont attendus au sommet américain sur le climat qui s’ouvrira jeudi à Dubaï. Un responsable de la Maison Blanche ne donne pas la raison de l’absence de Joe Biden, mais des collaborateurs font allusion au fait que le président consacre du temps au conflit entre Israël et le Hamas, selon le NYT.

  • Le pétrole poursuit sa glissade, pendant que l’once d’or dépasse 2010 USD pour la première fois depuis le mois de mai.

On retiendra notamment de la semaine écoulée qu’il y a de l’eau dans le gaz au sein de l’OPEP+. Des désaccord apparaissent au grand jour qui forcent l’institution à reporter sa réunion initialement agendée à hier. La nouvelle date est fixée au 30 novembre et à distance, bonjour l’ambiance. Le baril de WTI Light Crude n’apprécie guère et recule de 1,2% sur la semaine, il traite ce matin à 74,79 dollars et teste son support de 75 dollars, le prochain niveau se situe à 72,16 dollars. Et que dire de l’or qui tente de casser les 2’000 dollars par once ce matin même, apparemment porté par les anticipations de baisses de taux dans le marché. Si la cassure se confirme, la relique barbare regardera ensuite la zone 2050 dollars – 2063 dollars. Cours actuel 2012 dollars.

  • Le Wall Street Journal distribue leur cadeau de Noël aux taureaux un peu en avance en publiant un long article dont le titre dit tout à lui seul: «Les investisseurs sont avides de risques et détiennent des sommes record en cash».
  • La Russie est la cible de la plus importante attaque de drones depuis des mois, un jour après avoir tiré sur l’Ukraine le barrage de drones le plus important depuis le début de la guerre qui dure depuis 22 mois. Le ministère russe de la défense indique que 24 drones ont été abattus dans au moins quatre régions, dont Moscou.
  • Rishi Sunak nie que ses plans économiques sont sur le point d’entraîner une nouvelle vague d’austérité au Royaume-Uni. Dans une interview accordée à Bloomberg TV, il ajoute que les prochaines élections générales ne sont pas une priorité pour lui à l’heure actuelle, refusant de commenter le calendrier alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel scrutin en mai.
  • L’air est bon à Buenos Aires 

L’élection de Javier Milei à la présidence de l’Argentine dimanche dernier a boosté le Merval, le principal indice de Buenos Aires, qui s’octroie plus de 33% sur 5 jours. L’économiste ultra-libéral, qui promet de renverser la destinée économique du pays, a soufflé un vent d’optimisme auprès des investisseurs, qui attendent de lui des politiques favorables aux marchés. Notons par ailleurs que l’indice gagne plus de 300% depuis le début de l’année, quand le S&P500 progresse lui de moins de 20%. Une performance toute relative quand elle est mise en perspective avec l’inflation galopante (+140% sur un an) et à l’évolution du peso argentin sur la période. 

  • Régime calorique pour Copenhague

Boosté par les résultats de Novo Nordisk, qui pèse presque 65% de l’OMX Copenhagen (au 31 octobre 2023), l’indice danois s’octroie 3,4% sur les 5 derniers jours et 22% depuis le 1er janvier. La croissance de la capitalisation de la pharma continue d’être alimentée par les ventes d’Ozempic, de Wegovy et de Victoza, ses médicaments phares dédiés aux patients diabétiques ou obèses. Il entraîne son homologue transnational l’OMX Nordic dans son sillage.

 

  • Les deux plus grands patrons de la crypto ont triché, mais le bitcoin semble indestructible

    2023 restera dans l’histoire comme l’année où deux grands chefs de crypto, Sam Bankman-Fried (FTX) et Changpeng « CZ » Zhao (Binance), sont tombés de leur piédestal. Mais après une année d’effondrements et de faillites, les investisseurs en crypto continuent de croire en une reprise.

    Peu d’industries survivraient à une série de scandales comme ceux qui ont frappé les marchés de la cryptomonnaie ces dernières années. Mais leur dynamique actuelle illustre un paradoxe intrigant : malgré des vents contraires et un scepticisme important, les investisseurs continuent de croire en une reprise. Cet optimisme prouve la résilience et le caractère imprévisible du monde de la crypto, avec des conséquences potentiellement majeures pour le secteur financier.

    Bientôt plus de légitimité pour l’industrie de la cryptographie ?

    Dans l’actu : malgré le récent effondrement d’importantes cryptomonnaies et NFT, ainsi que l’arrestation de personnalités clés de l’industrie, un noyau dur d’investisseurs reste optimiste pour l’avenir.

    • Un espoir renforcé par les signaux selon lesquels les institutions financières traditionnelles pourraient conférer une plus grande légitimité au secteur.

Hervé Juvin : « Nous sommes les indigènes de la finance de marché »

Nous sommes tous les indigènes que la finance de marché parque dans sa réserve – avec du pain, des jeux et de la téléréalité pour oublier qu’ici, sur leur terre et sous leurs pieds, dans ce qui fut leur pays, les affaires qui comptent se passent vraiment, mais sans eux.

Hervé Juvin, La grande séparation

EN BANDE SON :

Catégories :REBLOG

1 réponse »

Laisser un commentaire